Me préparant matin n'entendais plus le chant du vent, mais en ouvrant les volets bleus j'ai retrouvé la plaque d'azur et le balancement de la longue branche calcinée de l'olivier...
Un bruissement froissant l'air me parvenait par dessus le rempart, et j'ai découvert en débouchant de la poterne, chancelant sous la poussée du vent sur mes jambes et canne plantés dans l'herbe, un rempart de corps et au delà, dans les trous, des fragments d'une belle masse surmontée de drapeaux variés s'étendant en les deux ponts...
Ai tenté de m'y incorporer mais j'étais noyée, ai trouvé des grandes personnes pour demander qu'on fasse attention à la dame et même un pour prendre une photo un peu plus dégagée, ai rencontré une sympathisante de Rosmerta, ai communié avec les slogans et m'en suis revenue. (d'après le Monde : 30.000 selon les syndicats et 7600 selon la police – le 19 c'était 15.000 et 3.500)
Comme je n'avais pas réalisé hier que la manifestation vauclusienne venait à ma rencontre et que ne pourrais aller dans la matinée dans la ville, avais passé une commande d'épicerie reçue dans l'après-midi... ai commencé le #3 de l'atelier voyage mais n'arrivais pas vraiment à faire abstraction d'une petite crainte idiote quant à mes jambes... et finalement, lâcheté stupide et néfaste ou raison, ai renoncé à 7 heures à me changer pour partir vers le théâtre des Halles (pour la deuxième fois ce mois-ci, pourtant n'ai pas la phobie de cet endroit, ce serait plutôt le contraire) pour assister à « Lune jaune ou la légende de Leila et Lee » https://www.theatredeshalles.com/pieces/lune-jaune-ou-la-ballade-de-leila-et-lee-2/ et pour ne pas en rester aux collages ci-dessus, je recopie, espérant me relancer demain pour au moins une pare du #3 (qui me plait) la première partie, voyage imaginaire ou voyage reconstitué du #2 l'arrivée (l'ensemble tel que l'ai publié me semble piteusement lourd, un rien syndicat d'initiative qui ne veut pas en avoir l'air)
Dans le hall de la gare le stand de journaux et autres était fermé, où j'espérais acheter un plan... derrière un guichet un employé occupé avec un voyageur... l'autre s'ouvre sur le vide du bureau dans lequel, à distance, une femme et deux hommes discutent et rient... les groupes descendant du même train que moi se sont égaillés... suis sur le trottoir face à deux séries d'arbres et un parking me séparant d'une rue parallèle à la longue façade de la gare... sur ma droite, au bout du trottoir, devant le petit ressaut terminant la façade un poteau portant des panneaux... quelques pas, lire « Parking gratuit longue durée » lire « Centre ville », lire « toutes directions » et ne pas y croire puisque cela renvoie aux rares maisons d'entrée de ville vues du train en arrivant... me tourner vers la gauche, avancer... face à l'autre avant-corps qui ferme la longue façade, belle de sa simple symétrie, un panneau « Centre ville » oriente vers une rue perpendiculaire, plongeant vers le cœur. L'Hôtel de France dort au coin de cette rue et de celle qui suit les rails. Lève les yeux, décoince mon cou, cherche inspiration dans le bleu clair du ciel.. entre dans la boutique Avis qui suit le restaurant, fais face à un sourire un peu plus ouvert que ne le demande la simple politesse commerciale et qui persiste quand, sans louer quelque véhicule que ce soit, je demande par où gagner le chemin au joli nom que je cherche.. Lentement, pour être sûre que cela pénètre mon esprit et s'y imprime elle m'explique la solution, si simple que cela ne demandait telle précaution.. ai-je l'air si embrumée ou s'ennuyait-elle ? Je sors, reviens vers la rue qui suit les rails et avance, dépasse un snack, un autre loueur de voitures, un petit immeuble de ciment gris qui font face aux grilles de la gare, comme ensuite un garage, quelques maisons à un ou deux étages d'une neutralité parfaite... je pense que je suis dans l'ingrat utile de la ville... la grille et le portail blanc d'une cour, un traiteur thaï... l'avenue s'éloigne un peu des rails, avance maintenant entre deux rangées de bâtisses, de façades grises ou crépies de blanc, différentes entre elles, un peu, et d'une banalité absolue et unanime, quelques cafés, une rue qui traverse sur un pont métallique, un centre de formation à on-ne-sait quoi sur la gauche, une grande cour carrée derrière une grille sur la droite face à trois silos d'ordures... après avoir croisé une ou deux rues | ne sais déjà plus, ne pense qu'au sac qui bat mes jambes, espère que cette marche ne m'éloigne pas de ce qui m'intéresse, souris/soupire de cette façon qu'ont les villes aux cœurs anciens plus ou moins préservés de s'entourer de constructions similaires, sans doute agréables à habiter de génération en génération derrière leur platitude morne, avant l'autre ceinture vouée aux dépôts, aux bureaux ou aux villas | l'avenue de la Marne change légèrement de direction, devient la rue Emile Zola et, après un haut mur ingrat sur la droite, intercale, dans l'alignement des façades de deux ou trois étages, des petites maisons en retrait derrière leurs petits jardins, des embryons de villas qui lui donnent un peu de charme. Des buis, des feuillages, des petits immeubles, un semblant de variété qui anime l'avancée le long des trottoirs déserts... des pas et des pas et puis une nouvelle inflexion du tracé, un autre nom, et juste après que cette rue se jette avec un angle aigu dans la rue de l'Epineuil s'ouvre sur la droite le chemin au joli nom, et debout devant le petit jardin de la seconde maison je reste un moment immobile, me mettant mentalement au garde-à-vous avant de sonner.
Les chiffres donnés pour les manifs par ce pseudo cabinet indépendant et le ministère de l'Intérieur (même combat) sont toujours aussi ridicules.
RépondreSupprimerMais on s'en fout : Darmanin de la vérité orwellienne et géant de l'enfumage (pour rester poli). ;-)
ce qui compte c''est la consolation d'essayer d'empêcher ma destruction... ce qui compterait ce serait que ça est de l'effet, mais n'y faut pas compter - ce qui compte ce matin égoïstement c'est ma lassitude
RépondreSupprimerhier nous y étions sous un ciel nettement moins bleu ;-) :-)
RépondreSupprimermas qui ne partageait peut-être pas la colère avec même énergie que le vent fonçant sur les berges
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'il fallait se raidir avant de franchir le seuil de ma maison, chemin des 7 arpents.
RépondreSupprimerClaudine, si on est timide on a de drôles de rites
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