La petite vieille du 25

La nuit s'est effacée.. 

Contre un ciel, qui est peut-être celui-là - crains un peu que non -, sur les remparts, de gras et doux gardiens veillent

sur les tables où restent quelques mendiants

sur la petite activité joyeuse des inconnus, croyants, ou non, des familles et des dons riches ou non, de la petite bouffée de chaleur au coeur de l'hiver, des fatigues et petites bisbilles qui sont là pour pimenter

la petite vieille s'est retirée - oh pour une nuit et un jour - elle a chargé en un bât la douce pensée de ses aimés à préserver de sa possible maussaderie, toutes réflexions, toute tentation de faire retour sur la vie, empaqueté ses vieilles traces de passions, ses élans et ses colères... elle se fait absente, murmure, très faux, des petits souvenirs d'airs qui s'échappent du chargement, se courbe un peu en désir d'absence, se recroqueville sur la petite parcelle d'estime de soi qu'elle s'est inventée pour survivre, se moque un tantinet d'elle-même parce que cela fait du bien, assume lâchement son manque de générosité, bataille un peu avec son remords, attend...

entre autres le retour de petit toubib, parce que la volonté et l'humour peuvent beaucoup (et elle s'en rengorge) mais pas tout, mes chers, pas tout, quoique...