vendredi, janvier 19, 2024

Humidité et poètes âgés

 


Sous un ciel lisse

pourtant gorgé de larmes

et pleurant parfois

La plante sur mon chemin

ne sais si c’est fleur ou choux




Aller échanger draps sales en principe contre draps propres certainement et marcher encore une fois dans l’humide d’où tombent quelques rares gouttes paresseuses, 





et saluant avant de descendre vers l’antre et le fleuve la bouderie de Corneille, penser que ne puis dire 

« J’ai quatre un ans mon vieux Corneille

Et je t’emmerde en attendant » d’autant qu’il y a un pied de trop, et puisqu’il n’était pas rangé reprendre « Ombres de Chine » et puisque presque autant que des batailles, des brais palais, des villes détruites, de la beauté des fleurs, parfois des femmes, du retrait, d’argent, de montagnes et de barques etc…on y croise des cheveux blancs vous inflige (ça me fait exercice des doigts) quelques (ou trop de) poèmes (ou bouts de)


Wang Wei 

« L’âge — trop paresseux pour un poème

Une compagne unique — la vieillesse.

Dans cette vie passant pour un poète

Dans une vie d’avant sans doute un peintre.

Endurci dans ses vieilles habitudes

Il pense être célèbre chez les hommes

Le nom et le surnom paraissent justes

Mais c’est le coeur qui reste l’inconnu. »


Tu Fu qui se disait déjà vieux à vingt ans dans ses poèmes « Crépuscule »

« Moutons et vaches rentrent doucement

Les villageois referment la barrière.
Lune et vent froid troublent la nuit limpide.

Loin de chez soi — rivières et collines.

Source naissant d’une falaise obscure

Rosée d’automne sur les touffes d’herbe.

La tête blanche éclairée par la lampe

Pourquoi la fleur doit-elle autant fleurir ? »


Han Yu - un fragment d’ « En jouant sur le thème des pivoines »

« … Un couple d’hirondelles les survole

       les effleure tout juste et les oublie

Mais les abeilles languissaient pour elles

       et les voilà qui les butines toutes.

Ce genre de tableau pour un vieil homme

       relève d’une page révolue

Mais ce matin devant ma palissade

       j’ai comme une étincelle dans les yeux. »


Fo Chu-I « Sur la vieillesse, envoyé à Meng-Té »

« Nous voici tous les deux dans la vieillesse.

La vieillesse comment la définir ?

On voit trouble on se couche le premier

Parfois on sort on s’appuie sur sa canne

Sinon on est cloitré à la maison.

On se détourne d’un miroir trop neuf

On ne lit plus que les gros caractères.

On pense aux vieux ans de plus en plus

Pn ne fait rien de ce que font les jeunes.

Une passion nous reste — bavarder

On s’y adonne quand on se retrouve. »

6 commentaires:

  1. Portraits dans le miroir . . .

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  2. Le ci-devant Corneille semble fort songeur… :-)

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  3. Pierre hélas (sourire)

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  4. Dominique et ça ne le rend pas gai

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  5. beau tanka
    de mise en bouche

    bavardage sur canapé
    en dessert

    entre les deux
    bouderie de Corneille

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  6. merci pour le tanka - oui il y les idées sombres le cher homme

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