Réveil tardif, yeux qui
vrillent, tête en casque fer acéré, coeur en ascension-descension
ne sais si c'était
réaction forcenée au vaccin ou coquilles achetées décoquillées
au poissonnier habituellement dédaigné
étais très en carcasse
et très à côté de moi
Ce qui était sans
rapport, sauf, misérablement, que j'étais sans doute plus vacante,
avec la tristesse, non pas du souvenir d'il y a un an (n'ai pas la
mémoire des dates) mais du souvenir d'elle, Maryse Hache, revenu, un
peu ravivé, en choc, via twitter,
en la trouvant,
accompagnée, par Christine Jeanney
http://christinejeanney.net/spip.php?article821
de sensations, petites taches terriennes et légendes
en lisant, savourant,
m'arrêtant pour échos, le bel hommage de Pierre Ménard
http://liminaire.fr/entre-les-lignes/article/ecrire-dit-vivre
en faisant petites
incursions, quand j'étais à la surface, chez elle, au semenoir
http://semenoir.typepad.fr/,
pour me bercer poétiquement, sensuellement, joliment, cruellement
au hasard, dans la
dernière (zut) série mesmoires
en promenade jardin, en
promenade senteurs jardins ; au pied d'un noisetier avais planté une
petite plante basse, feuilles bouclées, minuscules fleurs bleues
pâles ; acheté chez pépiniériste ; nom latin oublié ; mais pas
bonheur odeurs ; donc entre pouce et index, froisse quelques petites
boucles feuilles et respire ; et soudain quelque chose surgit ; un
corps subtil libéré d'une enveloppe vaporisant d'abord une brume ;
je respire encore, ferme les yeux, respire ; dans la brume mémorielle
subtil se love dans le mot noël ; respire encore, réclamant encore
; love love , et s'élevant de la brume le voilà : le bâtonnet
lumière...
ou
dans porte mangée
l'aile bleue gracile en
son soulèvement
dans les phrases
au-dessus du trou
et des ombres violettes
ou
dans baleine paysage
ou
dans baleine paysage
6:04 épaule
éblouissante retirée sous épaissse pelisse / fenêtre ouverte sur
tilleul en fraîche balance petit vent / ma foi sur l'avenir bien fou
qui se fiera / mésange bleue à la rembarde / un instant il découvre
son épaule soleil / quelqu'un demande si elle marche sur la terre
langage / s'il y a des interstices faufilade aux plis des mots /
lumière soleil soudain / pourtant bien un rideau tilleul par la
fenêtre ouverte / et roucoule roucoule / poussée de nuages / et
pinson fringote / et zinzinule / là-haut le bleu file / quelqu'un
dit elle pose quelquechose d'elle au jardin / quelqu'un dit le jardin
dépose quelquechose de lui en elle / quelqu'un dit en cet espace se
brode de l'irréversible / quelqu'un demande si ça s'apprivoise /
trois rosiers anglais patience / y'a-t-il un jardinier au jardin /
héliotropes bientôt en terre pleine / fraises en route rouge /
entrée de chat roux / vroum avionesque / porte là-bas près du
noisetier poursuit sa vie détachée / on annonce lourde taxe / 6
juin 2012 certains disent qu'on pourrait à nouveau planter des ifs
là-bas dans le bois / quelqu'un dit pétunias aussi du côté de la
rue / baleine échouée en bord d'orage /
ou
qu'importe fatigue vlan
ou couteaux
ça remontera l'estran
de vie
jusqu'à l'aurore
dans la lumière
tremblée
ou l'ombre fraîche
où sont miel de fleurs
robe des cétoines
et ferment de l'écrire
etc...
et la
force plus grande, et la petite boule que c'est de la lire maintenant
que suis moins ingénue, et que mieux je devine depuis qu'elle n'est
plus là, moi qui ne la connaissais pas
et
puis, au fil des heures
chez
Christophe Grossi http://deboitements.net/spip.php?article283
chez
Anne Savelli
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2013/10/hommages-maryse.html
d'autres, qui avaient la chance d'être ses amis.
Mais,
ainsi donc, n'étais pas en état, moi, maintenant, ici, et j'ai un
peu honte de le dire...
ainsi
donc ai peu lu, attendant les moments où le froncement point
douloureux entre les yeux se détendait – ainsi donc ai fait
bamboche de musiques variées, en les privilégiant douces et
méditatives
ainsi
donc ne suis pas allée, comme prévu, voir, avant que cela ferme,
l'installation des tables étranges de l'atelier Peau d'Âme à la
chapelle Saint Michel (jetez un coup d'oeil chez Fardoise
http://lesditsdefardoise.blogspot.fr/2013/10/parcours-de-lart-2013-atelier-peau-dame.html)
– l'atelier Peau d'âme est un lieu de soins à méditation
créatrice du Centre Hospitalier de Montfavet
ainsi
donc suis restée, ai vaqué, pensé quand pouvais, dans l'antre,
mais
ça aurait pu être (récupération sans vergogne d'un truc coupé
hier)
cheminer
longeant,
admirant, camions et élévateurs,
m'amusant
de l'unanimité avec laquelle la circulation ignorait un panneau
(avec raison puisqu'il l'envoyait dans un sens interdit) – et je me
demande si c'est regrettable.
9 commentaires:
Ainsi donc, carcasse n'était pas très coopérative ce jour... j'espère que tu vas mieux aujourd'hui.
Belle écriture Maryse Hache
Belle Personne
Merci d'en reparler
Souvenirs de Maryse Hache, table renversée...
Maryse nous manque.
Maryse nous manque.
Ne peux, ce jour, pas même rester assis devant la machine : une sévère sciatique me ronge.
mon pauvre l'âge nous marque..
Danielle et Dominique, oui, mais j'ai commencé d'instinct ma cueillette et j'avais un peu honte, ne la connaissais qu'à travers des échanges tweeter et un échange vases - ignorais tout de sa maladie - ne connaissais le jardin que par ses mots - n'étais pas de ses amis
Maryse Hache aura décidément marqué avec beaucoup d'élégance les esprits. Sa fréquentation ne se fait pas sans une certaine passion de lire. Beau rappel.
Réveil tardif ? je dirais photo de rêve ton premier cliché.
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