ciel qui s'est décidé au
bleu dur, froid un peu plus fort qu'hier mais bien moins que demain,
mais carcasse en grève
avais fait des projets,
les ai remisé sans grande peine, n'en méritaient pas, ai vaqué
correctement sans plus mais suffisamment, ai lu avec plaisir ou
intérêt, ai écouté et pour nourrir paumée reprends le second des
trois derniers billets, qui me font grimacer un chouya, envoyés aux
Cosaques des frontières https://lescosaquesdesfrontieres.com
vie qui
souffle
dans ma rue on attendait
un cortège, je ne savais quel, marathon, parade médiévale,
manifestation rieuse et mécontente, je ne savais, mon esprit s'en
moquait
dans ma vie l'avenir était
imprécis, comme un visage dans un miroir trop ancien et taché, et
incertain comme un maquis où je devais glisser mon esprit, mais il
s'en moquait
d'ailleurs la rue, les
barrières, mon esprit, tout avait été balayé par la vigueur du
vent en sa maturité
en restait une arrière
garde de belle vigueur contre laquelle m'étais risquée, souffle
coupé par le souffle de l'air qui profitait de mon bec ouvert à la
recherche de force pour me pénétrer, me secouer, refouler l'air
dans mes poumons
secouée j'étais, comme
les arbres, mais pleine de la vie de ce souffle, joues roses et yeux
humides
et lorsqu'il m'a laissée,
un peu pantelante mais bien éveillée, au détour d'une rue, m'en
restait petite allégresse et ce mot souffle à caresser...
à presque chantonner,
jusqu'au prochain carrefour me replaçant dans le flux du vent,
souffle d'un soir d'été
sur un pré en pente, souffle de mots murmurés près d'une épaule,
souffle retenu dans une contemplation émerveillée, souffle sur une
page pour chasser le sable que la brise, ou l'ébrouement d'un chien,
y a déposé, souffle chargé de bière sur ma nuque qui me faisait
détester très provisoirement ce très ancien premier amour, souffle
qui propulse des phrases sonnantes entre les pierres, et le souffle
si ténu qu'imperceptible de ce bébé... inquiète je remuais
doucement le petit bijou qui lui servait de poing pour que la tête
se tourne doucement avec un soupir délicat comme une chute de
pétale, me rassurant.
6 commentaires:
Très beau, très délicat, souffle de l'esprit, de l'anima.
Le souffle peut inspirer.........................................................................................................................................
Quel lyrisme je suis en grande admiration tes mots sont d'une simplicité qui fait frémir Bravo
Dominique, surtout dans les jours de mistral qui vous coupe le souffle (et je crois que c'était le cas si me souviens bien)
Arlette, grand merci - moi j'avais un peu honte de ma petitesse à côté de certains des participants aux cosaques
Merci, ce texte est si frais et si vigoureux .Cela me donne du baume au coeur .Merci très sincèrement .
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