commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 22, 2018

dimanche

hiver goût pour rien
même en un hiver gentil
comme le nôtre
et pourtant la lumière et le bleu, avec un petit vent pour courir dedans, nous étaient revenus,
suis cependant restée dans l'antre, ai vaqué un peu, classiquement comme un dimanche en commençant par un shampoing, enchaînant sur le ménage quotidien ou presque
brusquant la reprise de conscience en sortant de l'hébétude de ma sieste en frottant avec volupté quelques surfaces de bois, mais regardant avec un intérêt plein de détachement l'argenterie et le repassage,
avant de reprendre des revues ou journaux qui dormaient depuis une quinzaine de jours sous les nouveaux venus et d'y trouver des intérêts divers, comme, dans le Monde diplomatique, Quand le droit d'asile mobilisait au nom de la République d'Anne Mathieu, sur les années 30 et les lois pour limiter l'immigration et refouler les étrangers «indésirables» dans un contexte de chômage grandissant, article qui cite certaines prises de position d'intellectuels et militants, au nom de l'ancienne tradition d'accueil de la France, vraies ou revendiquées,
A l'opinion désorientée, on jette en pâture les étrangers, bouc émissaire idéal pour conjurer l'orage qui menace (Centre de liaison des comités pour le statut des immigrés – 14 mai 1938)
Un pays gris, méchant, hostile, un pays sans issue, sans air, sans ciel, sans horizon, sans chaleur, sans espoir ; un pays que nous ignorons, nous, les Français, et qui pourtant se trouve en France, en plein coeur de Paris (Magdeleine Paz après visite aux files d'attente des réfugiés devant la Préfecture de Police – été 38)
La France n'était-elle pas la nation riche et généreuse qui éveillait dans l'âme des révoltés politiques d'ailleurs l'amour d'un sol où la liberté était enracinée ? (Henri Levin – Le Droit de vivre – mars 1935)
Je fais partie de ces individus que rien au monde n'empêchera de porter une «aide directe ou indirecte» aux réfugiés et aux proscrits. Je suis de vieille souche française, monsieur le ministre, j'obéis à une tradition que j'ai reçue en naissant ; si c'est être rebelle que d'offrir au proscrit une place au foyer d'asile, comptez-moi parmi les rebelles (Magdeleine Paz à nouveau en réponse à un décret d'Albert Sarraut en mai 1938)
toutes choses qui ne sont pas sans rapport avec ce que vivons, la différence étant que nous, et les plus attentifs des étrangers, qui ne désirent pas dépose de demande d'asile en France (en partie à cause de l'interdiction de travailler) sommes habitués depuis lors et, sans admettre, avec révolte, ne nous étonnons plus.

Et, comme une envie m'était venue, ai exhumé ce qui me restait de papier plus ou moins adaptés à l'aquarelle ou au dessin, ce qui était fort maigre... fouillé pour retrouver un étui de mauvais pinceaux (le matériel oublié depuis une douzaine d'années correspond à une époque où j'avais honte de mes tentatives de maladroite ignare, pour peupler ma dépression latente, et trouvait tout trop beau ou de trop bonne qualité pour moi) qui perdaient leurs poils, et puis sur une esquisse abandonnée depuis plus de dix ans ai essayé une partie des bouts de pastels et crayons tirés de plusieurs boites, pour un résultat fort peu concluant (litote)

6 commentaires:

Claudine a dit…

Oh mais ça me plaît beaucoup!
Et puis ces citations si justes montrent bien que notre époque dérape et couve bien du malheur

Brigetoun a dit…

trop indulgente Claudine

Dominique Hasselmann a dit…

Le "Diplo", toujours droit au milieu des tempêtes...

Bonne idée que de ressortir vos pastels : l'abstraction ouvre des horizons (ou des frontières).

Brigetoun a dit…

pas très certaine de persévérer - faudrait aller renouveler matériel… et l'encadreur près des Célestins où j'allais acheter ma terre quand suis arrivée est depuis plusieurs années devenu un café branché comme tous les autres commerçants de la place des Corps Saints (chercher hors remparts mais sais pas où)

arlette a dit…

Beau ..comme un exutoire cette infinie profondeur des couleurs
Courir dans le vent devient ici périlleux

Brigetoun a dit…

Arlette, ne m'y risquerais pas (pour le bidule c'est un bout, parce qu'il y a une grande zone noire baveuse - essai d'utiliser le pinceau que croyais sauvable - qui qu'est, ben vraiment pas terrible du tout)