Lavage cheveux, petites tâches domestiques, lecture de quelques contributions aux carnets du tiers.livre, envoi de mon texte du jour – et puis dans l'après midi quand mes cheveux n'étaient plus que légèrement humides, en chaussettes et tête emmaillotée d'un vieux foulard ¾ d'heure pour enlever petites pierres puis ce qui voulait bien venir de poussière et gravats (photo de la dernière pelletée comme un point final que je m'accordais alors que ce n'était pas parfait)
petit tour carnets et puis un peu reposée en rester, sous un ciel dont le bleu pur du matin n'était plus que souvenir, au dépôt des emballages et papiers dans un conteneur et au tour du pâté de maison avec franchissement des remparts.
M'allonger un moment en écoutant musique, regarder les photos d'un voyage d'une de mes soeurs et rêver un instant, et avant de reprendre la lecture de deux jours des contributions aux carnets, poser ici la copie de mon préambule à ceux-ci.
Cahiers, calepins, carnets : compagnons indispensables ou inscrire des idées volantes, une réaction, quatre mots – carnets ou calepins, dans mon sac, dans ma poche... et servant donc à tout, traînant parfois un temps sur la table-bureau et finissant à la poubelle.
Carnets gribouillés, avec autrefois de vagues dessins mêlés aux mots, habitude perdue, mais gribouillis toujours ; j'ai l'écriture la plus horrible et irrégulière qui soit, au point de ne plus pouvoir me relire moi-même souvent, surtout quand j'ai noté quelque chose avant que cela s'échappe, debout dans la rue, ma charge posée à terre et la canne sous le bras pour pouvoir tenir dans le vide ledit carnet, ou quand l'ai extirpé de mon sac dans le noir d'une salle de concert parce qu'un timbre, quelques notes, une rupture, une reprise qui n'en est pas tout à fait une et se fond dans un nouveau thème à l'ambiance différente ont appelé de façon évidente une couleur, un état, traduction approximative que j'espère éclairante pour qui n'a pas entendu et ne parle pas davantage le langage musical que moi, et dans ce cas bien entendu je ne peux me relire mais souvent la contemplation du gribouillis informe posé parfois sur une phrase antérieure qu'elle rend illisible éveille un écho.
Carnets commencés parfois pour un seul usage, phagocyté rapidement par une citation, un bout de texte, des notes, un peu de tout sauf les listes de course et les pense-bête qui dorment généralement sur le plan de travail de la cuisine, et maintenant par des lettres, des mots écrits avec application pour être lus par d'autres yeux, des verbes conjugués au présent, au futur ou à l'imparfait... inscrits comme peuvent dans tous les sens, là où ça tombe sur la feuille pendant que je tente d'expliquer.
Carnets que je ne songe pas à conserver et qui sont voués à la poubelle oui, mais par sursaut, en groupe, le jour où une envie de rangement ou un complexe né de l'encombrement que j'ai laissé s'installer me vient, mais qui attendent un certain temps parce que je les ai posés là et oubliés, parce que je sais qu'il reste des pages vierges même s'ils ont été commencés dans les deux sens, ou parce que j'ai le vague souvenir que celui-ci ou un autre contient une phrase, un fragment que je voudrais retrouver sans que j'aille jusqu'à le chercher, qui restent donc posés là sur un casier de carton contenant des livres, près de mon bureau, mêlés à des carnets vierges achetés sur un coup de tête, parce qu'ils ont un petit charme pour moi que je pense invisible aux autres, parce qu'ils sont l'oeuvre d'un petit artisan sympathique (ça c'est pendant le festival ou lors d'une vente à Rosmerta) ou pour que dans un achat de fournitures scolaires il y ait une petite note à moi destinée, carnets qui sont sans grand pedigree, sans qualité notable, et de petit prix... je suis un peu avare quand s'agit de moi ou ne veux pas être trop impressionnée par l'objet pour m'en servir.
Carnets qui bien entendu me sont indispensables même quand ne m'en sers pas.
PS jour qui s'est achevé par la nouvelle de trois jeunes , l'envoi d'une version bâclée au 12 des carnets pour pouvoir passer tôt ce matin pour les remettre sur la route ou trouver famille d'accueil, et puis cintre ordre parce qu'une plus proche, plus aguerrie s'en chargeait
12 commentaires:
Les carnets permettent de garder l'usage de la main pour écrire et font ensuite matière pour Internet, comme après une cuisson. :-)
sont les courses et l'épluchage avant la cuisine
Je me reconnais bien dans votre usage des carnets, Brigitte. Mon cas est plus grave puisque je leur ajoute des feuilles dites volantes, ce qui dément l'expression: les écrits restent, les paroles s'envolent...Et tout ça vit sa vie tandis que je me promets d'être un jour plus ordonnée. Mais cesser de noter à tort et à travers, ne serait-ce pas discipliner la pensée ? Bonne journée.
Claudine C.
c'est un outil... un passage - sommes pas des écrivains consciencieux (pas écrivaine du tout. en ce qui me concerne)
quel charme tous ces carnets, dommage pour les dessins envolés ! dans un même mouvement, fugitives pensées et désir de retenir enraciné dans le geste d'écrire, oui, c'est beau
Manie des petits carnets pour moi aussi ! Bonne journée Brigitte. Catimini.
oh ce qui disparait sont sans doute mieux de ne plus être qu'éventuel souvenir Elise
Catiminie une des manies ou un des besoins les mieux partagés
Oh ! Merci pour ce beau texte qui dit si bien et beau vos petits carnets, nos petits carnets qui furent, qui ont été , et qui restent à nous, dans nous petits talismans aux pouvoirs magiques... merci
"... carnets vierges achetés sur un coup de tête, parce qu'ils ont un petit charme pour moi que je pense invisible aux autres, parce qu'ils sont l'oeuvre d'un petit artisan sympathique (...)... je suis un peu avare quand s'agit de moi ou ne veux pas être trop impressionnée par l'objet pour m'en servir."
et merci à vous Maria
Je voudrais être la souris qui met le nez dedans #ouspjesors
sourire Claudine
Enregistrer un commentaire