Les yeux sur la joie,
la douleur s’atténuant
dans l’air tendre et vif,
cheminer vers le toubib
et sa perspicacité
qui lui avait fait demander en annexe à l’analyse de sang habituelle un dosage rarement fait de la vitamine D dont le résultat m’avait semblé très loin de la norme indiquée… et qui l’a un rien estomaqué (un quart de la norme basse… si j’étais un enfant serais atteinte d’un rachitisme très très net, sourire de travers)
Passage par la grande pharmacie pour commencer dès demain matin à prendre dix gouttes d’un complément (le poisson gras et le chocolat noir ne suffisent pas) non remboursable bien entendu (comme le reste du traitement qui me permet de vivre quasi normalement) et pas exactement donné (je pense à tous ceux qui ne le peuvent..) accompagné du conseil de s’offrir des heures sur un banc au soleil (euh.. en attendant pendant ce temps les nuages assaillaient le ciel)
Déjeuner, sieste (peu dormi cette nuit), petite frousse devant les fantaisies de l’ordi, lire le thème du #6 de l’atelier de François Bon.. remis à plus tard l’écoute de la vidéo, perplexité quant à ce que pourrais en faire, laisser cela s’éveiller puisque n’ai pas ces jours-ci (cela risque d’être le cas pour les deux prochaines semaines) le temps de calme absorbé qui m’est nécessaire pour tenter d’ « écrire" (ne vieillissez pas ! sourire) et attente du soir
et de mon départ vers le théâtre des Halles pour l’Oiseau vert, une pièce de Carlo Gozzi (adaptation Catherine Monin et Agnès Risolo, mise en scène Agnès Rigolo), l’un des spectacles pour lesquels m’étais offert un billet en septembre-octobre…
Avec l’attente du plaisir qu’en espérait, la présentation sur le site du théâtre m’ayant tentée en la relisant hier soir sous cette image/affiche de la Compagnie du jour au lendemain : L’Oiseau Vert met en scène deux jeunes gens abandonnés, à la recherche de leur identité et de leur humanité, un chef de guerre neurasthénique, une reine séquestrée par sa belle mère sous un évier et une grand-mère omnipotente qui veut faire disparaître sa descendance. Sans illusion sur la nature humaine, Carlo Gozzi cible notre infinie capacité à nuire mais ne renonce pas pour autant à un possible enchantement. Son facétieux récit nous invite à penser que l’on peut toujours se métamorphoser ! Cette œuvre a tout à la fois le charme d’un conte de fées, la gaieté d’une comédie et la profondeur d’un récit initiatique.
Alors, comment dire ? Une salle pleine et d’humeur joyeuse. Un parti pris de pas mal de cuir et de voix grumeleuses… une actrice qui me plaisait assez peu et qui pourtant tenait fort bien son rôle, un bon roi portant sa tristesse, une grand mère méchante et vieille belle, une ex-mère adoptive discrètement touchante et une Brigitte qui s’est trop détendue et que le manque de sommeil a rattrapée jusqu’à se retrouver, sans jamais s’endormir, plusieurs fois la tête posée sur l’épaule de son voisin qui assumait avec un calme aimable, ce qui a fait qu’elle leur attribuait un peu de son manque de tonus malgré leur abattage… une bonne rupture tout de même sans enthousiasme,
et un retour dans un Avignon endormi dans la presque froideur et l’entre saison.