Soleil caresse
et l'azur sans violence
plaisir du matin
cheveux blancs d'ailleurs
yeux ouverts et sourires
en groupes heureux
qui promènent sans ordre
une idée de vacances
et tant pis,excuses présentées à mes patents et entêtés lecteurs, je continue à recopier mes contributions à l'atelier d'été de François Bon avec celle pour le « #7 | de la préparation du corps »
Clarisse
Mehdi arrache la feuille sur laquelle il tentait de la saisir, la froisse, la jette.
Je ne peux pas. Une main fine qui serre un caillou comme une ancre, une main qui écrit, son front penché et le soleil dans ses cheveux, elle n'est pas là, et pourtant c'est son buste qui a pivoté vers la table de fer, ce sont ses talons posés sur la chaise, ses tibias qui me la cachent presque, cette courbe de foetus d'où émergent ces deux mains qui sont dans ce qu'elle écrit.
Je me souviens. Pendant longtemps elle ne se voulait pas visible, juste une annexe de son cousin, cheveux très courts, jean et tee-shirt sur la brindille qu'elle était. Jusqu'au jour où ce n'était plus possible, où il se liait, où elle s'est déguisée en la jeune femme qu'elle niait. Je me souviens. Les jambes nues et leur douceur, la très large jupe sur un jupon de crin, le buste fin comme une amphore romaine, le décolleté et sa chair qui montait des petits seins le long du cou pour supporter le petit visage pointu, les yeux trop fardés et la bouche dont elle avait tenté d'enlever le rouge, la solitude muette que le corps affichait malgré lui, assez pour qu'on l'aide à se dissimuler.
Je me souviens. Son corps dans une combinaison de plongée noire si fin qu'il paraissait grand et elle si petite devant le lourd canot sur lequel elle s'arc-boutait pour le mettre à l'eau. Les jambes tendues comme des piquets plantés dans le sable en direction de la mer, les épaules qui voulaient dire la force et s'imaginaient larges, la tête penchée vers cette plage qui descendait vers l'eau. La négation affichée de ma présence jusqu'à mon appel. Je me souviens, le sursaut, les jambes qui glissent, le corps à plat sur le sable, le canot qui poursuit son avancée, les yeux verts devenus noirs de rage en me regardant approcher. Je me souviens ensuite de la tête secouée, des petites boucles ensablées et du sourire.
Je me souviens. Le jour de notre mariage elle a voulu que je l'habille, que je l'aide à devenir telle que l'attendaient Guy, Monsieur Yang et leurs invités. Je me souviens du visage réprobateur de sa co-locataire, du sourire coincé, du haussement d'épaule et des mains ouvertes pour renoncer. Je me souviens de la grande chambre et du filet de soleil entre les volets venant caresser son corps tout neuf et glorieux comme si je le découvrais, de toute cette blancheur, du grand jupon d'épais coton dans lequel elle est entrée et que j'ai remonté le long de ses jambes, de la tête rieuse émergeant de la robe, de son cou tordu pour m'observer pendant que je m'escrimais sur les boutons en m'interrompant pour lever les yeux vers les siens, des petites boucles indociles où ne savais planter les épingles fixant le voile. Je me souviens qu'elle a appelée son amie pour le faire avant de nous demander de reculer pour se voir dans nos yeux.
Mais non, pas d'excuse voyons c'est très bien même si on s'y perd un peu parfois dans l'ordre des propositions ;-)
RépondreSupprimerBelle journée !
merci à vous
RépondreSupprimerL'abaya et le délire politique et médiatique n'existaient pas encore... ;-)
RépondreSupprimerje ne sais de quand vous parlez si c'esr du temps des remparts on avait force abbayes et quant au délire politique Avignon en a connu beaucoup
RépondreSupprimer... et comme j'aime vos contributions ...
RépondreSupprimermerci Maria (moi moins ou plut^t pas toujours)
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