Tendresse de l’air
lumière caressante
une allégresse.
A mal aux pieds la vieille
mais ses yeux se réjouissent.
Ai vaqué très modérément, ai dormi comme on s’enfouit, ai dansoté avec prudence, ai appris sans but et provisoirement, me suis interrogée sur le #9 de l’atelier du tiers.livre, recopie ma contribution au #7
Tu ne dois pas
Tu ne dois pas avoir peur. Tu dois te préparer. Tu dois te souvenir. Tu ne dois pas avoir peur. Tu dois dire la peur que tu as eue mais tu ne dois pas avoir peur de cet examen. Tu dois être convaincant. Tu dois être sincère. Tu dois te préparer aux questions. Tu dois chercher les critères remplis dans la liste. Tu ne dois pas laisser ta peur bloquer le souvenir de moments. Tu dois retracer ton trajet. Tu dois forcer les noms à revenir. Tu ne dois pas avoir peur. Tu dois être clair. Tu dois laisser venir tes difficultés et tes détresses. Mais tu ne dois pas les laisser rendre ton récit imprécis.Tu dois dire sans exagérer. Tu ne dois pas laisser ta peau sentir la peur. Tu dois te souvenir que tu parles français. Tu ne dois pas laisser la peur te faire bafouiller. Tu dois montrer que tu as confiance. Tu ne dois pas être en colère parce qu’on doute. Tu ne dois pas laisser des trous dans ton trajet, même s’ils se sont masqués. Tu ne dois surtout pas avoir accepté de laisser tes empreintes dans une autre ville, un autre pays. Tu ne dois pas mentir. Tu ne dois pas avoir peur. Tu dois penser aux couleurs ou odeurs pour approcher du lieu oublié. Tu dois remettre de l’ordre. Tu dois ne pas avoir peur. Tu dois penser aux bons moments. Tu ne dois pas baisser la tête. Tu dois regarder droit le monsieur. Tu ne sois pas sourire. Tu dois montrer que tu as confiance. Tu dois partir si on dit non mais tu ne dois rien laisser.
"Titre de séjour" (séjour au titre d'un humain)… :-)
RépondreSupprimermerci Dominique
RépondreSupprimerFaudrauit poresque être un surhumain pour se faire reconnaître comme humain digne d'attention et fraternité
Très beau texte pour moi sur la dignité humaine. Belle entrée dans le presque printemps.
RépondreSupprimerOh !!! Quel beau texte, vraiment.
RépondreSupprimerQui me renvoit à ceci :
"Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu quel qu’il soit,
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Sous les coups du hasard,
Ma tête saigne mais reste droite.
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et bien que les années menacent,
Je suis et je resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme."
William Ernest Henley
Godart c'estsurtout sur la dignité humaine soumise à l'unquisition (un résumé de ce qui attend les migrants quand on parle d'entretien avec l'OFPRA quelle que soit la bonne volonté souvent des agents
RépondreSupprimerbeau poème Maria
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