Le vent plus fort que moi

 

un ciel balayé

par un jeune vent fougueux

non encore glacé

dans les halles sans touristes, achats calmes et sages (le second prisonnier sous nouvelles propriétaires a marchandise plus humble et moins varié que le principal mais de belle qualité)

et puis en sortant, pendant que je regardais le sapin en,core en place une rafale m'a repérée, a voulu jouer et sous les yeux ahuris d'un couple m'a flanquée rude et brusque claque, me suis retrouvée à quatre pattes, mon sac d'épaule deux mètres devant moi, la canne un peu plus loin, le sac de provision plus loin encore avant un morceau de gingembre une des poires... l'homme a ramassé les éléments, aidé par deux passants, la femme m'a relevée, insistait pour savoir s'ils pouvaient me raccompagner pendant que je la rassurais... de fait ne me suis pas fait mal, sauf que j'ai encore plusieurs heures après l'impression d'être moulue... et m'en suis allée, marchant tête baissée face à notre seigneur vent, à petits pas prudents... me manque juste un gant (de la dernière paire intacte.. à part les gants de laine)

Je pense que, tant pis pour les jambes, vais garder l'antre pendant un ou deux ou trois jours (puisque après ce vent capricieux on annonce un risque de neige, rareté ici dont je me passe volontiers et que n'affronterai s'il est là que mardi).