La cour hésitait
en ce matin humide
larmes retenues
Petit marche de trois-quart d’heure dans l’après-midi avec un ciel gorgé d’eau qu’il laissait parfois tomber avec plus ou moins de conviction - heureusement, pour faire sourire cette grisaille, ai croisé un homme digne en manteau orange, il y avait les choux
et, au retour, dans la niche à courrier, mon nom sur l’enveloppe aperçue en descendant l’escalier, et la découverte d’une jolie surprise (MERCI) tout à fait en accord avec ce jour
qui s’ouvre par « Déluge » et ces premières lignes :
« Il pleuvait assez pour qu’on considère ce flux comme l’ordinaire et les jours secs comme l’exception. On ne se souvenait pas qu’il n’ait pas plu. Le pire s’insinuait dans les esprits et les plus pessimistes s’embourbaient dans des calculs de probabilités sans fin. Cependant la submersion des terres diagnostiquée par des cohortes de spécialistes ne se produisait pas… » ce qui m’a permis de relativiser ce dont la ville était gratifiée.
Il y a eu aussi, en début de nuit, monter accompagnée par un peut crachin
vers l’opéra, retrouver mon 3ème balcon, m’installer en laissant tout tomber deux ou trois fois et me préparer à écouter notre orchestre dirigé par Jean-François Verdier, dans
deux découvertes :
« Incanto » d’Eric Tanguy (très court, 8 minutes, extrêmement raide et jubilatoire — plaisir d’entendre ici un peu de musique contemporaine même si pas si jeune (2002)
et les beaux « chants bibliques » de Dvoràk entre larmes et douceur, composés à New York hors de toute commande dans une période sombre pour lui, dix psaumes choisis par lui alternant l’humilité douloureuse, la délivrance, le doute et l’allégresse, avec toute blondeur, épaules et seins roses dans une robe noire à bustier et jupe très large la mezzo Eugénie Joneau à la voix ferme, au chant sans grands effets, maitrisé, comme le demandait cette pièce
Et, puis après l’entracte, connue bien-sûr et aimée pour son énergie, son éloquence (une de mes trois préférées), la 7ème symphonie de Beethoven dans une interprétation magistrale et radicale (les changements de tempo marqués avec décision, le chant et la danse et un début du second mouvement l’allegretto d’une lenteur que n’avais jamais entendue)
Puis, en hommage à Ozawa, en bis, la tendresse doucement enveloppante d’un long passage de Rosamund de Shubert. Le plaisir du public s’entendait dans la petite foule joyeuse qui se bousculait dans l’escalier en ne parlant que musique.
Quel plaisir retrouvé en te lisant ...et le public ne parlant que musique ..un bonheur
RépondreSupprimeroui Arlette, dansais presque en rentrant (sourire)
RépondreSupprimerLa musique s'allie bien (souvent) avec la pluie.
RépondreSupprimerJ'imagine de la musique contemporaine à base de baleines s'ouvrant de manière rythmique avec des claquements goutte-à-goutte de baguettes sur caisses claires… :-)
Dominique et plein de cuivres et de bois
RépondreSupprimerdans l'ensemble une belle et heureuse soirée
Subtilité du fonctionnement des blogs..merci Brigitte
RépondreSupprimermerci à toi
RépondreSupprimerUn grand chef au service de la musique. Seiji Ozawa.
RépondreSupprimeril est pour moi, mêle si l'ai entendu diriger depus en vrai ou vidéo, une merveilleuse exécution de la Symphonie Fantastique au Théâtre des Champs Elysées il y a près de cinquante ans, et sa danse de maigre silhouette noire devant l'orchestre qui évoquait les caricatures de Berlioz
RépondreSupprimerLa musique avant toute chose
RépondreSupprimerla plus belle des consolations.
là c'était au delà de la cosolation... la jouissance
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