samedi, mars 27, 2010

Matinée de pluie et grand soleil dans l'après-midi. Comme il m'appelait, et que la lecture fatiguait mes pauvres petits yeux, m'en suis allée faire un petit tour au gré des rues en fin d'après midi (teinturier et achat d'une robe révélant mes bras décharnés et fripés, oubliant mon opinion d'autrefois sur les vieilles dames qui se permettaient cela),

et les gens avaient l'air heureux, la lumière aimait les terrasses et se jouait dans les arbres.

La dentelle que posait sur le crépi bruni du mur les rameaux morts s'épanouissant en réseau de traits fermes, souples, d'un brun presque noir, était si belle dans la lumière conquérante de cette annonce de printemps – elle se jouait de la grande ombre triangulaire projetée par la bâtisse derrière Julien, découpée comme schéma pour un franc coup de cutter, se glissant avec toujours autant d'évidence doucement autoritaire autour des fenêtres obscurcies, sur la paroi assombrie, dans l'absence de vie, pour ressortir plus délicate encore sur le mur illuminé, résille savante, omniprésente, délicate – et Julien devant le charme de cette ascèse en venait à souhaiter freiner l'arrivée de l'opulence qui s'annonçait, de l'envahissement progressif par les grasses feuilles d'un vert brillant, vernissé qui, peu à peu, nieraient le mur, le dissimuleraient derrière un indécis manteau bruissant doucement dans l'air de l'été.

Décroché d'un convoi http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/2010/03/133-mercredi-24-mars-2010.html

12 commentaires:

  1. comme une finesse infinie
    l'hésitation d'un pas convalescent
    hésitation du partir
    tendresse apeurée de ce qui va venir cache ta main frippée
    dans ma poche
    où sonnent quelque sous usés

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  2. Envie de m'attabler sur la terrasse près de ce forsythia sous les pins.
    Dis, tu nous la montre ta robe ? S'il te plaît.

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  3. Bel éloge d'une nudité végétale !

    J'aime vous lire, Brigitte, mais je vous l'ai déjà dit...

    Dusha

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  4. Le Printemps citadin est tout aussi émouvant que celui de mes chemins creux. Ici, en Berry, c'est encore un peu à venir, en fonction des lieux abrités ou non,en particulier au hameau où je crèche sur un plateau venteux, mais nous en aurons quand les autres n'en auront plus, me dis-je fort égoïstement. Ma petite maison est toute dentelée elle-aussi, en attendant les feuilles tendres et, en automne un superbe manteau rouge. Trop frais encore ici pour s'asseoir dehors. C'est la France multiple. Assez beau pour le No-sarkozy day...

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  5. Bien vue la vigne-vierge.

    La lumière blanche de mars
    monte comme une ivresse
    sur tes murs

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  6. "lumière conquérante" oui et finesse des yeux qui la reçoivent

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  7. le printemps est-il un droit commun un don un privilège ?

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  8. C'est un fait : la lumière est belle en ce moment... !

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  9. ne retourne pas le fer, au moment de mon second renoncement à marche dans nos rues

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  10. Sorry, désolé.
    Faire la sieste...

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  11. pas ta faute - (sourire) du coup essaierai peut être le Pontet demain

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  12. une infinie finesse aussi !
    sissi !!

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