commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 22, 2017

pour essayer de digérer

Réveil mauvais. Ai choisi de mettre malaise sur le dos d'une indigestion de Macron et semblable, et m'en suis allée, un peu tard mais pas tant, parce que j'avais hésité, armant ma bouille au passage du sourire un peu crispé de mon vieil ami de la rue Saint Agricol
aimant la tiédeur qui s'installait, guettant la rousseur qui vient aux arbres, rejoindre les manifestants qui s'étaient ébranlés sur un trajet reliant le haut du cours Jean Jaurès à la Préfecture. N'ai pas pu avoir de vue d'ensemble... l'impression que nous étions un peu moins nombreux que la première fois (semble que les anarchistes et FO n'étaient pas là...) mais tout de même loin d'être ridicules à notre échelle, amicaux et calmement déterminés (la question de l'espoir étant mise de côté).
Je pose ici le trop de photos gardées, avec des bribes des intentions de vote (négatives bien entendu) du PC dans la bouche de Pierre Dharéville, le 13 juillet.
«Ce n’est pas seulement dans les relations politiques des hommes, c’est aussi dans leurs relations économiques et sociales qu’il faut faire entrer la liberté vraie, l’égalité, la justice. Ce n’est pas seulement la cité, c’est l’atelier, c’est le travail, c’est la production, c’est la propriété qu’il [faut] organiser selon le type républicain.» Ainsi parlait Jean Jaurès, en 1903.
Est-ce là l’œuvre que nous avons accomplie depuis quelques jours avec cette loi d’habilitation à légiférer pour le renforcement du dialogue social ? On eût parfois pu le croire en entendant les mots employés. Certains ici ont défini l’entreprise comme un bien commun, mais un bien commun qui demeurerait la propriété de son patron ou de ses actionnaires, et dans laquelle les salariés ne pourraient peser vraiment sur les grandes orientations stratégiques, au nom de la liberté d’entreprendre. On ne peut trop longtemps, je crois, se payer de mots.
Les débats auront au moins permis – croyez-en l’habitant de la Venise provençale que je suis – de faire tomber quelques masques. Si vos ordonnances sont floues, votre philosophie est claire. Le renouveau que vous prétendez incarner, vous le tirez, hélas, de la vieille soupière du libéralisme. La balance que vous utilisez pour définir les équilibres dont vous nous avez parlé est faussée.
Qu’allez-vous décider dans un instant ? Ce sera, en effet, un choix : d’inverser la hiérarchie des normes et de faire de l’entreprise le lieu où s’élabore la norme, de préférence à l’Assemblée issue de la souveraineté populaire ; de réduire le pouvoir des salariés dans l’entreprise et leurs droits ; d’inventer le CDI à durée déterminée, un nouvel appel d’air pour la précarité.
Votre projet est un projet profondément libéral et à la portée inédite. Nous allons devoir l’adopter à vingt et une heures ce 13 juillet. Ce n’est pas digne, non seulement de la représentation nationale, mais aussi des enjeux.
C’est un séisme social que vous êtes en train de déclencher, un bouleversement radical. Le MEDEF vous en sait gré, et Les Républicains, à ce que j’ai cru comprendre, regrettent de ne pouvoir se l’attribuer. Tout cela est cohérent : le journal Le Point relayait hier une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économiques indiquant que les 10 % les plus riches seraient les principaux bénéficiaires de votre tour de bonneteau fiscal.
Madame la ministre, vous avez raison : c’est aussi cela, la vraie vie, il faut bien l’admettre, mais pour quelques-uns seulement. Vous nous avez reproché dans ce débat de n’être pas ouverts à la formidable modernité du monde – comprendre : du capitalisme – et de rechercher une lutte des classes là où la bienveillance serait si salutaire. La modernité, mes chers collègues, je crois, c’est de combattre la barbarie, les inégalités, les injustices qui font que, dans ce pays, la violence sociale continue d’être une réalité insupportable pour tant de femmes et d’hommes, qu’ils aient un travail ou qu’ils en soient privés.
Dans son diagnostic, le Gouvernement rend les salariés responsables du chômage et laisse dans l’ombre le pouvoir de l’argent. Les petites entreprises, le tissu des PME, en particulier les sous-traitantes, souffrent de cette financiarisation maladive de l’économie. Notre planète en souffre aussi. Une nouvelle charge contre le code du travail n’apportera aucune solution – j’ai entendu dire tout à l’heure que le code du travail serait responsable de la précarité, c’est assez singulier. Vous reviendrez bientôt nous voir pour aller encore plus loin, encore plus fort, encore plus bas.
Il existe pourtant des possibilités d’agir. Nous en avons égrené quelques-unes ; nous les avons mises sur la table, en vain. Qu’avons-nous obtenu dans ce débat ? Un sursis pour les normes d’ordre public et l’augmentation des indemnités de licenciement que nous avions demandée, ce qui est une bien maigre consolation pour celles et ceux qui auront à en bénéficier, sachant par ailleurs toutes les facilités à licencier que vous avez eu à cœur d’instaurer. Nous avons proposé d’encadrer l’échelle des salaires et les recours à la précarité, de mettre en œuvre une véritable sécurité d’emploi et de formation, etc.
Et puis, comme les premiers arrivés une fois de plus s'arrêtaient en petits groupes échelonnés et empêchaient la suite du cortège de rejoindre, comme cela me suffisait même si carcasse s'était trouvée revigorée par la marche en commun, suis partie sans attendre les prises de paroles – pas seule je le crains, j'ai cru deviner dans certains groupes attablés à des petites terrasses de cafés des participants – et suis revenue par un Avignon que je ne connais pas ou que par le festival off...
Pour avoir le plaisir, en rejoignant l'antre vers midi et demi, de trouver le gentil cadeau de publie.net avec des cartes montrant les dernières couvertures de l'édition papier, et tout petit, tout joli, un exemplaire d'un livre que j'aime (en édition numérique) Sanguines de Gabriel Franck https://www.publie.net/livre/sanguines-gabriel-franck/
Tout en marchant, elle faisait à nouveau l'éloge de la pénombre, rappelant à quel point elle aimait la teinte que prenaient les visages à la nuit tombante, faits d'abord seulement d'incertitude, les traits flous et roulants contenant et promettant la totalité des visages, invisibles jusqu'aux derniers mètres de leur approche, et fixés seulement au moment de les croiser ; et cette coloration donnait à chacun un air de conspirateur.

4 commentaires:

Claudine a dit…

A Montpellier FO y était.

Brigetoun a dit…

ici ça m'a étonnée, la dernière fois ils étaient là en force... mais pas vu leur drapeau en tête... alors peut être étaient ils en queue et partis avant la préfecture comme une grosse partie à cause de l'embouteillage.. mais je ne pense pas
A vrai dire c'était un très long serpent et n'en ai vu qu'un quart à peu près

Dominique Hasselmann a dit…

Il faudrait que vous vous mettiez dans la tête la dernière "ordonnance" (posologie ancienne formule) : "La démocratie, ce n'est pas la rue."

En ces temps d'"état de droit" à supprimer (lapsus du président de la République), les manifestations devraien logiquement être interdites et la vente et l'achat des drapeaux, aussi bariolés soient-ils et peut-être même pas "made in France", sévèrement punie.

Brigetoun a dit…

désarmés de désarmés nous sommes... le gouvernement a tout avantage (malheureusement) à ce que nous évacuons notre rage... pas un raison pour s'en abstenir, en espérant