matin ai croisé des
visages en meute, souvent de mon âge, venus regarder nos pierres, ai
respecté leur droit à l'image
ce que ne demandaient
point les gueulards de Saint Agricol ni le fauve tapi sagement
derrière des vitres
ce que ne demandaient
point les visages déformés qui attendaient sur la place des
candidats à la déformation,
n'y a qu'un caricaturiste
encore, mais il annonce la rangée de chevalets ou cartons du milieu
de l'été, comme la petite cabane attendait que soient déballés,
rangés, mis en vente les souvenirs du festival
et, me faisant grimacer,
le serpent de l'horrible clim que l'opéra installe pour les
spectateurs venus du nord (enfin ceux de la ville apprécient aussi
cet ajout, mais pas MOI)
Quant à moi n'ai pas fait
grand chose, donnant libre place à mon goût de la pensée vide, de
la lecture aussi, attentive...
Alors, ma foi, recopie un
ce serait paru chez les cosaques des frontières
https://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait –
62 – une rue
Ce serait une
rue, le plus souvent très vide, qui s'étirerait.
Ce serait,
parfois, l'emboquer avec tel désir du but qu'il emporterait les pas
dans une coulée insensible, régulière, inconsciente.
Ce serait des
jours de marche rêveuse, de flottement absent, avec juste, pour
maintenir dans le courant du jour, la sensation, assez faible pour
rester présente mais ignorée, du contact plus ou moins rude du sol
avec les plantes de pied gonflées.
Ce seraient des
jambes entraînées à la suite des yeux ravis par la lumière
caressant les façades en longues variations jusqu'à l'embouchure
invisible dans un boulevard, au loin.
Ce serait
certains jours une alacrité dans l'air, un idée souriante, une
envie de danser.
Ce seraient des
jours où l'on avance à contre corps.
Ce serait
l'amitié des murs qui accompagnent la fatigue, lui servent de
repère, rythment l'avancée.
Ce serait
l'amitié des murs qui subissent le froid, qui prennent un aspect
désolé sous un ciel gris, gorgé d'humidité, qui accueillent les
jeux de lumière et d'ombre.
Ce serait
l'amitié pour les murs qui fait croire qu'ils ressentent un peu des
attaques subies, des plaisirs furtifs des corps cheminant entre eux.
Ce serait
l'amitié des murs qui portent la trace des vies, et du temps.
Ce serait
l'amitié pour les murs qui veille à leur entretien, qui les soigne
ou au moins les farde en les protégeant.
Ce serait
l'amitié d'un coin de porte qui accueille, tant qu'un humain ne
vient pas chasser la détresse qui s'y est abritée.
Ce serait
l'amitié du mur sous une main en quête de soutien.
Ce serait la
familiarité des murs entre lesquels passent nos cheminements
quotidiens, qu'elle soit désagréable, pesante, démoralisante ou
qu'elle appelle une caresse des yeux, un plaisir si discret qu'on n'y
pense que par éclats passagers.
Ce serait : bon
suis arrivée au bout, pour aujourd'hui, et s'en vient l'oubli de la
rue.
6 commentaires:
Finalement, on trouve les mêmes "potelets", sur les trottoirs des rues, à Avignon qu'à Paris.
Le successeur de JCDecaux doit en tirer des sommes rondelettes.
nos rues se ressemblent au moins pour l'équipement (et cela déborde la France, ça permet un sentiment de familiarité dans des villes européennes)
bon, suis mal réveillée et formule mal
j'aime bien " l'amitié de murs "
j'aime bien les murs :-)
Le profil européen se cherche des symboles: les "potelets" candidats ?
Quand l'art de la rue va, tout va...
sourire, Pierre
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