commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mai 29, 2017

victuailles et sous le bleu, Gênes, un peu

à l'heure où le bleu du ciel n'est qu'une promesse qui gagne en lumière, les taches blanches dans la pénombre de la cour
un peu plus tard, quand il prend force sombre, endosser jeans bleu clair et chemise de lin froissée à rayures bleues et blanches, empoigner couffin 
et m'en aller dans la ville paresseuse, rencontrant lumière, ombres et porteurs de bouquets ou d'hortensias (semble que beaucoup de mères avignonnaises y auront eu droit, c'était le fond des étalages des fleuristes devant ou derrière les halles)
retour tout doux avec petite charge bien pesante
la traiter, et après le déjeuner, en jouant entre cagna, là où le soleil darde, et ombre tiède, en faisant un pas de côté, commencer à circuler, un peu au hasard, pour une première reprise de contact, avec le souvenir du site http://www.ge-nove.net/ qui n'est plus que trace, dans le livre de Benoît Vincent chez Othello (le nouvel Attila) Genove GE9 Villes épuisées http://www.lenouvelattila.fr/ge9/
La ville de Gênes, Genova, Zena, Genua, Genoa, est trop complexe, chamarrée, secrète, pour se laisser surprendre par une visite de quelques heures, de plusieurs jours, et, même après de nombreuses années, toujours quelque morceau échappe au voyageur, ou bien apparaît comme par hasard au détour d'un trajet ou d'une pause dans le trajet.
& peur de tous ces gens qui te regardent, de tous ces gens qui ne te regardent pas, peur de tous ces commerces, de toutes ces choses alignées sur les étagères, dans les rayons. Peur de tous ces yeux, ces mains, ces pieds, ces sexes. De toute cette nourriture. De tous ces possibles. De tout ce qui est obscène, et d'obscénité est opulent.
& peur des peaux différentes, des langues différentes, des habitudes différentes, & peur dans un port...
La Commenda di San Giovanni di Pré est pratiquement l'un des points les plus bas de la ville. Offerte à la mer (elles se touchaient jadis), la Commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem (en note, dans la marge : Comme chez toi, au Poët Laval – et là Brigetoun s'interroge sur l'endroit où cela se situe) était lieu d'accueil pour ceux qui partaient (ou revenaient) des Croisades, quels que soient leur statut, leur fonction...
En 1960, la répression du cortège des travailleurs, en réaction à la tenue du congrès annuel du parti fasciste (le chiffre 18 qui renvoie si on veut au chapitre correspondant intitulé Mussolini) ; en 1970, les premières graves inondations qui montrent la fragilité de la ville (61 La ville est fragile – je pense ah oui, évidemment) ; en 1970 aussi, la relégation de don Gallo, prêtre du quartier de Carmine, où il s'était particulièrement attaché au sort des marginaux et nécessiteux, sur l'île de Capraia (province de Livourne), relégation qu'il refusa jusqu'à son assignation à la commune portuaire de San Benedetto del Porto en 2007 à laquelle il se consacre énergiquement (et politiquement) jusqu'à sa mort en 2013 ; en 1977, l'assaut des carabiniers à l'appartement de la via Fracchia, repaire de Brigades rouges (32 Zone rouge) : les années d'or se changent en années de plomb c'est connu...
Un os de seiche, un bouchon de liège ou même une bouteille, c'est encore moyen de voguer, et pour toi moyen de t'évader, il devait en être de même, il fallait qu'il en soit de même pour un mégot, pour une île entière ! C'était encore la ville ! (après entière le chiffre 34 renvoie à 1000)

bribes injustement cueillies au hasard (réel) en avançant par grands bonds dans les 292 pages (sans compter l'index imprimé en plusieurs colonnes de noms et mots très petits sur des lignes très serrées) de renseignements, de poésie, histoire, vie courante, politique et anecdotes, et d'un peu de tout cela mêlé.
Il y a la nourriture, aussi, et puis bien sûr dans ce G9 (parce que neuf parties, ou neuf points de vue au départ, enfin vous verrez) il y a le G8, si cela vous dit encore quelque chose.

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Très belle ville, Gênes, un jour, un mois ou des années n'y suffiraient certes pas pour l'"épuiser" : un livre, peut-être pas non plus !

Mais le ciel est sans doute identique là-bas à celui d'Avignon (ces jours-ci)...

Brigetoun a dit…

avec juste, comme à Marseille, Toulon etc... le toute petite touche de douceur qu'y met la présence de la mer (de un à trois degrés de moins en été ou de plus en hiver aussi)

jeandler a dit…

Gênes, l'ai traversé sous une pluie diluvienne. Je n'en aurai connu que son brouillard.

jeandler a dit…

Une cour fleurie de bonnes intentions.

arlette a dit…

Jeans bleu clair et chemise en harmonie ..tres chic

Brigetoun a dit…

Pierre, ça arrive à toutes les villes (sourire) et la cour, elle, fait ce qu'elle peut, mais ça me ravit modestement

Arlette, le tout rayon garçonnet Monoprix (douze ans)

Claudine a dit…

L'Italie, toute l'Italie, reste un mystère pour moi, luxo-flamando francophile

Brigetoun a dit…

ce livre est un monde (et en plus me lance par moments sur google street news... vais mettre du temps pour le lire)