mardi, mai 21, 2024

Dans les rues, un refus d’Encyclopédie et un poème

 



Sous la couverte

d’écharpes translucides

l’air se fait tiède

et s’annonce le règne

de l’omniprésent laurier



et mes complexes de petite vieille non présentable en ce monde jeune font un retour en force. M’en accommode, vaque un poco, maladroitement, laisse se dessiner encore imprécise l’idée du #4 de la seconde boucle de l’atelier de François Bon, et recopie ma contribution au #2 sous l’image d’un portrait (au Musée Calvet) de femme d’Ibrahim Shahda pour dissocier davantage que par des changements de noms des personnes ayant vécu de ceux pour lesquels n’ai emprunté que le squelette de leurs parcours de vie sans qu’il y ait identité entre la femme dont je devais (ce qui était impossible, elle se refuse par nature telle que je l’imaginais à se conformer aux règles nécessaires à l’obtention même indirecte d’une notoriété fut-elle minuscule) établir une fiche pour l’encyclopédie en ligne.



Une longue vie discrète


Marie Charbonnier, née Aldier en mars 1870 à Boufarik, morte en octobre 1970 à Alger, à la fierté tranquille, incarnation d’une vie discrète et obstinément pleine, sans relief apparent et d’une lente évolution sociale sans heurt.


Homonymes

Marie Charbonnier photographe de théâtre 

Marie Charbonnier pédicure-podologue 

Marie Charbonnier sophrologue 


Biographie

Marie Charbonnier est née à Boufarik en mars 1870 de Pierre-Jean Aldier, charron né en 1827 à Creissels (Aveyron) (mort en 1883) à Mustapha, quartiers d’Alger puis ville et à nouveau partie d’Alger)) et d’Elise-Françoise Demuy née à Saint Germain en Haute-Saône fille d’un « colon cultivateur », quatrième des six filles qui firent suite au seul garçon survivant, Alexandre, charron comme son père mais aussi mécanicien et créateur d’une charrue qui eut un succès certain en Algérie. Les six soeurs restèrent toujours passablement liées, firent des mariages plus ou moins petits/moyens bourgeois (sergent-major, employé des Ponts et Chaussées, négociant devenu Président du Tribunal de Commerce, commerçant prospère, commerçant, musicien de régiment devenu fonctionnaire du Trésor), vécurent très longtemps, moururent dans l’ordre à l’exception de Marie qui, tranquillement obstinée, vécut jusqu’à un peu plus de cent ans, un peu en retard, après Henriette et Louise ses deux cadettes. Elle épousa à Alger en 1901 (à un âge déjà avancé) Léon Charbonnier, fils d’un maître forgeron chef mécanicien des ateliers de l’Arsenal d’Alger et de Marie-Anne-Victoire Charlier, repasseuse en son jeune temps toulonnais. Léon Charbonnier était commerçant, de plus en plus prospère, amoureux de la mer au point de fonder une compagnie destinée au petit cabotage sur la côte algérienne et une école de cadres de marine, de présider le Sport Nautique d’Alger fondé par un de ses oncles et de posséder successivement plusieurs bateaux dont un trois mats avant de se réduire à un cotre de course, et de se réjouir que ses fils choisissent tous des carrières maritimes. Il ne semble pas que Marie ait partagé sa passion, pas davantage que celle de la chasse, se bornant à en tirer fierté et l’accompagner comme elle le faisait avec grâce et juste ce qu’il fallait de politesse dans ses réceptions lorsqu’il fut à son tour Président du Tribunal de Commerce, de tenir leur grand appartement double, une partie étant réservé à la famille de leur aîné, au dessus d’un parc d’Alger et la villa de plage à La Pérouse ou Tamentfoust dont ne demeure que le hangar à bateau en sous-sol ouvrant sur la plage et la fontaine en carreaux mauresques de ce qui fut le jardin, non loin de la petite ferme qu’ils acquirent près de l’embouchure du Hamiz. 


Oeuvres

Outre ses fils elle laissa surtout des souvenirs, des anecdotes illustrant sa fantaisie, sa participation, un temps primordiale, aux décors des demeures familiales, quelques rites culinaires, et des traces, dont un tableau de moyenne montagne, assez sombre pour que la vallée qu’il représente n’existe que comme justification des sombres pentes qui l’entourent, souvenirs de son petit talent de jeune-fille 


Discussion 

rubrique la plus importante, ici reproduite à la fin puisqu’elle annule tout le reste, la communauté n’ayant voulu admettre que cette existence sans importance, sans lien avec une publication quelconque, méritait d’être publiée sur l’Encyclopédie toute libre qu’elle soit.




Et pour renouer avec le rite du poème puiser  dans les « Derniers poèmes » d’Hölderlin, traduits par Jean-Pierre Burgart et en rester au petit sourire  du premier (choisi et copié en écoutant Hervé Niquet en son Concert Spirituel interpréter  les leçons de ténèbres de Couperin)


Amitié, amour


Amitié, amour, église et saints, croix, images,

Autel et chaire et musique. En lui résonne le prêche.

Le catéchisme parait après le repas un entretien somnolent,

Oiseux, pour l’homme et pour l’enfant, et les jeunes filles, les pieuses femmes.

Après, ils vont, le seigneur, le villageois et l’artiste

Par les champs, gaiment ça et là, et les prés du pays,

La jeunesse va en contemplant aussi.

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