Tâches domestiques et bagarre douce et entêtée avec ordinateur qui a des langueurs... arriver péniblement à l'obliger à une courte vidéo pas terrible (euphémisme, mais c'était petite victoire) – sortie vers quinze heures sous un ciel toujours d'une pureté cassante, dans un reste de vent qui ne m'a obligée qu'à un ou deux pas de côté et faisait trembler mes jambes crispées sans les paralyser, avec le repos en arrivant place de l'horloge.
Refaire provision de savons divers, passer à la librairie qui n'a toujours pas reçu le livre d'Arnaud Maïsetti, passer aux Délices du Lubéron pour confiture de pastèque et petit bidon d'huile de Nyons et à la pharmacie... redescendre vers ma rue proche du fleuve, le crâne penché en avant pour contrer le souffle rue Saint Etienne.
Mon élan du réveil pour continuer couci-couça, en tâchant que ce ne soit pas trop piteux, l'atelier voyage s'est englué dans le jour, remis à demain matin... et pour faire écho à ma lecture massacrante d'une liste des conditions nécessaires pour écrire de Walter Benjamin (une suite de régals sur l'écriture mais surtout sur l'inflation de l'entre deux guerres et sur la description furieuse du monde qu'il sentait venir ce petit livre « Rue à sens unique » publié par Allia que j'ai dégusté par petites goulées pour mieux l'apprécier)
je reprends, dans les quelques pages lues juste avant le sommeil d' »Elvis à la radio » de Sabine Huyn, deux des débuts de blocs de texte dans lesquels, après avoir dit « elle » puis je dans cette évocation de l'enfant et de la jeune femme, elle évoque l'écriture de ce « roman » à la construction parfaitement adaptée mais sortant des cadres classiques
« Il me semble que plus j'écris, plus se dessine avec une netteté accrue ce qui m'avait échappé pendant les moments où je tâchais d'y réfléchir en dehors de l'acte d'écrire : l'image que la société a fabriquée de gens comme mes parents et moi... »
et, deux pages plus loin, « Je crois qu'il faut tuer ces chéries auxquelles nous tenons tant pour écrire les histoires qui nous tiennent réellement à cœur, soit celles qui nous aideraient peut-être à y voir plus clair dans nos vies et nos mémoires encombrées par toutes sortes d'images traîtres. Nos chéries – la vérité chérie, et l'histoire chérie, celle qui se trouve au premier plan – obnubilent les chemins et les clairières de notre forêt d'histoires et appauvrissent nos pensées et notre écriture... ».
Oui l'acte d'écrire pour retenir ce qui nous échappe...
RépondreSupprimeret reconquérir ce qu'on a voulu oublier, sans craindre erreurs résultant de l'"affect"
RépondreSupprimerUn billet si plein, comme in le disait d'une pastèque, dense, suave et sans trop de pépins, surtout ferme et tendre.
RépondreSupprimermerci... de loin le billet qui fait le plus splendide four
RépondreSupprimerMerci pour les volets entrebaillés, pour le bleu, les ombres portées et la voix écrite...merci
RépondreSupprimeret merci pour votre fidélité grande à Paumée
RépondreSupprimerNyons, j'y ai atterri aux vacances de Pâques de mes 18 ans et j'en ai rapporté un énorme bloc de savon à l'huile d'olive et lavande qui m'a servi pendant des années et visité une église en carton doré. Le ciel était d'un bleu formidable et les arbres de la région et la lavande étaient en fleurs. Depuis, le réchauffement climatique nous a donné ce bleu.
RépondreSupprimeret à nous (parce que Nyons c'est pas loin) il nous donne ces jours ci un sacré fichu vent pour entretenir le bleu
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