Que j’accompagne, puisque me suis perdue dans une découverte de poèmes de Mistral, de passages d’ « Aux poètes catalans » ou « I troubaire catalan » figurant dans l’anthologie poétique bilingue réunie par Pierre Rollet (trouvée sur Gallica) parce que ce poème répondant au don par une délégation de poètes catalans de « la coupe d’or » exprime à mes yeux non un nationalisme politique même s’il a dit en 1861 « C’est un manifeste rattachant la renaissance provençale au grand mouvement qui met les nationalités en branle… » mais une appartenance partagée à la Méditerranée et à la la langue d’Oc, puisqu’après avoir rappelé la croisade des barons du nord et de Simon de Montfort et « De Pèire d’Aragoun, fraire, ben nous souvén.. de Pierre d’Aragon, frères, il nous souvient / Suivi des Catalans, il vint comme le vent / Branlant sa lance bien pointue »… il exprime plus loin combien en temps de tumulte, de guerre ou de crise il est bon d’être de France (ou d’Espagne) « Car es bon d’astre noumbre, es béou de s’apela… Car il est bon d’être nombre, il est beau de s’appeler / Les enfants de la France… », avant de retrouver, dans la paix cette fraternité
« Alor, li Provençau, semé lou tambourin
Alors les Provençaux, avec le tambourin
Qui fera tressaillir la barque et les marins,
Nous nous rendrons à vos joutes :
Aux vignes d’Alicante nous pendrons nos cépages
Et quand vous donnerez des courses de taureaux
Nous vous amènerons des taureaux de Camargue »
Pauvrets dit Brigitte mieux vaut pour eux les courses camarguaises où ils jouent à faire perdre les raseteurs.
« Alor, li Catalan, d’oulivié freirenau..
Alors, les Catalans, d’olivier fraternel
Couronnant vos fronts, couronnant vos navires
Au mois de mai vous viendrez nous voir ;
Et nous causerons d’amour, des vins, et des moissons,
Et nous chanterons nos chants
Et nous parlerons de nos ancêtres. »
« Fraire, que lou bon Diéu escampe si blasón
Sus li oulivo e li rasi
De vosti champ, colo e valengo !
Frères, que le bon Dieu répande ses ondées
Sur les olives et les grappes
De vos champs, vallées et collines ! »
Me reste à implorer votre pardon, me suis fait plaisir, j’aurais mieux fait de m’attaquer au repassage et de ne pas vous ennuyer… D’autant qu’entre mes doigts doués pour les fautes de frappe et Pages corrigeant automatiquement le provençal en mots sans aucun rapport, ces sottises m’ont pris un temps insensé.
Si le désirez cliquez sur les images
12 commentaires:
Superbe !
Vive le retour des carrioles dans les rues ! :-)
merci Pierre
Dominique à condition d'apprendre a faire attention au crotin ... failli marcher dedans, et puis j'ai vu un homme le faire
Ah ! Oui, merci ... superbe ... j'aime
merci Maria
je n'ose vous dire que j'avas une petite gnte de mon plaisir de ce moment
Plaisir partagé en mots chantants des sons de fifres et tambourins les arlésienne sont belles à tout âge le costume donne un maintien de reine AA
Arlette, grâces citadines (et puis les autres avec leurs grandes jupes froncées et fichus simples, mieux pour travailler)
le fait est que gracieuses sont et cette coiffure est charmante
« Olivier fraternel », voilà qui fait du bien
mais Dominique... zut avec le réchauffement climatique nous allons perdre les frères oliviers du sud de la Méditerranée et en découvrir des usurpateurs plus au nord (usurpateurs puisque pas tout à fait même civilisation, sourire)
Merci pour ces quelques pas d'apprentissage
de cette langue qui, si joliment, chante.
merci à Gallica
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