Echanges de mails avec une nièce, un coup de téléphone avec la soeurToulonnaise qui sera élue en fin de mois au rôle de convoyeuse de l'ainée entre Aix en Provence et Saint-Michel (m'amuse de découvrir ce lieu dont le nom me fut familier il y a très longtemps pendant mes années dans le Cabinet d'architectes de l'Observatoire) et un conseil assez ferme, prends le car c'est beaucoup mieux pour toi et ça te fatiguera moins, une recherche internet, ne trouvais qu'un départ aux petites heures 'm'amenant avec près de trois heures à tirer dans cette ville que j'aimerais redécouvrir mais pas en début de matinée avec une canne et un gros sac... départ à jambes se voulant rapides pour tomber dans l'embarras d'une braderie (nous en avons pour quatre jours et là je n'avais aucun mal à résister à une tentation mais nettement plus à avancer en longs pas souples et réguliers)
m'en dépêtrer, forcer l'allure et arriver jambes rouspétantes à la gare routière et, comme ce n'était vraiment pas mon jour, me trouver devant le seul guichet derrière une femme aimable et désolée, pendant que l'employée cherchait à comprendre pourquoi le tarif réduit d'abonnement pour son fils apprenti aux Compagnons de France lui avait été réservé sur internet... elles n'y pouvaient mais | ce que j'ai affirmé avec toute la force qui me restait | mais la victoire ,'est arrivée q'au bout de vingt minutes pendant lesquelles carcasse prétendait qu'elle allait se laisser choir et je me sentais coupable en pensant que, pour un simple renseignement, j'allais encore retarder les voyageurs qui peu à peu s'agglutinaient derrière moi... confirmation que, oui, il n'y avait pas d'autre car
et départ en cherchant l'accès à la gare SNCF derrière l'imposant chantier de rénovation du parvis, accès trouvé, deux guichets installés dans un coin du hall pendant la réfection de la salle adéquate, une nouvelle queue qui se résorbait heureusement relativement vite, ai refusé que l'on me fasse passer devant et suis repartie avec billet très nettement plus onéreux bien sûr, mais pas tant, et un horaire moins pénible.
Retour vers la ville en tchatchant avec une contemporaine pleine d'humour...
Le reste du jour fut repos et corvées diverses.
Et si vous n'en avez pas plus qu'assez de lire ces choses passionnantes, vous subirez en continuant ma contribution au #8 de l'atelier d'été de François Bon (incapable étais comme hier de trouver une idée pour le 12bis)
dans le vestibule
Dans la pénombre du long vestibule, la faible lumière du jour s'endormant qui franchit la porte de la cuisine caresse le mur gris, le bois sculpté et doré du grand cadre, laisse deviner entre les colonnettes-tiges bornant les côtés avec leurs petits branchages s'échappant irrégulièrement, et sous l'épanouissement des épis explosant et des pampres rampant au sommet, signant une interprétation plus ou moins contemporaine | un contemporain relatif qui pourrait dater du début du siècle précédent | d'un rêve de l'époque baroque puis vers le bas du très grand collage qu'il enserre la tache blanche d'un crâne se détachant sur un fond sombre avant que l'oeil s'adaptant peu à peu à cette pauvre lumière détecte les grandes zones que la mosaïque d'éléments, de fragments d'images, de superpositions, de petits éléments ajoutés, unis par l'éclat mat du vernis, brouille d'ordinaire... les brindilles d'un brun clair ou jaune et des pétales de rouges plus ou moins sombres entourant comme une corolle irrégulière les deux grands tournesols écrasés sur lesquels courent de minuscules silhouettes d'un gris sombre, végétaux séchés aux couleurs dénaturées avant que le vernis ne les fixe en leur nouvel état, qui occupent le milieu du panneau, au dessus de deux rangées presque rectilignes de fragments de photos de plantes juxtaposant musicalement des nuances de vert et quelques ponctuations bleues (ciel, des fragments d'une photo d'une bordure de scabieuses, vaguelettes) et dans le coin droit, contre la grande zone étroite qui monte le long du cadre, une affiche rouge portant, en biais, le dessin d'une tête de loup hurlant. A droite donc une zone à tonalité brune, séparée du centre par une petite latte de bois de cerisier incorporée au collage, zone dont on distingue mal les fragments d'images dépecées (des bouts de lattes de bois d'une table sous le soleil, la photo de troncs nus se découpant sur un ciel d'un bleu presque violet découpée en six morceaux disposés comme au hasard, un mur de ciment sale avec restes d'un papier peint à fleurs pales sur fond crème répété plusieurs fois,) collés de façon apparemment anarchique sur ce qui semble avoir été l'image d'un versant de montagne couvert d'un bois sombre automnal, au dessus de la reproduction intacte d'un tableau représentant à grands coups de pinceaux énergiques une foule multicolore | Ensor ? | et sous la photo en noir et blanc, en biais, d'un groupe en épais manteaux sur le perron d'une maison dans la neige. Comme plantée en haut de la bande de bois une feuille blanche sur laquelle est finement dessinée à la plume une main paume ouverte, marque la frontière du camaïeu d'images claires, miettes de photos, dessins déchirés, lacs, fleurs de formes tailles et tons variés, aplats unis, fragments de draperies peintes, joues rebondies de putti et boucles dorées prélevées sans doute sur les mêmes, ciel bien sûr où volent des oiseaux, et le dessin presque intact d'une branche portant un minuscule perroquet, qui domine le collage de plantes central. -La lumière éclaire surtout la partie gauche, un peu plus large que celle de droite, qui monte au dessus des rangées à dominante verte des fragments de plantes, entre les tiges du cadre et une corde tachée de bitume collée verticalement en pendant de la latte de bois, zone à fond gris sombre assortie au mur, sur laquelle des images : tête de squelette à côté d'un chandelier devant une tenture bleu nuit, un bout de couverture de revue avec en grandes lettres d'un rouge sombre ARRÊT sur un mur peint en vert, un bonze assis collé au centre d'un massif de roses corail et le lac qu'il devait contempler sortant avec les arbres qui l'entourent de la gueule d'un mérou, le dessin aquarellé d'un projet de costume dix-septième aux rubans extravagants, la photo d'un quai gris où un filet jaune git à côté d'un cabestan, la reproduction d'une photo de morgue d'Andres Serrano : corps dont le haut du visage est couvert d'un drap blanc s'élevant en une sorte de pyramide sous le jupon jaune de la Sainte Apolline de Zurbaran, cachent presque complètement ce qui pourrait être la silhouette tracée en plusieurs couches de fusain d'un homme aux larges épaules, comme projeté directement sur le mur de la pièce.
Les services publics en capilotade...
RépondreSupprimer"Le Monde" a publié hier un article sur le sujet (mais nos têtes gouvernantes préfèrent prendre un avion pour faire quelques centaines de km !). ;-)
Cela.parait immense pourun renseignement et un billet. Bravo pour ton courage avec humour
RépondreSupprimerles deux Provence ne veulent pas se rencontrer (voir Giono qui avait mépris pour ma Vallée du Rhône) c'est certainement ça, sourire
RépondreSupprimerArlette c'est surtout que j'étais dans un jour où "je jouais de malheur" ça aurait pu être nettement plus rapide et plus simple
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