Ce serait attendre une
voiture dans la nuit vide.
Ce serait une rue
s'allongeant dans le sommeil, le bruissement léger des feuilles
rousses des mûriers.
Ce serait les façades de
pierre faiblement éclairées, les passages voûtés ouverts sur le
calme des jardins et des siècles.
Ce serait la longue
ondulation de la lumière des lanternes espacées.
Ce serait lever légèrement
les yeux vers le carré doré de la seule fenêtre lumineuse.
Ce serait rêver
tranquillement, dans cette attente, la présence éveillée derrière
la croisée ouverte sur la nuit, la guirlande noire d'une plante
grimpante.
Ce pourrait être la
veille penchée au dessus d'un sommeil, le souffle d'un enfant à la joue
écrasée sur la toile, ce pourrait être une silhouette assise,
écoutant la nuit, l'écho d'une musique entendue dans une salle, ce
pourrait être des yeux se levant au dessus d'une page, regardant la
nuit où murmurent les derniers mots recueillis dans un livre, ce
pourrait être une rage désespérée remâchant une colère
impuissante, ce pourrait être une Juliette souriant ravie sans
attendre son Roméo.
Ce pourrait être un vieux
savant, ou une vieille savante... les phares du taxi qui freine.

Ce serait, aussi, l'élection d'Obama.
RépondreSupprimerUne lueur dans la nuit... présence rassurante comme la veilleuse pour endormir l'enfant et chasser les ogres de papier
RépondreSupprimerUne attente, une nuit. Une nuit, des attentes, peu d'espoir. Une nuit, beaucoup d'espoirs, peu d'attentes.
RépondreSupprimerun commentaire d'une grande justesse Pierre
RépondreSupprimerJ'approuve. La nuit tout semble possible, la respiration devient plus perceptible, mais le sommeil comme une hantise de voir revenir démons et craintes, espoirs déçus, pousse à la veille.
RépondreSupprimerOn ne se lasse pas de vos "ce serait" presque susurrés
RépondreSupprimermerci à vous tous
RépondreSupprimerJ'adore ces cellules d'humanité en lumière discrète quand on se promène, quand on est dans le métro aérien,ou dans le train. L'imagination fonctionne alors, y voyant des scènes douces, ou tragiques...
RépondreSupprimerCe serait au bout de la nuit
RépondreSupprimerune nouvelle de Paumée
éclairant la journée passée