Pour ce jour les bruits du monde, des sourires, ma petite forme, je recopie l’avant dernière (la 34) de mes contributions à l’atelier d’été de François Bon
en cheminant
Leur couple marchait sur le sentier tendu entre deux routes dans la verdure desséchée d’une fin d’un anormalement fort été en Lozère elle les mains soutenant ses reins front baissé pour regarder où elle posait ses pieds ou dans son attention pour lui, lui mains croisées dans le dos et tête pensive également, nous les suivions à distance, respectueux de leur dialogue et je me demandais s’il s’inquiétait pour…
Reprenons
Ils avançaient parallèlement, pensant ensemble ou côte à côte, silence rompu par sa question qui demandait si elle avait mal, elle a relevé un peu la tête en la tournant vers la voix, interrompue dans son souci pour lui par ce qui lui semblait un appel maladroit et a jeté avec la brutalité vive des petites boucles blanches dansant dans ce geste qu’en penses-tu bloquant ainsi la main qu’il tendait vers elle avec sollicitude
Un blanc
tournée vers lui, le regardant, elle prend la main qu’il a laissée retomber, répond à la question qu’elle attendait, qui a dévié dans ce souci pour elle et l’assure qu’elle ne partira pas très longtemps et puis à sa remarque précise qu’avant qu’un de ses fils vienne lui tenir compagnie à lui sa belle-soeur s’installera pour deux jours ; il tourne un visage entre fâcherie et bouderie hors d’âge mais non ce ne sera pas, oui il a raison elle ne sait pas faire une cuisine mangeable, même si Gérard s’en satisfait, oui il est trop gentil Gérard, elle rit oui la meilleure preuve c’est qu’ils se sont tolérés, pas tant bagarrés que ça dans leur enfance et puis c’est comme ça mon cher les couples il s’est bien fait lui à sa cuisine à elle qui n’a jamais été célébrée pour cela
Un blanc, une question qui vient du groupe derrière eux
il se retourne il répond mais ils l’entendent mal sauf la fin parce que sa voix a pris de la force « …joindre plus tard », et cela leur suffisait, avec un reste de cette force dans le jet des mots, visage retourné vers elle, il précise avec une satisfaction juste un peu surjouée que non ce n’est pas lui qui s’est adapté c’est elle qui a appris ; le sourire ironique se cache soigneusement dans les yeux verts se voit juste la tendresse quand elle ajoute que de toute façon il n’y aura rien à faire, tout sera prêt dans le réfrigérateur
Un blanc, il regarde à nouveau devant eux,
il fait une remarque, il a raison cela fera du bien à Jean-Claude ce repos, il en fait tant, oui il semble que ce soit un succès son installation, pas évident un médecin aussi jeune et inconnu de son prédécesseur, mais il a du charme, pas que du charme oui, il est un jeune rocher mais un rocher, il se penche pour passer sous une branche, il continue à parler lentement de son fils, elle ne répond pas, elle le soutient simplement de sa présence et son accord, elle l’aime beaucoup Jean-Claude, elle se souvient du garçonnet un peu perdu, un peu secret quand ils se sont connus, elle aime la confiance entre eux mais comme elle le lui a dit elle n’a jamais voulu faire semblant de remplacer sa mère.
Un blanc, ils marchent côte à côte,
il lui a pris le bras. Ils parlent d’un très vieil homme dans le groupe de derrière, ils disent qu’il est admirable elle risque un mais.. qui n’a pas de suite, il raconte une rencontre qu’il a faite la veille et elle rit, il dit qu’il viendra la voir avec son fils pendant sa cure, elle hoche la tête sans se prononcer, ils se retournent, ils s’arrêtent, ils attendent ce qui reste du groupe.
Un bout de chemin ensemble , parallèle, sans vraiment s'enlacer . . . Il y en a tant.
RépondreSupprimermerci Pierre d'avoir lu (sourire)
SupprimerTant que le couple reste sagement sur le trottoir… :-)
RépondreSupprimertiens n'avais pas imaginé un trottoir mais un sentier mais pourquoi pas ? merci Dominique
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