maitriser jambes
les yeux et l'esprit réjouis
une opulence
Mais en revenant, au niveau de la place de l'horloge retrouver vent qui a maintenant une force d'adolescent en belle santé, ne pas faire attention au regard pensif de Molière, ne pas penser qu'il m'était cette fois, négligeant la lanterne surplombant son crâne, m'était destiné, tourner le coin de sa rue juste face à une rafale qui me fait reculer, m'accrocher à un poteau pour ne pas trébucher sous son éloquence malgré les 39 kilos reconquis, dire « il a forci », recevoir en réponse le sourire complice d'un grand garçon se laissant porter vers la place, reculer, longer l'opéra et prendre la rue Corneille à côté du Pierre Corneille boudeur, et face à un vent modeleur à la violence atténué, regagner Racine et la descente vers le fleuve et l'antre...
Savourer une oisiveté relative, avec juste ce qu'il faut d'actes et de pensée pour éviter l'ennui et, pendant qu'il y en a encore, recopier ma contribution du 15 décembre aux carnets du tiers livre, (#36 / routines du lire écrire, et quoi faire de mieux) qui cette fois devait dépasser très nettement les 380 caractères
Matin, me réveille un peu plus tard que le voudrais. Matin, ne lis pas mais prends sur le coffre à la tête de mon lit le livre fermé avant de m'engloutir dans le sommeil. Matin, vais le poser sur une pile, installe linge et vêtements devant le radiateur, prépare la cafetière italienne, la pose sur plaque, sors confiture de pastèque au jus de citrons. Matin, ne lis pas, fais la vaisselle de la veille. Matin, ne lis pas, ouvre mon ordinateur. Matin, ne lis pas, regarde si Paumée a eu quelques visiteurs, et pose sur Facebook la photo de fleurs du jour. Matin, lis presque, visite rituellement quelques pages amies avec des photos, déguste plus ou moins des poèmes ou bouts de texte. Matin, n'écris pas pose de pouces levés pour dire suis passée, écris presque, si taper un merci ou un commentaire en faisant fautes, effaçant, recommençant, peut être considéré comme écrire. Matin, écoute le conte d'Andersen lu par Laurent Peyronnet pour moi et d'autres. Matin, dégringole sur twitter pour saluer et souvent retwitter les habituels correspondants avec parfois réponse. Matin, tape et corrige deux ou trois fois des petites phrases sur l'un ou l'autre des « réseaux sociaux ». Le café gargouille, e ne lis pas mais écoute le temps d'une lampée gentiment amère et de deux bouchées de pain grillé la courte vidéo de François Bon. Matin, lis tout de même ce que des amis ont publié tout en écoutant d'une oreille France Culture. Ce matin, n'ai pas lu mais après la douche ai fini le café froid avec une tartine de miel et changé mes draps en écoutant avec grand plaisir Laurent Poitrenaux lire la traduction par Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf de « Baby Budd, marin » et c'était presque lire. Ai trouvé moins plaisant l'insistance du chantier à tenter d'abattre le mur mitoyen en gênant un tantinet l'écoute. Ce matin n'ai pas écrit mais pour reposer mon dos mécontent de s'être plié, redressé, recourbé en passant l'aspirateur y compris sous les meubles, me suis assise devant l'ordinateur pour recopier la première strophe du poème de Jean de Lingendes lu avant de m'endormir. Matin, je n'ai ni lu ni écrit en faisant la cuisine dans le silence du chantier et la musique de Bill Evans. Matin, je n'ai ni écrit ni lu en tentant de décider de mes moments de présence pour les deux jours de Rosmerta et en me demandant si je pouvais répondre à ce #36. A midi, j'ai déjeuné très lentement en lisant deux articles du Monde Diplomatique et trois articles d'Alternative Economique tout en écoutant des sonates pour violon et contrebasse de Nicola Porpora. Après midi, n'ai pas écrit mais copié/collé un poème que j'ai choisi dans « quelque chose que je rends à la terre » de Sébastien Ménard chez Publie.net relu partiellement, et l'ai posé sur la page « une certaine dose de poésie » ouverte par Emmanuelle Cordoliani sur Facebook. Et le reste du jour restera indéterminé parce que j'envoie ceci, pas excessivement contente de moi.
Esprit toujours en éveil le matin avec toujours du beau monde qui parle ou musique écoutée Tu sembles toujours très occupée ..".matin- toujours" un beau leitmotiv
RépondreSupprimerArlette le matin ça va jusqu'à midi (sourire)
RépondreSupprimerMolière, Corneille, Racine, Bill Evans (cherchez l'intrus !)... ils sont tous là pour vous escorter ! :-)
RépondreSupprimerBill ne saurait être un intrus, déjeune souvent avec lui
RépondreSupprimerMatin et journée bien occupés culturellement. Le choix de la cafetière italienne symbolise à lui seul tout un art de vivre et une manière allégro de commencer la journée.
RépondreSupprimerça la cafetière italienne lui suis fidèle
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