mercredi, mai 12, 2010


L'était une vieille porte,
forte surface dégradée,
douceur du bois,
solidité, éraflure,
persistance,
simplicité, souvenance
d'une beauté.

Et derrière,
l'était un insecte,
sans sa beauté,
mais également dépouillé,
blotti,
calfeutré délicieusement,
tant que, par paresse,
porte point ne poussa
quand le soleil s'est égaré,
sur la ville,
pour un moment,
en un lundi plein de projets.

Puni fut l'insecte.
Le lendemain
se désagrégea durement,
fouaillé,
incapable de tout,
étranger au réel,
abêti, stupéfié.

9 commentaires:

  1. émouvant...
    «incapable de tout», encore plus percutant que «incapable de rien».

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  2. l'être humain devenu insecte indésirable.... terrifiant !

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  3. Dans la forme d'une fable
    Point n'est besoin d'être affable
    Nous ne pourrions être insecte
    Que dans le cœur d'une secte

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  4. l'insecte qu'est derrière la porte est totalement étranger à toute secte

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  5. Maeterlinck fut, lui aussi, un poète attaché à ces petites bêtes.

    "L'Araignée de verre" (1932) était peut-être une réminiscence d'une oeuvre fameuse de Marcel Duchamp ?

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  6. ben j'aimerais autant pas - je me voyais en mante religieuse non agressive ou sauterelle sans énergie

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  7. Fouailler ? j'apprends c'est bon ! enfin façon de parler !

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  8. ce qui est parfois lourd : le nombre de contempotains ne supportant plus que les portes en forme de tables...

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