lundi, janvier 08, 2024

Depuis l'antre, une chambre

 


Sauf une sortie cour, ai vaqué, pensé, dormi, lu et écrit dans l'antre, ce qui présentait globalement et en détail un intérêt tout personnel

alors pour que Paumée soit encore en ce jour, reprends une des trois chambres inventées plus que reconstituées, donc assez peu autobiographiques, sauf souvenir vague, surtout pour cette première, la seule certitude étant pour chacune la ville dans laquelle elles se situaient, écrites en réponse en la proposition #9 et dernière de l'atelier de François Bon


Une pièce de taille moyenne, peinte de gris très pale. Quand on tourne le dos à la porte fenêtre, haute et assez étroite, qui ouvre sur un balcon régnant entre une avancée jusqu'à l'aplomb du rez-de-chaussée, deux ou trois étages en dessous, et la porte fenêtre un peu plus grande de la pièce voisine, la porte peinte en jaune qui mène à la grande pièce voisine s'ouvre à droite et un rideau gris coulissant sur une poutre de bois clair peut fermer l'accès au petit local – lavabo, douche, toilette – peint d'un ocre presque du même ton que celui de la façade occupant l'avancée sur laquelle bute le balcon. Appuyé au mur du fond, sous un grand crucifix inscrit au milieu d'un lit de coquillages entouré d'un cadre de bois noir, un grand lit avance vers la porte fenêtre, le ciel immense, au dessus de toits de tuiles et un bout de mer, occupant en gros la moitié de la profondeur de la pièce. Il est recouvert d'une couverture kabyle qui aligne de petites rangées de motifs tissés sur des bandes étroites, bleues, roses, vertes. A droite du lit une table basse, portant un petit casier à livres de bois ciré et une lampe de chevet à l'abat jour de paille. A gauche, posé sur un tréteau en bois blanc légèrement doré par l'âge, son moïse aux fins draps de linon brodé, le moïse est un prêt de l'impressionnante dame aux chemisiers de crêpe de couleur tendre et aux maigres mains portant bagues en toutes circonstances qui s'est improvisée grand-mère et marraine de remplacement, la guerre interrompant les liens physiques. Les draps, du moins les plus beaux, sont son cadeau. La pièce ne contient rien d'autre, à l'exception d'une natte, d'un fauteuil carré au dos basculant, armature et accoudoirs de bois clair, siège et dos recouverts de paille épaisse, d'une table entre porte fenêtre et rideau gris, et d'une armoire en pitchpin alliant penderie et une rangée de tiroirs. Il n'y a pas de rideaux, juste des persiennes dont la peinture originairement vert clair porte traces de l'humidité de la mer proche.


8 commentaires:

  1. là pas vraient ni à soir ni à soi, parents/bébé

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  2. Quiétude d'une chambre...proche de la mer.

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  3. même s'il y eut un peu plus tard bombardement avec un trou dans le mur de l'avancée salle d'eau

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  4. Anonyme11:18 AM

    Les chambres sont des lieux secrets. Alcôve pour la douceur. Cachette ultime pour pleurer.

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  5. à chambre de tout petit bébé qui quand il | elle en l'occurence | pleure le fait surtoutpas en cachette (sourire)

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  6. Un lieu- souvenir peut-être plus fort que les autres pièces.. personnellement refuge intime

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  7. Certainement Arlette mais il est tout de même plus facile d'avoir une idée de ce dont on se souvient quand le passage n'a pas été trop bref et que l'on a fait attention à l'entourage (là jusqu'à près de deux ans environ et intérêt sans doute limité au sein, aux voix, à la lumière, et au sol pou les premiers pas... ce qui convenait fort bien au défit de vaguement autobiographique c.a.dire lié à l'enfance )

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