matin les nuages s'en
étaient allés, laissant derrière eux ciel serein et un reste de
douceur (relative)
le soleil faisait
étinceler le sol, en accord avec mon petit vertige,
croquant un bout de
chocolat pour m'affermir m'en suis revenue tout doux, tout doux, et
j'ai envoyé une petite chose dictée par les arbres dépouillés
pour tenir le rendez-vous que j'ai pris le jeudi avec les cosaques
des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com
pour remiser jusqu'à sort meilleur éventuel, l'histoire finalement
un peu sotte sur laquelle je m'échinais depuis lundi...
A propos des cosaques,
pour animer paumée, je recopie le plus ancien des miens billets
qu'ils ont publiés
Une harangue
jetée au vent
Oui je vous
vois, et vous devriez vous voir comme je vous vois.
Depuis le temps
que je vous vois passer, je ne cesse d'en rire, en silence.
Vous vous ne me
voyez plus, sauf les touristes, ou un rêveur, ou un qui attend, ou
un qui a mal aux pieds et s'est arrêté un instant.
Mais je vous
manquerais si je disparaissais... n'ayez crainte je ne le ferai pas,
vous m'intéressez toujours, même si, dans votre variété, vous
m'êtes si prévisibles.
Oui je suis là,
j'ai la bouche ouverte sur des mots que n'entendez pas, j'ai un
regard un peu en biais, fureteur, qui avec mes commissures et les
boucles de ma barbe mettent du sourire dans ma parole.
Mon sourire en
écoutant ces deux là, hommes entre deux âges, vestes matelassées
de marque sur pantalon de flanelle pour l'un, celui qui a une
casquette et une pointe d'accent, sur jean repassé pour l'autre,
bonnet de navigateur Saint James (ou Armor-lux) et écharpe assortie,
comme l'étaient avant eux ces deux en justaucorps de drap uni de
belle coupe, ou en redingotes sévères, et leur dialogue où les
regrets du temps passé, les refus des revendications diverses se
succèdent, se chevauchent, grimpent, se superposent, débouchent sur
des phrases ordurières.
Mon sourire
amical à la femme surchargée de paquets, petite fille de la petite
dame affairée que suivait une servante portant ses achats.
Mon sourire en
regardant la bande de grands gamins, de petits hommes, déboulant du
lycée, leurs bousculades et défis, plus mesurés que ceux de leurs
prédécesseurs, et les airs de petits coqs que provoquent les filles
qui, en votre temps, les accompagnent.
Mon sourire
distrait, avec quelques petits éclats que vous ne voyez pas - la
pierre est un fard solide - en dominant la vie de votre rue
un homme en
pardessus ouvert sur complet et écharpe blanche, l'écharpe, bien
sûr, blanche, avance à grands pas
une file de
pitchouns tenant une ficelle qui relie leurs nez en l'air, leurs
confidences, leurs petits rires, leur absence ou concentration, aux
mains de deux adultes
quatre jeunes
belles de leur fraîcheur qui rient de tout ou de rien, un peu sot et
agaçant le son de leurs rires
un grand père
qui parle, montre du doigt ceci ou cela et des têtes de tailles
diverses levées vers lui, au risque de trébucher
ceux qui sont
si habitués que je ne les vois pas plus qu'ils ne me voient
un gars et une
fille avec des seaux, des chiffons, des manches télescopiques, qui
vont de vitrine et vitrine
et.....
5 commentaires:
Vous avez toujours su faire parler les mascarons...
comme je suis bavarde, je dialogue avec eux
La casquette du guide. Nous suivons, écoutons, sans buter sur les mots.
Plaisir de retrouver tes mots
merci
Enregistrer un commentaire