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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, décembre 04, 2023

Pas illuminations mais émerveillements

 


Honte à moi, ce dimanche était le jour le plus froid jusqu'à maintenant ici mais étions encore très loin de la neige que j'ai vue et re-vus sur Facebook, simplement ai attendu quinze heures pour sortir, cheveux secs, nettoyer la cour avant de m'allonger pour une « courte sieste » au lieu de repasser, courte sieste qui a duré un peu plus de trois heures (mon record absolu) et d'où j'ai émergé toute tiède et molle à l'heure où j'avais décidé de sortir à la rencontre des lumières de fête ou du moins des plus proches | pensais zut pour la marche dans le froid... je sens que mes jambes vont être mal entretenues cet hiver même si j'ai décidé de ramener l'heure à ¾ d'heure ou à peu près | |et ma foi cela m'a semblé nettement superfétatoire et j'a remplacé la marche par un thé et « le charme discret de la bourgeoisie » que n'avais jamais revu.


Et comme, si je n'ai pas encore pris connaissance du #7 de l'atelier deFrançois Bon, j'ai posté deux petits textes pour le #6, je meuble Paumée en recopiant ma contribution au #5 « émerveillements »

choses qui ont suscité émerveillements

La première girelle mâle, récent ou non, décrochée de la palangrotte et tenue au creux de la main et ses couleurs si belles qu'on la garde un peu sans la poser dans le seau.

L'eau qui s'écoule dans la rigole quand à l'heure prescrite on soulève la petite plaque de métal pour arroser une parcelle.

L'entêtement d'une fourmi à contourner en poussant sa charge les obstacles que l'on pose sur son chemin sous la pinède.

Le petit tableau de pétales et fleurettes disposées au sol près d'un arbrisseau-repère sous un bout de verre trouvé que l'on recouvre de terre pour garder ce secret.

Le goût de la bouchée d'anémones de mer ratatinées par le feu.

L'odeur de la peau grenue et souple de la mandarine sur les mains et le parfum qu'un morceau déchiré et posé sur la sole du four tiède répand dans la cuisine.

Le recueil des enluminures aux formes amples expressives, sans le brouillage des paysages, des Grandes Heures de Rohan offert par la grand-mère.

L'irisation délicate et lumineuse de la coquille du nautile sur une étagère dans le bureau du grand-père à Alger.

Le lac blanc emplissant la vallée, un matin de fraîcheur humide, sur lequel la terrasse au bout du jardin avance comme une proue de bateau.

La poupée à la taille mince, la poitrine ronde sur corset noir, les bras fins et raides dans une chemise blanche et les pieds de plomb ramenée de Grèce par le père.

La finesse d'un gecko desséché

La saveur d'un abricot posé pendant une ou deux heures sur le sol du balcon ensoleillé.

Le ballet coloré dans le grand aquarium qui séparait en deux la grande salle du petit bâtiment de la Société Nautique comme suspendu sous la promenade du port d'Alger.

La douceur solide des pierres et la géométrie du clocher et des galeries du cloître du Thoronet contre la lumière.

Les nervures d'une feuille à contre-jour, observée depuis l'ombre fraiche.

10 commentaires:

Dominique Autrou a dit…

Merci pour cette mise en éveil, (et non pas « en évier », comme me le suggérait le correcteur automatique :-)

Godart a dit…

Les tableaux sont un peu de guingois mais vous, vous semblez d’attaque.

Brigetoun a dit…

pauvre évier ! merci Dominique

Brigetoun a dit…

pas si d'attaque, Godart, me suis cloîtrée
el de guingois norme avec moi (sourire))

Dominique Hasselmann a dit…

Je rajouterais bien (mais ce serait ma liste) le film de Terence Malick, "À la merveille" (2013)... :-)

mémoire du silence a dit…

Oh ! Que de beaux émerveillements

Brigetoun a dit…

Dominique oui mais là ce sot des émerveillements enfantins que nous listions

Brigetoun a dit…

merci Maria
et curieusement la feuille transparente dans la lumière et ses nervures se retrouve dans la plupart des listes des participants du moins de ceux que j'ai lus

Arlette A a dit…

Ces émerveillements de tous les sens gravés en soi comme le parfum de la pelure de mandarine sur le poêle ,entre autres
Et très cosy ton antre en douce lumière sentant le thé au miel

Brigetoun a dit…

Arlette, malheureusement on ne trouve plus de mandarine.