lundi, janvier 15, 2024

Retraits

 


Dimanche calme

En bleu au creux de l’hiver

s’accorder le doux




Mimant l’abandon

mes vieilles mains veineuses

comme ces belles




Thé noir aux épices (gingembre, cardamome, clou de girofle, muscade, cannelle), un bout de chocolat, un tas de pastilles vichy.. en écoutant sur le site de France Musique une vieille Tribune des critiques de disques de la Messe à cinq voix de William Byrd en finissant de lire un florilège des « heures oisives » d’Urabe Kenkô (ou Yoshida Kenkô) commencé cette nuit


« Que de sots sans valeur, grâce à leur naissance et servis par la chance, s’élèvent à de hautes conditions et vivent au comble du luxe, alors que tant de sages et d’hommes remarquablement vertueux occupent eux-mêmes d’humbles positions et, faute de chance, y achèvent leur vie ! Le désir exclusif de rangs et de postes élevés est une seconde sottise… »


« Il y a sept types d’hommes impropres à l’amitié : un noble de haute situation ;— un homme jeune ; — un homme physiquement fort et à l’épreuve de toute maladie ; — un buveur de saké ; — un soldat brutal et exalté ; — un menteur ; — un avare.

Il y a trois types d’hommes propres à l’amitié : quelqu’un qui sait donner ; — un médecin ; — quelqu’un qui possède la sagesse ». Ce dernier petit bloc datant sans doute de la fin de sa vie, lorsqu’il a quitté la cour pour se faire moine.


L’ensemble de ces textes comme les notes qui suivent étant, selon l’éditeur, traduits par Charles Grobois, Tomiko Yoshida et le R.P. Sauveur Candau je ne saurais qui créditer de chaque passage.


Lu ensuite, dans le même petit livre paru chez folio-sagesse,  les « notes de ma cabane de moine » de son aîné d’un siècle Kamo no Chômei  écrites dans la cabane où il se retira à cinquante ans en des temps bouleversés (« Il y eut beaucoup de prières officielles et de cérémonies spéciales mais sans résultat. ») laissant la capitale et la cour où n’avait obtenu le poste désiré pour une humble cabane 


« Ce lieu s’appelle Toyama. Des plantes grimpantes recouvrent les sentiers : dans la vallée, la végétation est luxuriante, à l’ouest un beau panorama qui rend facile la contemplation. »


« Quand il m’en coûte de prier, et que je ne peux me concentrer pour la récitation des oraisons, je prends l’initiative de me reposer, de ne rien faire, sans crainte que personne ne vienne me déranger et sans que j’aie à en rougir. Je ne fais pas d’exercices spéciaux de silence, mais étant seul, je puis tout naturellement éviter les péchés de la langue.. »


PS

Et mmm. j’ai cru que je me trompais de date pour  la manifestation contre la loi immigration (honte j’aurais dû vérifier) parce que j’attendais une précision qui n’est pas venue… mauvaise excuse

10 commentaires:

  1. Anonyme7:57 AM

    Merci de partager cette ressource.

    La philosophie,l'art,la poésie sont un recours essentiel en ce moment où l'imposture s'affiche au plus haut niveau... Bonne journée.

    Claudine C

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  2. Un retrait plein de sagesse et d'enseignement Cet art de ne rien faire est important parfois ...et souvent

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  3. Claudine, oui la sagesse

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  4. Dominique des siècles avec Thoreau et en plus radical (en faut réalisé hier que j'ai oublié la citation que j'avais choisi au déoart sur le peu que sont les hommes qui cherchent le pouvoir

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  5. Arlette oui et de ne rien vouloir

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  6. Ô ! Quel beau partage
    comme est belle cette couverture
    "Cahiers de l'ermitage"
    il est bon parfois se retirer du monde
    je le suis actuellement sous la neige
    tout est silence floconneux
    un vivant poème

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  7. Maria, ils ont été célèbres en leur temps et évoqués par des dessins

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  8. Merci d'avoir donné ici un nouveau contexte (dont celui vivant) à ces mots , cet héritage.

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  9. c'est gentil mais c'est plutôt ùoi qui me suis ancrée sur eux

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