Aller dans l'après-midi vers la rue Pasteur
deux collaborations avec des jeunes (niveaux différents, bonne volonté égale, un éloge de l'école, pensé par lui, mis en forme avec mon aide, cadre précis, syntaxe correcte et mots simples et pour le second une découverte de la Sécurité sociale, avec lui j'ai toujours envie de faire un cours de politique)
et retour dans la nuit installée,
avec, toujours en tête, ma stupide rumination du matin :
Mon pays garde ses os
mon pays garde ses douces aisselles
mon pays garde ses plaines qui ne font que feindre l'immensité
mon pays garde ses torrents, ses rivières, ses doux fleuves qui vont vers l'ouest, son fier fleuve qui se rue vers le sud
mon pays garde les traces, murs, prés, forêts, champs dessinés ou champs conquis sur les pentes, langue et jardins de ceux qui y naquirent, y vinrent, y vécurent, se dirent ses fils et se firent ses propriétaires (sauf quand étaient au service de ses propriétaires)
mon pays garde même sans le voir le souvenir, le dépôt, de ceux qui s'y battirent, s'opprimèrent s'aimèrent, créèrent, dialoguèrent, pensèrent, débâtirent, se haïrent, joignirent leurs individualités jalouses,
conquirent ses os, modelèrent ses aisselles, divisèrent ses plaines pour mieux en jouir, barrèrent des torrents, rivières et fleuves, firent travailler leurs eaux, et les polluèrent
nous firent tels que nous sommes, vermine posée sur la beauté avec parfois remord et gratitude en s'attardant pour la voir, continuant à se ruer en avant, emportant malgré eux ceux qui se cramponnent dans leur refus, leur désir d'amitié, leur foi entêté dans la valeur des mots avant qu'ils soient manipulés et abimés, comme liberté, égalité, fraternité – même si fol qui a pu y croire, on l'a tenté – et abiment sa syntaxe profonde donc sa pensée
cette vermine que devient l'homme à grand coup de théories, intérêts et idéologies servantes, vermine qui se rue dans la fange où se repaître avec au mieux un reste de conscience navrée.
non,mais la rumination n'a rien de stupide...
RépondreSupprimermerci... disons de banal
RépondreSupprimersuis vraiment un eu beaucoup épuisée ces jours ci
à chanter sur l'air "cinque, dieci, venti..." des Noces de Figaro ;)
RépondreSupprimerjolie idée Claudine
RépondreSupprimerToujours émerveillée par cet or sur fond bleu.
RépondreSupprimerMarie nous le sommes tous (mais ce matin cour trempée, et dans la Drôme neige)
RépondreSupprimerOui, "mon pays garde ses os", et les "aisselles douces" (on voudrait)
RépondreSupprimeril le fait, obstiné... bon il est obligé de les cacher un peu
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