commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juin 29, 2023

Dans les rues de la ville et une reprise

 


Matin pour quelques courses dans le bleu et un léger vent qui adoucissait la chaleur montant lentement, dans les jeux de lumière et d'ombres qui modèlent, dessinent l'espace, dans l'arrivée des premières affiches et la transformation qui commence à s'intensifier de lieux en théâtres, dans un rêve de farniente,


dans l'omniprésence des fleurs artificielles, ou des lauriers qui veillent sur passants et circulations, dans quelques touches qui parlent du Sud tel qu'on le raconte.

Et avant de tenter de vaincre l'engourdissement qui se veut premier en moi pour lire ce que m'étais en début de journée promis de lire, avant de commencer à laisser mon imagination tourner en rond après avoir découvert le thème de la proposition 3bis de l'atelier de François Bon, de ronger un peu la masse de textes des contributions à cet atelier | perdu d'avance même sans chercher à les commenter | avant d'établir un planning pour le mois de juillet et de picorer dans les 1493 spectacles du off (il est vrai que cela comprend pas mal de non-spectacles) pour en retenir la dizaine ou quinzaine que peux essayer de m'accorder, je recopie ma contribution au #1 de l'atelier d'été de François Bon

bienvenues tentatives de sérieux

Le fond d'un couloir assez large, juste après les portes des deux dernières pièces qui se font face, une table de chêne d'une parfaite banalité mais qui de sa largeur presque strictement égale à celle de cet espace tirait des proportions d'une discrète beauté, supportant une bibliothèque vitrée abritant des livres anciennement lus affichés comme des témoins, et ne laissant libre que la profondeur nécessaire pour y poser un grand cahier à côté d'un petit portable, d'un pot en faïence de Moustiers contenant ciseaux, crayons, feutres, objets de passage, deux piles branlantes de carnets et de livres. C'était tout ce qu'il fallait, d'ailleurs c'était tout ce qui était possible. Avec le côté précaire nécessaire pour qui n'écrivait qu'à côté de la vie. Même si cet à côté prenait une place devenue trop grande, demandant cela au moins, un endroit pour écrire. Pour, puisqu'avait consenti au sérieux, ou le pensait, s'y consacrer réellement. Décision qui ne semblait pourtant pas suivie d'un effet éblouissant, décision qui paralysait l'avancée du texte, des idées, qu'elle devait favoriser, décision qui renforçait l'élan avec lequel s'éparpillaient les idées non invités vers des espaces fantaisistes, ou parfois d'un réalisme affligeant comme le rappel de tâches domestiques. S'éloignait après un regard d'excuse aux petits éléments rassemblés : une ébauche très vague de plan, quelques noms acceptés comme des tremplins à la découverte de personnages et de ce qu'ils devaient amener, s'éloignait, allait dans la ville, retrouvait créatures de chair et esprit aimées, indifférentes ou autres, bavardes ou taciturnes | préférables celles-ci pour la liberté donnée | et un rayon de soleil, une pierre, un mot venu dans une jacasserie, un moment d'ennui, réveillait un phrase, posait un trait de caractère, donnait une direction, posait une inflexion, ramenait vers ce qui avait été abandonné. Revenait, s'asseyait, notait ce qui était venu, constatait que cela ne se raccordait pas, ou ne savait comment, ouvrait un fichier à part, prenait du Bach, des troubadours, des tambours du Burundi ou du jazz selon les jours, dans l'espoir que lentement son esprit démêle la brume où se trouvait, et dérivait vers une quelconque vidéo idiote, avec une jubilation mêlée d'un mépris résigné, serein, détaché pour cet abandon. A lu des mémoires, a découvert la discipline que s'imposaient certains auteurs aimés qui lui semblaient secréter naturellement et facilement les phrases admirées. A commencé, chaque fois, en s'installant, à relire ce qui s'était écrit. Corrigeait et s'embarquait en plongée un peu désordonnée, qui de relecture en relecture, de retouche en déplacement, élagage, prenait sens. C'est devenu un besoin, une habitude – a continué tout en se refusant longtemps à croire en une valeur quelconque de ce que s'extirpait, mais parce que « tant qu'à écrire autant tenter de le faire bien ».

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Cette table au soleil, pas mal pour écrire (ce qui apparaît sans qu'on l'ait jamais deviné avant !). :-)

Brigetoun a dit…

inconvénient : manque d'isolement (sourire)

Brigetoun a dit…

Maria, le plus connu des poèmes de cet écrivain tant aimé

mémoire du silence a dit…

et l'on ne s'en lasse pas n'est-ce pas ?

Brigetoun a dit…

pas tellement de ce poème mais de la multiplicité des facettes et de l'humanité de l'homme (y compris dans ses amitiés)