La douce pluie d’avant minuit le désir de lumière le besoin de bleu mais l’acceptation de ce qui sera
les nuages sur la cour mais le vent frais mais les trous de bleu mais les retours des blancs et gris mais le jeu mais le sourire mais la lutte muette dans les cieux
Un arbre contaminé par l’or les feuilles tombées brunissantes se décomposant et quatre draps et une veste au retour contre deux draps à l’aller.
Dans le reste du jour, entre autres occupations, retranscription et publication de la petite et un peu sotte contribution au #7 de l’atelier de François Bon griffonnée sur un joli et fin carnet hier pendant les entractes de la Travaux… Je recopie mon texte pour le #32 un des derniers de l’atelier d’été auxquels j’ai participé
régates amicales
« Il fait beau la mer est belle » comme chantonnait le vieux.
Ils ont échoué l’As Méditerranée, qui avait fait le tramway pour les maisons isolées, sur le sable, près des jetées du port récemment créé, à côté de la petite flotte de vauriens qui attendaient, les ai remerciés, me suis assise un peu en arrière.
« Il fait beau, la mer est belle » le vent bien installé mais un peu faible et il était trop tôt.
Jack a posé son sac très d’un poteau, y a enfoui chemise et pantalon, s’est avancé vers la laisse, est entré dans l’eau, a nagé vers son petit quillard si ancien qu’il était objet historique, a commencé à gréer. Gilles, l’homme de la maison voisine a tiré son dériveur sur la plage près de l’As, m’a saluée, nous sommes remontés vers les jetées et le blockhaus transformé en club, souriant silencieusement. Les pieds s’enfonçaient, les épaules cuisaient.
« Il fait beau, la mer est belle », marchant de long de la plage sont arrivés des groupes venant du grand camping, et puis les petits marchands de churros et de glace.
Nous attendions devant le club, la voiture s’est garée sous l’auvent de paille, en sont descendus le petit garçon dont je ne connaissais toujours pas le nom, Cécile, sa tante, portant sous le bras son ténériffe qui jappait son désir de liberté et un grand adolescent ennuyé, elle s’est assise dans un des fauteuils de toile, Gilles l’a rejointe, le chiot a sauté de la table où elle l’avait posé, a couru vers le garçon et nous sommes partis tous les trois sur la plage vers la petite armada de vauriens auprès de laquelle s’affairaient des moniteurs.
« Il fait beau, la mer est belle » l’amiral Blanchet s’est frayé un passage entre les petites familles et les groupes de jeunes qui continuaient d’arriver en longeant la plage, avec sa dignité, son maillot vieillot, ses chaussettes tirées et ses chaussures cirées et Cécile a levé son verre pour l’inviter à les rejoindre.
Une carriole de bord de route, chargée de pèches, de tranches de melon d’eau et de carafes de jus d’orange, poussée, tirée par deux garçons s’est installée à la limite de la pinède et du sable. Un groupe de pilotes de la base l’a contourné pour s’installer dans l’enceinte du club ou à la lisière de l’eau, regardant les deux catamarans | qui à l’époque faisaient encore sensation | foncer vers nous.
« Il fait beau, la mer est belle » deux hommes dans un canot, penchés par dessus le pat-bord à la peinture écaillée, ont installé les bouées.
Les voiles des cinq Stars et de deux autres bateaux de même taille se sont regroupées, deux ou trois paires de jumelles sont apparues dans des mains, un énorme transistor a traversé notre espace, on riait autour des tables du club, un petit groupe tournant le dos à la mer discutait des qualités des catamarans tirés sur le sable, le chiot tête renversée, gueule ouverte en un haletant un peu, attendait que le garçon lâche le bout de gâteau qu’il tenait au dessus de son museau sans avoir l’indignité de faire le beau.
La régate régale… :-)
RépondreSupprimermerci pour ce sourire Dominique
RépondreSupprimerComme une bouffée d'embruns qui répond aux variations de ton ciel du jour
RépondreSupprimermerci Arlette (et de ce jeudi aussi)
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