vendredi, juin 30, 2023

Rosmerta et reprise

 


Aller et retour dans chaleur qui revient, chauffe à blanc le bleu du ciel, ronge les pierres et me fait crâne flou (pourtant pas plus de 37°)

Activité têtue, souriante, lasse, efficace des bénévoles de la commission scolarité pour les inscriptions futures (Brigitte en très limité appoint) et les départs vers l'Ase...



Les dames du Petit Louvre attendent avec une vague inquiétude d'être recouvertes des panneaux donnant le programme des deux salles et les vitres latérales de certains cafés ou de locaux vides accueillent la première couche d'affiches.

Deux trajets dossiers/un peu de grammaire au programme demain, avant de renoncer presque complètement pour un mois (suis pas à la hauteur et j'ai une poussée d'égoïsme) – je laisse les quatre silhouettes de mon 3bis pour l'atelier d'été de François Bon, posées, passablement imprécises, sur une terrasse au dessus d'une fête, incapable suis de ne pas les esquinter, et je reprends ma contribution au 1bis.

N'était que ça

Croire qu'une idée, une image, un récit est là, m'installer, secouer mentalement mes épaules, poser un mot comme une fondation, presqu'avec distraction, pour marquer l'intention et puis suivre ce mur entre moi et le texte, chercher le moment, l'ouverture. Forcer plus ou moins l'ouverture et parfois trouver le plaisir d'un flot qui surgit, se déverse.. suivre en tentant de freiner un peu dans la crainte que ce qui est charrié allègrement ne soit pas de qualité vaguement satisfaisante, et avec l'espoir que ce soit bien mieux. Laisser reposer, relire, avec ou sans vigilance. Et mettre fin avec le plus souvent, ou presque toujours, la sensation de n'accepter ce qui est là que par lassitude, avec un petit goût acide de c'est bien pour moi. Publier, relire, et trouver cela meilleur qu'on ne le pensait... Quelques heures plus tard ou un autre jour relever fautes de frappe puis d'orthographe, ensuite buter sur des articulations de mauvaise allure ou sur leur absence, et trop souvent, y revenant, juger quand le temps de révision possible est passé que l'ensemble est passablement nul ou tarabiscoté ou... et s'étonner de l'indulgence de lecteurs. En fait je n'ai jamais retrouvé cette certitude, cette assurance, cette joie teintée d'orgueil | à rebours de ma gaucherie timide habituelle |, qui m'avait fait remettre, un jour où on ne m'en demandait pas tant, à la sortie de l'enfance, en huitième comme on disait alors, en réponse à la sollicitation de deux ou trois phrases correctement construites sur une expérience à notre échelle, un poème échevelé où une sorcière, vêtue d'étoffes claquant au vent, longeait en pleurant le quai d'un petit port sous la pluie qui ne voulait pas être tout à fait celui du Conquet. Souvenir qui s'est estompé mais m'a soutenue dans les « rédactions » demandées par la suite, avec un sentiment de remords en imaginant la sottise de la chose. Et puis à la mort de ma mère retrouver cette chose dans ses papiers avec attendrissement et constat que oui ce n'était que ça (sourire). Souvenir qui s'est imposé seul quand me suis demandé si j'avais rencontré un jour l'écriture, me bloquant avant d'oser écrire ceci.

6 commentaires:

  1. Belle description de l'acte d'écrire. :-)

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  2. Aime cette idée du mur..et la trouée d'où jaillira linspiration..

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  3. Comme souvenir d'une lecture de Paul Auster en son temps ..(.le mur)

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  4. merci et grand merci Arlette...
    et merci Maria

    aujourd'hui le mur est bien clos et pas temps de le ronger

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