Je saute le programme du matin, la demi-heure pigeon, le quart-d'heure récupération, et tous les soins à carcasse et à l'antre etc... pour en revenir au départ vers quatorze heures quinze avec pancarte très bricolée vers la mairie pour ajouter ma petite présence lors du grand rassemblement de soutien au plus de vingt garçons touchés par des OQTF avec interdiction de travailler (et accessoirement les 19 familles présentes de puis longtemps en France refusées pendant cette même période et mises à la porte des Cada et autres foyers qui les abritaient)
Depuis le mois de juin 2023, une vingtaine de personnes viennent de se voir délivrer une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) par la préfecture de Vaucluse.
Ces OQTF obligent leurs employeurs à arrêter leur contrat de travail et plongent les jeunes concernés dans la précarité. La préfecture leur retire le droit de travailler. Ils ne peuvent plus payer leur loyer ni se nourrir correctement.
Accompagnées par Rosmerta et d'autres associations d'aide aux réfugiés, tous ont été scolarisé et ont réussi leur CAP ou bac professionnel. La plupart avaient signé un contrat de travail ou une promesse d’embauche dans des métiers en tension.
Un collectif de soutien vient d'être créé, constitué de bénévoles d’association d’aide aux réfugiés, organisations de défense des droits humains, employeurs, groupements d’employeurs, syndicats,citoyen-es
Ce collectif a pour but d'alerter le public et les différents acteurs territoriaux sur ces décisions injustes et incompréhensibles.
Je suis arrivée à contre-jambes malgré petite distance parmi les premières (habitude et proximité.
Ai échangé (nos blagues crispées) avec les premiers des garçons qui s'échangeaient les pancartes,
ai vu les membres du collectif arriver peu à peu et une vraie petite foule s'agglutiner qui mangeait une grande partie de la place
gênant un peu les tambours (qui eux luttaient avec les micros des prises de parole) et les joyeux étendards qui annonçaient l'ouverture de la semaine italienne et m'ont fait ressentir quelques bouffées de désir pour Sienne (ville jumelle à bien des titres) au grand dam d'une petite noce modeste qui tentait de se réunir et de se préparer à leur cérémonie coincée entre notre groupe et le terrain de jeu des italiens (à leur sortie entre deux prises de parole ils ont eu le droit à notre micro pour faire applaudir les époux)
Près d'une heure de prises de parole que j'ai fini par aller écouter après petite panique jambes douloureuses et vertige en vagues, assise bien cachée sur un des bancs derrière le rideau de jeunes.
Retour dans l'antre, enregistrer et trier photos, une aspersion et nouveau départ vers le théâtre des Halles pour prendre livraison de mes billets pour la saison
et m'installer à la fin de la file d'attente joyeuse et remuante, gens rassis un peu plus jeunes que moi, jeunes et belles mères, quelques pères et enfants excités ou intimidés (refusant d'aller m'installer sur un siège dans le vestibule), de m'installer obéissante au premier rang et veillant à la répartition du second rang pour ne pas boucher la vision des vrais enfants et assister, dans le cadre de la saison italienne, à Pinocchio, adaptation, musique et mise en scène par Thomas Bellorini d'après le Conte de Carlo Collodi
Dans un univers hors du temps et de la réalité, dans la grande tradition du conte, Pinocchio de Thomas Bellorini mêle une multitude d’arts… Tour à tour, un conteur, une accordéoniste, une trapéziste, un comédien, un homme-orchestre s’emparent de l’histoire et soudain, les mots, la musique, les sons, les acrobaties s’entrelacent. Les lumières façonnent un monde enchanteur et ouvrent les possibles : robe de la fée, fête foraine, ventre de la baleine, atelier de Geppetto… La musique, instrument du récit à part entière, surgit au détour d’une scène, rythme l’aventure et telle une clé ouvre les portes du merveilleux, les portes de l’histoire et de l’imaginaire.
J'ai retrouvé sur YouTube une vidéo annonçant le même spectacle à Suresnes il y a cinq ans
Une salle impressionnée et joyeuse, quelque chose entre le spectacle pour enfants (avec des rires ravissants), et la Strada...
Un cachet de vitamines un peu de lexomil, une petite allégresse et suis repartie vers le troisième épisode de ma journée, à pas alentis par la prudence et le désir de ne pas arriver trop tôt (avais cinq minutes d'avance)
vers le théâtre du Chêne noir pour le vernissage, avant un récital de piano auquel j'avais renoncé (j'y retournerai mercredi pour un autre spectacle) d'une petit exposition de Jean-Pierre Giacobazzi https://www.la-seyne.fr/lartiste-giacobazzi-un-homme-sincere/ pour revoir les tableaux et embrasser sa fille et sa petite fille que j'avais revues l'autre jour à Saint Michel l'Observatoire et saluer sa veuve que j'aime beaucoup. Un petit échange avec Gérard Gélas me demandant ce que j'avais pensé e Pinocchio (en ai dit du bien évidemment)
et un retour en belle fin de lumière, assez contente de ma journée.
Wouah journée chargée ... en émotion et ravissement Bravo
RépondreSupprimeret lassitude (y compris quand à l'intelligence de faire survivre Paumée)
RépondreSupprimer(pour "paumée" ce n'est pas de l'intelligence, c'est de la nécessité) (j'aime bien votre "à contre-jambes" - ce n'est certes pas que ça me console, mais enfin j'en fais l'expérience parfois vers 3 ou 4 du) (quelle journée...)(merci de continuer, même paumée) solidairement avec vous et eux P
RépondreSupprimermerci inconnu que je crois deviner courageux marcheur
RépondreSupprimerpour la dernière photo ces cieux sont si. rares sur mon chemin intramuros qu'il a exigé laphoto
RépondreSupprimerles texts des pancartes sont justes d'être du vécu (l'imbécilité de gâcher la formation donnée par la France à ceux qui y mettent tout leur espoir, bons élèves bons ouvriers ils ont tout misé sur ce but)
les patrons sont furax