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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 09, 2025

9ème de juillet - halles matin, après midi après renoncements une leçon impertinente au théâtre des halles, soir Magec/le désert aux Célestins

 


Matin les halles pour du vrai poisson (un morceau d’une tranche d’espadon et un demi dos de cabillaud de l’Atlantique nord)



Après midi voulais assister à un spectacle au Train Bleu mais erreurs de saisie de mon code et carte coincée… m’en suis allée à la banque, furieuse d’être prise par ma faute pour un escroc féminin, et l’ai décoincée… hésité et me suis finalement réfugiée au Théâtre des Halles choisissant « leçon impertinente » de et par Zou (ou Maëlle Mays) et Coline Trouvé (clownesse que j’ai beaucoup aimé)… qui se donnait trois quart d’heure plus tard dans le jardin temps que j’ai meublé en feuilletant distraitement un journal en buvant un café glacé (plaisir de retrouver ce mélange froid de café et de sirop d’orgeat) et en cédant à la tentation et à la gentillesse de deux hommes bleus venus avec leurs bijoux du Sahara (un de ceux que l’on rencontre en ce moment dans les rues et jardins comme chaque année) en m’offrant un bracelet large qui n’a pas le charme de celui en argent et ébène perdu il y a quelques années



« Spoiler alert : un spectacle feelgood dans l’espace public ! 
Zou, pédagogue nomade, enseigne, en rue comme en salle, des sujets qu’on n’apprend pas à l’école et pourtant essentiels au vivre-ensemble. Youtubeuse qui crève l’écran, star du stand-up, bouffonne ressuscitée, ancienne prof de philo ? Zou est une balle rebondissante sur un banquet de mariage ! 
Paraît-il qu’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde, ni partout, ni tout le temps. Paraît-il que parfois rire c’est déplacé ; que le rire est une arme, que le rire est une défense, qu’il est indicateur social de joie, de moquerie, de gêne… 
Mais à quoi pense-t-on quand il devient fou ? »

La photo qui sert pour l’affiche est de Yannick Blancard

Beaucoup ri, trouvé tout de même que le personnage de Zoo avec son sérieux devenait un rien pesante avec   le temps… aurais préféré un quart d’heure de moins…



En rentrant trouvé place de l’Horloge une manifestation CGT du spectacle contre la politique culturelle du gouvernement, avec un bon orchestre (et des gens aimables pour me permettre de prendre une photo tout en chantant Bella Ciao) me suis attardée, ai commencé à préparer ceci 



et me suis brusquement rendu compte de l’heure d’où départ sans me changer (pas grave) et la gorge nouée par l’angoisse du retard pour arriver finalement juste dans les temps aux Célestins pour assister à « Magec/the Desert » ce qui aurait été bien dommage parce que, outre le plaisir de retrouver cet endroit que j’aime pour lui, pour les platanes les plus musiciens d’Avignon et les formidables souvenirs des spectacles de musique contemporaine des années 70, le spectacle de ce soir, après un début un peu lent dans l’obscurité qui m’intriguait plus que ne m’accrochait, m’a beaucoup plu.



Photo Christophe Raynaud de Lage


« Dans « Magec / the Desert », Radouan Mriziga explore la sagesse du désert et sa relation avec le temps, la lumière et le mouvement. Du Sahara aux steppes d’Asie centrale, le désert devient un espace de réflexion où se mêlent mythe, littérature et savoirs culturels. Sa danse s’inspire des rythmes, des artisanats et des pratiques incarnées des peuples du désert pour révéler une harmonie qui échappe à toute domination. Porté par une polyphonie de textes, de sons et de gestes, le spectacle invite à percevoir l’abondance dans l’immensité silencieuse, à renouer avec l’intelligence du monde naturel. »

Dans le petit dépliant de salle je picore et recopie des passages de ses réponses à une interview

« Lors de  mes précédentes recherches sur l’histoire de l’Afrique du Nord à travers le prisme de la culture amazighe, peuple indigène dans je partage l’héritage, ces trois lieux revenaient sans cesse : la mer, la montagne et le désert. Ce sont des territoires de passage, de transformation, des espaces où l’on est confronté à la nature dans son immensité, mais aussi à la mémoire des peuples qui les habitent depuis des siècles. Avec « Magec / the Desert » j’ai voulu explorer le désert autrement. Il est souvent perçu comme un vide, une absence, un lieu sans culture ni vie, à tel point que la France s’est permis d’y faire des essais nucléaires jusque dans les années 1990. »

« C’est une terre de spiritualité et de transmission. Le Sahara, le désert d’Arabie, les steppes d’Asie centrale ou encore les déserts américains partagent une même richesse culturelle et symbolique. Ils ont inspiré des poèmes, des musiques, des architectures et façonné des formes de résistance face aux changements climatiques et impérialistes. Mon objection… est de comprendre ce que ces espaces nous enseignent… »

« Passer du temps dans le désert était une étape essentielle du projet. Nous y avons vécu plusieurs jours, en marchant, en observant, ex expérimentant l’espace dans sa singularité… Ce qui m’a marqué c’est la manière dont le désert est en perpétuel mouvement… Cette fluidité a nourri ma réflexion sur le temps et l’espace dans la danse. Sur le plan chorégraphique cette expérience a influencé la manière dont nous travaillons la lenteur, la répétition, l’effacement et l’apparition. Cela nous a aussi amenés à explorer des gestuelles inspirées des mises de déplacement des habitants du désert, ainsi que des références aux animaux et aux éléments naturels… »

« Visuellement, le spectacle est inspiré par un élément fondamental du désert : la lumière. Le cadre solaire s’est très vite imposé. Il symbolise le rapport au temps, la manière dont les ombres et la lumière structurent l’espace… Magec est à la fois une évocation de la magie du désert et une référence à Magec, le dieu amazigh du soleil des îles Canaries… Les costumes s’inspirent des animaux et des plantes autochtones, mais aussi des motifs trouvés dans les peintures rupestres et les danses traditionnelles des peuples nomades… Concernant l’univers sonore du spectacle, il s’appuie principalement sur les compositions et musiques de Deena Abdelwahed… » 

mardi, juillet 08, 2025

8ème de juillet - expos langues tirées, hésitations et Petit Louvre




Matin quelques courses utiles dans les rues d’Avignon



Départ dans l’après midi vers la place des Carmes pour voir l’exposition de langues tirées de Martine Belay-Benoit et la voir et piapiater agréablement avec elle puis avec Michel Benoit (mais, navrée, ma photo de la tête mise en valeur, prise depuis l’extérieur est si mauvaise que l’ai supprimée), les ai quittés pour aller assister à une pièce au théâtre des Carmes-Benedetto mais il était trop tard (me console c’est sans doute à tort ou à raison celle qui me tentait le moins dans le programme)



Pas tentée non plus par ce qui se donnait au Théâtre Giglamesh (Essaïon) suis repartie avec l’idée d’aller voir ce qui se jouait à la maison de la parole place Saint Didier après une orange pressée chez Beretta… en fait plus rien ne s’y donnait depuis une heure.



Me suis donc rabattue sur le Petit Louvre, la chapelle des teinturiers et un spectacle qui me tentait « le visage de l’Allemand ou le journal des frères Schiller » et j’en ai été récompensée parce que malgré mauvaise humeur de carcasse ai vraiment aimé le jeu des acteurs de la Compagnie les Asphodèles du Colibri et le texte (même avant de savoir qu’il était de Boualem Sansal)

« Dans cette première adaptation du roman de Boualem Sansal, la Cie les Asphodèles du Colibri explore cette tension entre mémoire et silence. Inspirée d’une histoire vraie, l’intrigue suit Rachel et Malrich, deux frères que tout oppose, confrontés aux révélations sur le passé nazi de leur père. 
Le premier s’effondre sous le poids de cette vérité, tandis que le second s’en saisit pour questionner : sommes-nous comptables des fautes de nos parents ?
Un récit qui sert de cri contre l’oubli, l’amnésie et le négationnisme. Une parole nécessaire, envers et contre les silences.
« On ne parle pas de ça aux enfants. » Cette phrase, si répandue, reflète une peur universelle : celle de transmettre un héritage trop lourd, d’affronter la honte ou de trouver les mots justes. Mais la peur n’efface ni le danger, ni le passé.

Cette adaptation théâtrale dépasse cette seule question. Elle interroge la capacité de chacun à se réapproprier la parole, à reconquérir la vérité et à faire face au passé pour envisager un avenir.
Avec l’intensité d’une tragédie moderne, la pièce émeut, bouscule et console, rappelant que l’espoir, malgré tout, reste possible. 

Dans un contexte où Boualem Sansal, auteur de renom et voix majeure du monde francophone, a été arrêté en Algérie, cette œuvre prend une résonance encore plus forte. 
Elle offre une opportunité unique d’éclairer le public sur les combats pour la liberté d’expression, la justice et la mémoire. »

La photo du spectacle est d’Arnaud-Emmanuel Véron

lundi, juillet 07, 2025

7ème de juillet - lavage de cheveux - le journal d’un fou au Petit Louvre - Brel à la carrière de Boulbon


Réveil tardif et courbatu, choix du matin pour me laver les cheveux - déjeuner trop abondant (en ai jeté) et départ après 17 heure vers la chapelle du Petit Louvre pour assister au « Journal d’un fou » de Gogol, adapté et mis en scène par Ronan Rivière 

(photo copywritée de E. Seignez)

Aksenty Ivanovitch, discret fonctionnaire de Saint-Pétersbourg, a bien du mal à trouver sa place dans le monde : il vit seul avec sa domestique Mavra, et ses amours et ses ambitions sont contrariées par sa maladresse et sa distraction. Il s’invente alors une vie nettement plus enviable, jusqu’à perdre tout rapport à la réalité.

Une adaptation pour trois interprètes (1 comédien, 1 comédienne et 1 pianiste - Ronan Rivière, Amélie Vignaux et Olivier Mazal) de la plus drôle et touchante des Nouvelles de Pétersbourg, avec la musique de Prokofiev jouée sur scène au piano qui répond au texte de Gogol.

Après le succès du Revizor, du Nez, de la Foire de Madrid, du Double, et du Roman de Molière aux festivals précédents, le collectif Voix des Plumes, habitué du Petit Louvre, revient dans la chapelle des Templiers avec ce spectacle qui a déjà été joué plus de 100 fois à Paris (au Lucernaire et au Ranelagh), à Avignon (au théâtre du Balcon pour le off 2024) et en tournée…

Pour moi : peut-être un léger manque de tonus mais beau travail d’acteurs

Retour dans l’antre, reprendre l’écoute de « Souvenirs, fictions, croyances » de Patrick Boucheron au Collège de France (2015-2016), me changer et m’en aller vers la poste et la navette pour Boulbon


et la représentation à 22 heures de « Brell » (photo Christophe de Lage)

« Comment danser ce monument de la chanson qu’est Jacques Brel, dont la musique traverse les générations ? Ce défi a été relevé par Solal Mariotte, danseur  et chorégraphe prometteur français et Anne Teresa De Keersmaeker, la chorégraphe belge flamande. Après EXIT ABOVE présenté au Festival d’Avignon en 2023, la chorégraphe partage pour la première fois la scène avec le jeune danseur, venu du breakdance, pour incarner ces chansons que rien ne prédestinait à être dansées. Ensemble, les deux artistes explorent la poésie puissante, l’expressivité et la gestuelle du chanteur belge à travers cette pièce jouée dans l’espace majestueux de la Carrière de Boulbon. »

« Comment danser ce monument de la chanson qu’est Jacques Brel, dont la musique traverse les générations ? Ce défi a été relevé par Solal Mariotte, danseur  et chorégraphe prometteur français et Anne Teresa De Keersmaeker, la chorégraphe belge flamande. Après EXIT ABOVE présenté au Festival d’Avignon en 2023, la chorégraphe partage pour la première fois la scène avec le jeune danseur, venu du breakdance, pour incarner ces chansons que rien ne prédestinait à être dansées. Ensemble, les deux artistes explorent la poésie puissante, l’expressivité et la gestuelle du chanteur belge à travers cette pièce jouée dans l’espace majestueux de la Carrière de Boulbon. »

Pas vraiment déçue puisque Anne Teresa de Keersmacker prenait autre parti que celui qui a donné les très beaux moments (pas loin d’être sublimes) pour le crépuscule ou l’aube aux Célestins ou dans la Cour d’honneur et un autre très beau moment autour de Bach dans la cour d’honneur. Reste qu’elle est fabuleuse, et que le temps l’ai un peu alourdie n’y change rien, qu’elle nous offre un humour, parfois leste, une nudité presque masquée par les ombres et lumières, et que sa danse est toujours merveilleuse ; j’ai juste pensé un moment qu’elle réduisait Solal Mariotte aux rôles de porte-manteau et de faire valoir, ce que je trouvais assez indigne mais peu à peu il a droit à la lumière, le couple existe dans la danse, et il a même ses moments en pleine lumière, elle n’étant plus qu’une ombre effacée dans le fond, pour sa danse assez formidable