Il continuait de
manger, passant de l'agneau grillé au poulet en sauce, respirant à
peine entre deux bouchées, se gavant sans joie.
Pour finir, Massek lui
présenta une mangue coupée en morceaux.
Il fourra un morceau
dans sa bouche, puis un autre, et Norah le vit mastiquer avec
difficulté et tenter d'avaler mais en vain.
Il cracha la bouillie
de mangue dans son assiette.
Ses joues ruisselaient de
larmes.
Une chaleur intense
monta aux propres joues de Norah.
Marie
Ndiaye Trois femmes puissantes
Pauvres
nous, humains...
Brigetoun
se demande si, réellement, certains d'entre nous sont capables
d'avoir avec la nourriture des rapports simples, dans lesquels
n'intervient pas les nerfs, le moral, l'âme, indissociables de notre
corps.
Brigetoun
se demande si, réellement, il est des êtres totalement, purement,
entièrement, rationnels.
Brigetoun,
buvant son thé, dans la tiédeur de l'antre, samedi soir,
feuilletait les livres empilés à côté d'elle.
9 commentaires:
Douces, les patates... Douces.
Si je savais exactement tout ce qu'il y a de bonne nourriture pour mon être, je crois que j'aurais la meilleure santé du monde !
Le rapport de l'humain à la nourriture est ambigu. Elle est accessoire pour certains, elle est fondamentale et occupe un rang de quasi noblesse pour d'autres. Elle est rapide pour d'aucuns. Elle est lenteur et volupté pour d'autres. Et parfois elle est tout cela indistinctement. Les bizarreries de la gourmandise ou du simple appétit.
Il ne manquait que la madeleine...
" buvant son thé, dans la tiédeur de l'antre ".
Ce que tu montres donne envie pourtant. C'est vrai que nos rapports à la nourriture sont faussés.
étant d'origine belge, je prépare parfois des patates douces en "frites" :
- tour de chauffe du four à 220°C
- mélange des genres entre huile, romarin, paprika, poivres et autres épices selon les rêveries
- sur la plaque du four elle-même recouverte de papier sulfurisé : les petites frites
- 25' en retournant à mi-cuisson
- à la sortie du four, assaisonner avec l'huile aromatisée
doux appétit
Les nourritures terrestres...
Tout cela me rappelle un livre de Noëlle Chatelet, "Le corps-à-corps culinaire".
Quand est-ce qu'on mange ?
Seulement de temps de vivre l'instant présent en dégustant le goût de chaque chose ... si goût il y a !!
Des rapports simples suffisent entre la nourriture et nous..un mieux être assuré j'en suis persuadé.
Enregistrer un commentaire