les ombres
douces sous bleu
sourire des
rues
et une
Brigetoun agacée, pour cause plus futile qu'il n'est pensable, parce
que non contente de prendre un semblant de poids, elle devient de
plus en plus léthargique et que pour le xième jour elle s'est
re-réveillée tard, plus tard de jour en jour, se bousculant ainsi
dans son entrée dans la nouvelle page de vie, dans le désir
d'assimiler ce qui se passait, se disait, s'était dit, s'était
écrit, et si possible d'y comprendre un peu, un tout petit peu,
juste le peu nécessaire pour croire l'avoir en partie assimilé.
Pour trouver
meilleure, ou non, raison à mon bougonnement intérieur, me suis
souvenue (appuyée par des photos prises jeudi en allant aux halles
ou le soir en revenant du théâtre) de mes sentiments rageurs
d'alors, et les revivant j'ai plaidé contre cette réaction, que je
juge épidermique, même si je soupçonne qu'elle est plutôt la
difficulté d'une des temps anciens, d'une époque où le désert
blanc, l'ordre, l'ouverture, n'étaient pas recherchés, d'un siècle
ou début de siècle, maintenant trop ancien, où la vertu ne
s'affichait pas avec tant de netteté dans le culte sans limite de la
transparence que cela suffit, et où la recherche scrupuleuse de
l'hygiène, bien trop absente souvent alors, ne se traduisait pas par
une artificialisation et modification de la nature et de notre cadre,
réaction furieuse le matin, lorsque regardant, commentant avec un
ouvrier, l'étendue pâle et neutre qu'est devenue la partie élargie
de la rue Bonneterie - j'espère que seront remises en place les
deux rangées de bacs carrés portant des arbres boules qui bordaient
les trottoirs, recréant ainsi des couloirs animant l'espace – ,
j'ai compris que, sous prétexte d'éviter des glissades – ma foi
j'y suis sujette et je m'en accommode par une attention plus grande
au sol, m'appropriant ses défauts – c'est toute la rue qui va être
traitée ainsi.
Repassant par
là le soir, au sortir du théâtre, j'ai salué le trou, la fontaine
qui rompaient un peu cette plaque beige clair (pour le trou me suis
demandé ce qui le remplacerait
mais c'est avec
regret, l'annonce d'un deuil, que mes pieds ont suivi les dalles en camaïeu rose, leurs
défauts, les bandes noires qui les interrompent irrégulièrement
et les dessins
qu'y posent les petits pavés (là où l'attention nécessaire pour
maintenir la stabilité des petits vieux devient inutile).
Voilà ma
grogne s'est exprimée, comme pour l'aménagement de la rue des Fourbisseurs et
de la place Saint Didier devenues piste cyclable et trop grand espace
malgré les arbres conservés et leurs petits bancs circulaires, et normalement l'acceptation est arrivée.
Le ciel lui, au
cours du jour, s'est peuplé de nuages de plus en plus proches jusqu'à
devenir couverture blanche bosselée pour laisser filtrer joliment du
bleu très clair, et dans la nuit descendue je vous présente mes
excuses.
6 commentaires:
Rogne à déguster à haute voix
Le "sourire des rues"... belle expression.
Il est vrai que la "protection" à tout prix (arrachage des pavés, soi-disant pour éviter les glissages ou les soubresauts à pied, mais surtout pour empêcher le "dépavement" de sinistre mémoire...) aboutit à un "lissage" uniforme des rues, comme ces horribles "gendarmes couchés" qui, pour être vraiment efficaces, devraient mesurer un mètre de haut !
Nos "aménageurs" sont des docteurs tant-pis sans approche esthétique.
Bientôt on reconstruira le pont d'Avignon pour éviter cette coupure suicidaire...
Joliment dit et décrit ce parcours familièr
" Grognassou "un beau non pour un nounours pas toi, mais un autre "copaing"
Dominique ne leur donnez pas d'idée ? devrais censurer votre commentaire si jamais un décideur local passe ici (il m'arrive de rencontrer en vrai des gens qui disent passer par paumée de temps en temps)
oh que si Arlette ! sais très bien être grognassou (ai longtemps fais la gueule te dirait la famiglia)
mais j'aime beaucoup le mot copaing et aimerais l'être
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