commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, janvier 14, 2012

Pas grand chose je suis

L'hiver est là qui mord les pierres, son humidité verte, le gel qui détruit, et ronge, fait éclater peut-être... l'âge est là ô mes amies, et sieur hiver nous est misère

Oui pour tous les autres également, mais je me réduis, égoïstement, un moment, recroquevillée sur nous, les entêtés à vivre, les femmes et hommes, presque aussi doués, et les platanes, les tilleuls ou ceps, les roches, et vous les pierres...

Résistons, aidons nous, carrons nous, en tout confort que pourrons...

Et puis penchons nous, doucement attentives, avec tendresse, en cet espoir éternel, en ces rebonds de tous temps, sur les éclosions, les enfants,

Avec eux, oubliant savoir acquis, les duretés de la vie, nouons nos fragilités, parlons leur des splendeurs à venir, leur fraîcheur verte et raide, et nos grises grâces ankylosées, bien blottis en rai de lumière.

Ou seule, rester là, sans rien attendre pour soi, sans être tenue à rien, en liberté très grande, sur le bord, devinée sous voilette, douillettement protégée, juste un petit mal-être, pour se souvenir qu'on est, regarder la vie.

14 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Si nous avons l'âge de nos os, l'hiver est sans pitié. Mais la matière grise, elle, résiste. Et je garde une pensée encore toute jeune - sans regrets - pour ces générations à venir, les enfants du présent et du futur.

joye a dit…

Les jeunes ne peuvent pas comprendre ce qu'ils n'ont pas encore été, mais nous, on peut très bien les comprendre parce que nous avons déjà été ce qu'ils sont.

Anonyme a dit…

"nouons nos fragilités", et l'hiver sera moins un monde qui se ferme qu'une vie plurielle qui se prépare. Bel esprit pour un beau post.

Dominique Hasselmann a dit…

"Liberté très grande", comme un Gracq "triple A", mais ne soyons pas vulgaire.

Même les pierres ont parfois du coeur (comme certains textes et photos ici).

Lautreje a dit…

je retiens aussi "liberté très grande" et le souffle soudain est plus fort et plus profond !

ipb (des bords des mondes) a dit…

Il y a une sagesse très douce et très profonde dans ce que vous dîtes, et que je commence à entendre, après l'avoir tout de suite aimée.

JEA a dit…

moins sept, moins huit : l'hiver commence enfin à ne plus se réchauffer dans notre petit nord qui vous salue...

jeandler a dit…

" l'âge est là ô mes amies, et sieur hiver nous est misère "

C'est du Villon, c'est du Ronsard, cela !
Malgrè les frimas
l'inspiration est vive sous la cendre.

Michel Benoit a dit…

Mon amie la rose me l'a dit ce matin...

Thaelm a dit…

L'hiver nous réduit
...
à l'essentiel ?

Le temps de cette coagulation
dont parlent les alchimistes

il sera toujours temps de
se (re)dissoudre
quand viendra le printemps
ce que je lis ici invite à
goûter le fintemps.

arlette a dit…

Regarder la vie.....
"les mouvements du monde
les souvenirs s'en vont
Comme un bateau sur l'onde ....
je crois !!
disait le poète

Gérard Méry a dit…

à un si beau texte nul jeune n'est tenu

Brigetoun a dit…

la sagesse je ne l'ai pas - je la sais souhaitable et la tente parfois maladroitement

Gérard Méry a dit…

reste comme tu es