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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 27, 2024

Lumière matinale et silhouettes

 


Joyeux calme bleu

d’un air encore assez doux.

Ne sont plus traces

de l’orage de minuit

de sa brève violence.




Une Brigetoun d’humeur paresseuse après avoir écrit sa réponse à la seconde proposition de l’actuel atelier de François Bon qu’elle relit, grimace, publie tout de même, se fait honte en lisant les quelques autres contributions publiées et au moment de partir vers le concert gratuit auquel elle pensait assister étend ses jambes et regarde/écoute une vieille production de « la duchesse de Gerolstein » dirigée par Minkowski avec Felicity Lott, Sandrine Piau etc.. et pour nourrir Paumée recopie sa contribution au #1 de l’atelier


Vendredi 10 mai 2024


Ce vendredi 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, il arrive devant le rideau de fer ; il se penche et enclenche la clé ; le rideau se lève découvrant vitrines et porte ; il pénètre dans la boutique, ferme la porte à clé, se dirige vers le fond, allume le lustre central, entre dans la réserve.


Ce vendredi le 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, en un seul mouvement coulé, sans pause, elle décroche une tasse pendue en sous face d’un placard, se retourne pour attraper la cafetière, emplit la tasse  ramasse son paquet de gauloises et un briquet sur le buffet, ouvre la porte de la cour, sort, colle son dos au mur, allume une cigarette. Stop. Le temps de quatre bouffées. Elle rentre.


Ce vendredi le 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, il referme la porte de la chambre avec une lenteur, une douceur extrême, se dirige vers la fenêtre, regarde les fenêtres d’en face sur lesquelles ricoche la lumière, baisse les yeux sur la rue, reste immobile un moment comme rêvant, se retourne, parcourt la pièce du regard, va vers une porte qui s’ouvre sur la salle de bain.



Ce vendredi 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, elle appuie ses deux mains sur les bras de son fauteuil, elle se lève en fredonnant, va laver sa tasse de chocolat, reste immobile un moment, se murmure un ordre ou une décision et toujours murmurant des mots sans suite se dirige une main appliquée sur son dos pour soulager sa hanche sort de la pièce, passe dans son salon et se dirige vers son secrétaire. 


Ce vendredi 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, il prend sa canne, décroche son chapeau, le met en se regardant dans un miroir pendu près de la porte, pose la main sur la poignée, s’arrête, écoutant, se détourne, va vers la fenêtre, attend un moment les yeux dans le rien.



Ce vendredi 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, elle referme la porte palière, écoute une seconde en souriant, rendre dans la cuisine, finit sa tasse de thé, se lève pour débarrasser la vaisselle du petit déjeuner, son téléphone sonne, elle le cherche un peu, le trouve, répond.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

7:38. Dans le noir, elle compte les e sur son écran

mémoire du silence a dit…

Oh ! Quel beau texte !!!!!
en le lisant j'entendais la voix-off d'André Dussollier dans Amélie Poulain... :-)

Brigetoun a dit…

elle essaie d'éviter les fautes de frape mais elle en fait tant

Dominique Hasselmann a dit…

Il se lève avec un mince sourire sur les lèvres : ce vendredi 10 mai 1981 restera, pour François Mitterrand, une date historique. :-)

Brigetoun a dit…

ma foi j'aie ben Dussolier mais n'ai jamas vu Amélie Poulain (pas, le Paris où j vivais)

Anonyme a dit…

oui enfin pas certain le sourire - le stress ? (je demandai à l'auteure (et m'interrogeai)sur le fait de savoir s'il avait dormi "au vieux morvan"

Brigetoun a dit…

Domiique je n'ai jamais oublié ce momen de joie mais j'avais oublié la date exacte

Brigetoun a dit…

Anonyme que je devine je n'ai jamais dormli ni ne suis jamais entrée dans l'hôtel du vieux Morvan