Moi-je, mido

Moi, j'ai vu la date, moi, je n'avais rien d'important à faire, moi, je ne savais qu'écrire pour l'atelier, moi, j'ai pensé fête, moi, j'ai pensé moi

et moi j'ai emmené Brigitte en lui ordonnant âme d'enfant, sous un ciel qui avait perdu le bleu, mais que, moi, je décidais de trouver beau avec ses moutons comme les lumières des vitrines.

Moi, j'ai vu le bleu venir timidement. Moi, pendant que je cherchais mon pass, me suis énervée en entendant les inepties que criaient des gens avec un drapeau. Les ai injuriés eux et mon sac et le gendarme a ri.

Moi, je n'ai pas vu grand monde dans le village, pas l'heure, plus le jour... mais comme l'avais vu du coin de l'oeil il y avait l'artisan confiturier de l'Isle sur Sorgue qui venait autrefois place de l'horloge... alors j'en ai choisi trois pots pour me faire un cadeau, et puis plus loin il y avait le sourire d'une père et d'une gamine qui proposaient des sacs, un cuir qui me plaisait, il y avait le fait que je n'ai toujours pas fait réparer la lanière de mon vieux sac italien aimé mais si « culotté », il y avait ce sac d'été qui pendait à mon épaule, alors, moi je me suis fait un autre cadeau...

et moi suis rentrée en flânant avec un délicieux sentiment de culpabilité (le sac sera tout sauf pratique mais tant pis).