Après long préparatifs : ménage, arriver à dégager la douche de toute l’installation, anarchique par force, pour tenter de faire sécher à la fois du linge un pyjama une robe des torchons trois teeshirts et je ne sais plus quoi (défaire, refaire, penser à un bidule internet, se revêtir sommairement pour m’exécuter…préparer tenue de vieux clown tendance nain ce qui me mettait curieusement assez en joie pour m’inciter à entrer dans le jour… et autres péripéties) m’en suis allée chantonnant mon programme de crainte de l’oublier : Chimères café, café Chimères
Ai rencontré une belle endormie sous une voiture, avec un panier, de belles serviettes éponges roulées et de luxueuses petites boîtes de verre contenant des produits non moins luxueux pour le corps — une installation comprenant des dalles, des sacs vidés, verts à sigles rouges, un mur sale et un mur crépi, de la lumière en éclats et des masses d’ombre noire — un reflet avec de l’obscurité, des étoiles jaunes, des fenêtres, de petits objets : macarons, avec un oiseau posé sur des branchages où se nichent ce qui ressemble à des citrons jaunes, ou vase rond avec embouchure en porcelaine blanche orné d’un minus-cule élan badge d’une grande bouche riante — un signal sens interdit nié par des collages un cercle blanc avec graphique difficilement décryptable, un carré et une bande blanche collés, des collages arrachés au dessus de ce qui était semble-t-il le principal ; en lettres blanches sur fond noir : ZONE ANTI-FASCISTES
continuant la rue des Lices ai salué le panneau gravé retraçant la construction de l’Ancienne Aumône générale au centre de l’élégant cartouche mouluré, refusant de penser à la déception certaine, si certaine que l’apparition désirée me donnerait sans doute un coup au coeur… et pour conjurer cela ai tenté de vexer la-dite exposition désirée en m’attardant devant un petit centre d’art qui fait suite à la Chapelle du Verbe Incarné, le petit Paradis, la table blanche portant un pot jaspé et sa plante à fleurs blanches non identifiées posé sur des photos présentant certaines des oeuvres, planches de photos que l’on retrouve sur la porte entrebâillée sous le nom du lieu, une petite lueur orange dans l’obscurité dudit lieu, et l’angle orné de même façon bornant le seuil sur la droite avec le splendide, je dis, jeu de lumières et ombres et les découpes brutales… face au long panneau installé au dessus de la porte du Lycée Saint Joseph rappelant son histoire et annonçant les travaux de restauration à venir (sans empêcher les cours ni la programmation du Festival). Bien entendu, comme toujours depuis l’inauguration le 18 avril 2025 de l’exposition, par Madame le Maire et la femme du Fondateur de la Fondation Blachère, de l’exposition des oeuvres « qui s’imposent dans un silence brûlant : Rusty World de Fally Sene Sow (ou « le fracas d’un monde rouillé, métaphore d’une modernité dévorante. Fally Sene Sow y raconte la ville qui enfle, la beauté qui se fissure, l’âme qui vacille dans le tumulte. Face à cette mégapole en chute libre, les visiteurs semblaient figés| lors du vernissage | dans une contemplation silencieuse, comme happés par le murmure de métal fatigué ») et Chimère d’Omar Ball (« elle s’élève dans l’espace sacré comme une fable incarnée. Sur un vautour figé dans l’élan, une hyène impassible - Bouki, le rusé - chevauche l’air brûlé. Le sculpteur mauritanien Oumar Ball, puisant dans les contes peuls de son enfance, tisse un récit ancestral aux échos résolument contemporains. Une oeuvre qui ne se regarde pas, mais qui se ressent, se devine. »)
Cela est juste et beau mais je perds l’espoir et j’enrage en trouvant toujours fermée cette exposition libre à l’ouverture libre malgré je ne sais combien (un je ne sais combien qui à vrai dire ne se compte qu’en plusieurs dizaines mais avec toujours cette impression d’éternité)… ce qui a provoqué un petit spectacle donné aux touristes (il y en a partout, merci à eux, surtout si par miracle, quelques retombées touchent la ville qui en a bien besoin braves gens) et surtout à moi et à ma récupération d’un peu d’humour pour continuer mon chemin.
par la rue Bonneterie, le lapin aux yeux bleus plaquant sa présence sur le dos noir d’un panneau avec une petite fleur rose au dessus du pied, les tables sous un vélo et une jarre en poterie ocre rose devant une fenêtre et une plante verte noyée dans l’obscurité etc.. — le ciel ardent et la succession des petites lanières pendues à des fils traversant la rue — les tableaux aux murs d’une galerie avec au centre un corbeau revêche devant ma silhouette à contre-jour, les dalles de la rue la hampe noire d’une haute et droite fleur à contre-jour également (le jour se contre beaucoup) — un fouillis dans le noir sur la droite de l’image, la violence colorée (avec en évidence un visage rudement partagé entre ocre roux à droite et dessin net à gauche - le nez souligné d’ocre roux, la bouche perdue, l’oeil nettement tracé en biais, la joue appuyé sur un bleu vif modelé - surmonté par les pliages aux couleurs fortes sur fond blanc) et le dernier tiers en gros de la photo montrant la rue noyée, effacée, par la lumière — l’image captée encore d’une galerie, le haut d’un dessin noir sur blanc à droite, en sous-face, collé sur un fond bleu clair et neutre… le bord de la vitrine à droite et les reflets qui s’y jouent… et posés sur la tablette de la vitrine, un cône écrasé blanc sur un cercle noir avec planté sur le cône un fragment de tôle bleu vif comme un spinnaker… au fond la force d’une très belle litho (zébrure blanche traversant le motif noir, bleu, gris )… à gauche de la tablette sur un rectangle noir (avec étiquette dans l’angle droit) ce qui me semble un masque brun clair modelé… et bien entendu sur le tout le reflet de la rue — un panneau vitré portant, collées à droite, deux grandes feuilles dont je ne peux lire les tous petits caractères imprimés, panneau qui en fait sert de support à l’image de la rue, sombre et indistinct à droite avant que s’impose brutalement l’ombre noire travaillée (un cercle au centre) sous une façade en biais, claire, avec les petits carrés noirs des fenêtres sous le triangle du ciel d’un bleu violent… en partie basse un homme vu de trois-quart dos, portant un sac à dos d’un vert presque fluo (il porte un pantalon beige) et, sur la dernière partie de ma photo un homme en pantalon bleu clair, chemise bleu marine, visage indistinct semble, quoique de l’autre côté de la rue, venir au devant de lui passant devant l’amorce d’une arche surmontée d’une fenêtre, le dos de l’homme plaqué par la photo sur le rectangle, surmonté de deux fenêtres rectangulaires… une bande noire en biais clôt ma photo.
Arrivant sur la place derrière les Halles, j’y suis, à contre raison, parce qu’elles étaient là, par réflexe ou pour toute autre mauvaise raison, entrée.
et bien entendu, tout en me faufilant entre les touristes (encore eux qu’ils soient bénis), en échangeant des « pardon, bonjour, excusez moi, ce n’est pas la peine, vous devriez prendre cela, ne sais vous dire le goût, essayez, a u r e v o i r » ai cédé et suis repartie avec trois patates douces, un sachet de minuscules courgettes et un de petits bouts de chou-fleur.
Un petit flash, un souvenir, m’a fait, en sortant du côté de la place Pie, passer au Carrefour City pour y acheter un paquet de café brésilien moulu et bien sûr équitable… avant de continuer mes exploits ou sottises comme on voudra en m’arrêtant rue Favart chez un charmant petit (pas si petit c’est une image) bonhomme et de, avec force plaisanteries, lui acheter un petit bol de riz avec des (zut je ne retrouve pas le nom… ce sont des petits paquets de légume, enveloppés d’une feuille de riz, servis chauds avec une sauce gluante savoureuse et brune… c’est vraiment délicieux au demeurant) l’ensemble se révélant bien trop gros pour mon absence de colon, ce qui m’a valu une bataille mêlée d’un bon souvenir pendant les heures suivantes
P.S. final
« Le temps s’en va le temps s’en va ma Dame ; Las ! le temps non, mais nous nous en allons, Et tôt serons étendus sous la lame, Et des amours, desquelles nous parlons Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle : Donc, aimez-moi, cependant qu’êtes belle ». « Té qu’est ce que cela vient faire ici !… rien mais c’est beau non ? » STOP et à la prochaine.
4 commentaires:
Final en beauté...
ZAF ("Zone Anti-Fasciste") : le "Off" aurait déjà commencé ? :-)
merci Arlette
le off ne ffnit jamais
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