dimanche, juillet 16, 2023

Festival, jour 11 – une lecture, un trottinement vers un spectacle ou la sympathie récompensée


endosser une vieille robe qui a l'avantage de m'ajouter un ou deux kilos et départ un peu après dix heures vers le nouveau lieu qui abrite cette année les lectures organisées par RFI, ne sachant où se trouvait l'entrée dans le long mur qui longe un côté de la rue de l'Observance, mur dont j'ai appris qu'il clôturait un couvent de carmélites maintenant vendu.


En fait elle se situe dans la paie la plus proche du boulevard Raspail et j'étais assez en avance pour découvrir cet espèce de parc boisé dans un coin duquel nageaient le plateau, les bancs, les petits gradins. Un homme m'a hissée, un homme m'a poussée et me suis trouvée sur le premier de l'un d'eux, à coté d'une femme sympathique que je croise depuis des années dans des manifestations ou spectacles sans avoir jamais échangé davantage que quelques petites phrases rapides ce qui nous a très agréablement aidé à attendre, pendant que l'ombre commençait à nous atteindre, d'assister à la lecture de « Port-au-Prince et sa douce nuit » (Haïti) de Gaëlle Bien-Aimé journaliste, comédienne et membre d'une organisation impliquée dans le combat pour le droit des femmes en Haïti.

Résumé : Une nuit dans une chambre, fenêtre ouverte, un couple fait l’amour, raconte sa passion, ses peurs et la tentation de l’exil. Alors que les rafales de mitraillette se font entendre dans la ville, ils disent aussi leur désir de beauté et cet amour fou pour cette capitale dévastée.

Texte qui commence par un fiévreux poème d'amour à deux voix avant que s'invitent les plaies de la ville et de leurs vies (et j'ai pensé lors d'un long passage où les rues sont qualifiées en fonction des souvenirs des deux amants, ou des malheurs ou dangers, parfois des plaisirs qu'elles abritent, qu'il pourrait offrir la base d'un atelier d'écriture)...

autre présentation trouvée sur Théâtre contemporain.net : Dans une maison à Picot (quartier huppé de Port-au-Prince), une femme garde ses bougies allumées. Un couple a perdu le sommeil et l’espoir mais s’aime assez pour attendre les lendemains ensoleillés sur une ville fantôme. Combien de temps cela durera-t-il ? Ils s’embrassent, s’engueulent, la ville vient se placer au milieu de leur amour et s’apprête peut-être à les séparer. Comme elle l’a fait pour toutes les cellules de cette société (familles, organisations) qui ont explosé parce que quelqu’un a dû partir. Partir pour survivre.


Retour en luttant contre la grève ou mauvaise volonté de mes jambes qui se sont faites de plus en plus rétives ou absentes tout au long du jour (vais supprimer, d'autant que mes mains me jouent même tour une partie du programme de demain, me reposant, soignant un peu l'antre et me réservant pour un spectacle auquel je tiens) en faisant quelques petites courses alimentaires.


Déjeuner, sieste, et départ un peu avant dix sept heures (en prévision d'une file d'attente qui en fait était bien organisée et rapide) dans l'air dont la chaleur était secouée par de fortes et brèves rafales tonifiantes vers le théâtre du Balcon parce que j'ai grande sympathie pour son directeur.acteur.metteur en scène Serge Barbuscia et qu'il s'agissait de sa mise en scène de la première pièce de son fils Jean-Baptiste Barbuscia. « le fossé ». Débutant par un dialogue entre l'homme qui creuse et veut creuser un fossé et la jeune femme qui demande pourquoi et veut le reboucher digne du comique et de la profondeur possible des textes de Raymond Devos... un texte qui introduit la liberté, l'inégalité, l'écologie, avec des moments joliment absurdes.




Je trouve ce soir alors que j'ai du mal à dire pourquoi ce fut une belle expérience (sauf peut-être une dizaine de minutes en trop) sur un bon article publié par « Sortir ici et ailleurs » lors de la création en avril dernier https://www.arts-spectacles.com/Avignon-L-humanite-en-question-%C2%A0Le-Fosse%C2%A0-de-Jean-Baptiste-Barbuscia-Theatre-du-Balcon_a16982.html suivi d'une interview de Laurent Montel qui joue Pierre l'homme qui veut creuser, plus âgé, à la lourde présence affirmée et j'aime entre autres ce qu'il dit de son personnage « extrêmement complet qui n’a pas que de bons côtés et qui a, je crois, une grande humanité, qui a des défauts presque violents qu’il compense peut-être, un petit peu, par une profonde humanité »


Retour portée par des détails de la rue et la volonté de me trouver au bas de mon escalier.

8 commentaires:

  1. Lestée contre le vent, une robe cuirasse, des kilos en plus . . .

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  2. oh que non Pierre, pas. cuirasse et pas lourde la robe par cette chaleur, en montre même un peu plus que ce que ma politesse pour ls yeux jeunes ne me le permet, mais ample sans trop de souplesse, loin du corps et créant de fausses rondeurs (ai tendance à me faire peur sur la balance en ce moment)

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  3. Anonyme8:46 AM

    merci pour ces mots et ces images - et bon courage pour la suite (le plan des rues pour l'atelier n'a pas l'air bête hein...) (Courage) (encore merci à vous) P

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  4. Un mot et tous les sens prennent figure si l'on n'y prend plaisir.

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  5. L'écho de votre ville, malgré les bobos et les 36 patates et les 15 grammes. Bises du Rhin.

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