dimanche, juillet 21, 2024

Festival — jour 22 — Nanetti le Colonel Astral



Jour où la somnolence me menaçait  en vagues rapprochées, jour où suis cependant arrivée tant bien que mal, les petites corvées de l’entrée dans le jour accomplies lentement, à « pondre » ma contribution moins évidente que prévue au #26 de l’atelier d’écriture et à la mettre en ligne, jour de déjeuner copieux (n’arrive pas à me fabriquer des rondeurs) et de sieste assez brève, de lecture de la proposition pour le #27 de l’atelier | un point d’interrogation s’élançant de mon crâne, stoppé dans son élan par le plafond et restant donc sans solution | de survol bien trop bref en dix minutes d’un texte qui me demanderait deux heures…



ai enfourné ce qui en résultait dans un coin de mon cerveau comme une liste de courses dans mon sac (celles que ne retrouve jamais), ai enfilé une ancienne robe légère dans laquelle je me sens à mon mieux, pris sac et appareils y compris l’ancien dont je ne me sers plus guère, pris ma canne et m’en suis allée dans la chaleur solide qui me clouait sur les trottoirs ensoleillés quand ne pouvais les éviter, souri en réponse à un photographe un peu plus jeune que moi en me demandant si c’était mon voisin de bon conseil à la Condition des soies (mais en doutant)



et me suis installée à l’orée de la surface de désert brûlant sur laquelle ouvre la Chapelle et du jardin du Théâtre des Halles où patientaient les spectateurs de la prochaine séance dans la salle du Chapitre, le petit quart d’heure avant le début de ce que j’allais voir, en en attendant pas mal et qui ne m’a pas déçue (en fait c’était mieux encore) quand j’ai vu arriver le photographe (il venait dans la grande salle) qui m’a demandé l’autorisation de me prendre en photo parce que depuis plusieurs jours il avait remarqué mon « originalité » — phrase ambiguë que j’ai choisi de prendre dans un bon sens et de m’en sentie réconfortée lasse que je suis | même si reconnaissante | de voir tout le monde se précipiter pour aider cette vieille ruine au bord de la désintégration…

Tout ceci sans influence je pense, si ce n’est que suis peut-être d’une sensibilité un peu plus extrême due à la fatigue, sur la façon dont m’a touchée ce spectacle (à vrai dire l’accueil était globalement bon, applaudissements nourris et silence en sortant)

Spectacle donc (texte, mise en scène et interprétation de Gustavo Giacoas accompagné dans un coin du tout petit espace par  Fausto Ferraiuolo auteur de la musique), présenté ainsi



(photo trouvée sur le site du théâtre comme le lien vers le teaser ci-après)

Fernando Nannetti gravait des textes sur les façades de l’hôpital psychiatrique de Volterra (Italie) où il était interné. Les mots tracés dans la pierre révèlent un monde stupéfiant, entre rêve et réalité. Sous la forme d’un clown solaire, Giacosa s’empare du corps de Nannetti. Il le transcende, micro à la main, empruntant au cabaret sa légèreté. Le piano jazz de Fausto Ferraiuolo dialogue avec la voix de l’acteur, et sa musique libre et généreuse semble vouloir dompter la violence qui parfois s’échappe de cet animal incontrôlable. Le duo Giacosa/Ferraiuolo crée un spectacle poétique, chorégraphique et musical qui témoigne de la fulgurance créatrice de cet artiste hors norme.



Ai trouvé rapidement deux liens vers l’oeuvre de Nannetti qui a fait l’objet d’expositions et publications https://www.artbrut.ch/fr_CH/auteur/nannetti-fernando-oreste et https://www.liberation.fr/arts/2020/04/02/fernando-nannetti-le-cri-etait-fresque-parfaite_1783992/ ainsi que cette photo © Pier Nello Manoni des graffitis gravé par Nannetti avec l’ardillon de la boucle de sa ceinture.   



Retour en m’arrêtant sur la place au Théâtre de l’ourle pour tenter d’avoir une place un peu plus tard pour « un démocrate » de Julie Timmerman « Neveu de Freud, Edward Bernays était un américain aux idées larges. Tacticien suprêmement rusé, il inventa dans les années 1920 des méthodes de manipulation des masses sans précédent, qu’il nomma Public Relations. » pas il y avait une longue liste d’attente et j’ai décidé de m’abstenir (ai bien fait la fatigue m’est tombée dessus et j’ai mis un temps infini ç taper ceci. Vais essayer de comprendre la #27 de l’atelier (la #28 serait pire et la #29 a dû paraître depuis)


4 commentaires:

  1. Elise7:01 AM

    Merci Brigitte, toujours aussi stimulant de vous suivre. Un échange avec Louis Watt-Owen du blog La Main de Singe m’avait fait passer par Volterra en 2010. Je me souviens à nouveau de la puissante mélancolie des lieux.

    RépondreSupprimer
  2. je m'en doute... en tout cas spectale non raccoleur mais pofondément touchant - on esr en sympathie

    RépondreSupprimer
  3. Ton originalité" est réjouissante , il est juste que notre fatigue ou sensibilité à vif capturent différemment les spectacles Merci et encore Bravo pour tes chroniques

    RépondreSupprimer
  4. aujourd'hui fatigue accumulée et orage ou pluie avant fin de journée - vais me consacrer à repos et tentative d'écriture si mains et yeux le permettent... et un théâtre ami avec une pièce à bonnes intentions pour clôre

    RépondreSupprimer