jour tranquille, ciel bleu
avec passages opaques,
petite vieille lancée le
matin dans tâches domestiques avec une application et énergie très
relative mais tout aussi inhabituelle, jusqu'à révolte du bas de
son dos
petite sortie dans les
rues au creux de l'après-midi vers pharmacien et cigare, et au
surplus passion épisodique pour les états du golfe...
alors, pour que paumée ne
soit pas totalement délaissé, recourir aux ce serait publiés par
les cosaques des frontières (même si celui qui vient, poussif, me
satisfait médiocrement) https://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait –
57 - la chjuca
Ce serait une
mule, jeune, forte et courageuse, comme il se doit.
Ce serait une
mule au pelage doux et luisant, au grand oeil pensif fixé sur le
chemin, qui poserait ses pattes avec science et sûreté dans les
caillasses brûlées, sur la pente taillée au flanc d'une montagne,
sous un ciel durement bleu, en descendant de Bocca Stazzunara au
refuge d'Asinau.
Ce serait la
première des mules encordées, lourdement chargées, la préférée
de Tito peut-être, celle qu'il appelait la chjuca, on ne sait
pourquoi : elle n'était ni la plus jeune ni la plus petite.
Mais ça
n'aurait pas d'importance, une mule ne traduit pas le sens du mot qui
la désigne, je crois, et ça ne risquerait pas de la vexer.
Parce que, bien
sûr, il ne faudrait pas se fier à la tendresse de la courbe de son
col, à son tranquille et tenace cheminement, à la réserve pensive
de sa grande tête, à l'humilité qu'elle tient de l'âne, elle est
intelligente la mule, et fière.
Elle n'avait
pas sa pareille, la chjuca, pour rester plantée sur ses pattes
fines, inébranlable, même si trois hommes (enfin peut-être pas
trois ou pas des plus forts) tiraient sur la longe pour la mettre en
mouvement, quand elle ne le désirait pas.
Elle était
bien capable, aussi, de donner, rapide et imprévisible, un bon coup
de sabot mais c'était toujours à un imbécile, et quand elle
exhibait ses grandes dents ce n'était jamais pour mordre, simplement
elle était comme moi, peut-être comme vous, elle n'aimait pas que
n'importe qui s'arroge le droit de l'ennuyer.
N'obéissait
qu'à Tito, la chjuca, ou à quelques uns de ses amis, ne voulait
rien avoir à faire avec les randonneurs, même si c'était leurs
sacs à porter, les refuges à ravitailler qui permettaient à Tito,
ses amis, et leurs mules, de continuer à cheminer leur vie dans la
splendeur des montagnes.
Et puis la
chjuca ce serait mon amie, ou je le croirais, puisque Tito l'était.
6 commentaires:
Il suffit de ne pas trop la charger...
c'est même presque proverbial
Sage intelligence !! Et dire que ce terme de mule est péjoratif
pas pour moi !
ayant toujours eu une tête de mile je suis pleine d'indulgence
nous avons des têtes de mules à la mule état..aussi.
celles là ne sont généralement pas des amies potentielles
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