lundi, juillet 10, 2023

Festival jour 5 – un peu moins de deux heures de Rosmerta, cinq heures d'Extinction et des broutilles

 


Broutilles comme lessivage, lavage de cheveux, renoncement au 4bis de l'atelier de François Bon, écoute et lecture de la proposition 5 et trajets dans une chaleur qui n'a pas encore dit son dernier mot mais commence à être fort respectable...


une ambiance si agréable à Rosmerta que j'ai prolongé ma présence mais pas assez pour assister aux prises de parole, musique etc...


parce que j'ai senti qu'il était temps de « ranger la grand-mère » pour m'allonger un moment, me changer, tenter de récupérer quelques neurones en bon état


et m'en aller, saluant au passage un spectacle que verrai à Saint Martial, franchissant sans trop de heurts la petite foule attendant devant la porte des non-spectacles, vers la cour du Lycée Saint Joseph que j'aime pour son ciel rectangulaire et les bons souvenirs de spectacle (et où, alors que depuis des années j'ai droit,au premier ou au pire second rang, je,devais cette fois grimper jusqu'au rand K puis redescendre et trouver un pompier qui se glisse sous le gradin pour récupérer ma canne qui avait choisi le seul trou pour m'abandonner) et les cinq heures du premier des quatre spectacles que me suis accordé dans le in : « Extinction », spectacle de Julien Gosselin à partir de textes de Thomas Bernhard, Arthur Schnitzler et Hugo von Hofmannsthal (traducteurs Henri Christophe, Philippe Forget, Pierre Galissaires, Gilberte Lambrichs, Anne Pernas Francesca Spinazzi et Panthea), musique de Guillaume Bachelé et Maxence Vandevelde, dont je sais par avance que ne serai pas capable de décortiquer avec raison ce qu'il aura provoqué en moi et ce qu'il voulait provoquer en moi, et d'autant moins vers trois heures du matin en rentrant affamée et épuisée..

J'encadre donc de deux photos de Christophe Raynaud de Lage le petit texte figurant sur le site du festival


L’apocalypse hier et aujourd’hui. Dans le raffinement artistique et l’effervescence intellectuelle de la Vienne des années 1900, Julien Gosselin met en scène la destruction totale de l’art européen et de la civilisation occidentale, où l’aspiration à la beauté et à l’idéal se confrontent à la brutalité nue de la pulsion et de la mort. Il se concentre sur l’individu à l’heure de la fin d’un monde, dans une énergie faite de colère et de refus, jusqu’à son extinction… Depuis la création de sa compagnie Si vous pouviez lécher mon cœur, le metteur en scène n’a cessé d’approcher le collectif. Pour Extinction, il associe sa compagnie à plusieurs acteurs et actrices de la Volksbühne, légendaire théâtre berlinois, pour une collaboration inédite. Un spectacle dans le spectacle se fait et se défait sous nos yeux dans la langue d’Arthur Schnitzler et de Thomas Bernhard, mêlant concert de musique électronique, dispositif vidéo total et théâtre de parole radical.


et vous renvoie à la critique de Vincent Bouquet https://sceneweb.fr/julien-gosselin-met-en-scene-extinction-dapres-thomas-bernhard-et-arthur-schnitzler/ ou toute autre de votre choux, me réservant éventuellement d'y ajouter quelques petites touches personnelles.


Ce que fais en rentrant un peu plus tôt que prévu (caprice carcasse) en disant d'abord que ce que Vincent Bouquet appelle « un uppercut redoutable' » : «  un set électro de plusieurs dizaines de minutes, auquel les spectateurs, appâtés par la distribution de bières, ou de jus de pommes, sont conviés. Au pied des deux DJ installés aux platines, une foule, majoritairement jeune, ne tarde pas à naître, et brise le traditionnel rapport scène-salle, jusqu’à faire perdre tous repères au public resté sagement assis dans les gradins » pourrait être le bienvenu même si la puissance atteint peu à peu une force qui arrache le peu de neurones préservés s'il durait une dizaine de minutes et non un peu plus d'une demi-heure et que tous les spectateurs qui ne dansent ni ne font des aller-et-retour vers le jardin pour revenir s'asseoir bière en main finissent pas trouver la parade (du moins un petit groupe) sortir dans le dit jardin, s'installer en écoutant à distance, discuter, en venir à estimer qu'il s'agit de prouver comme aurait pu le faire Bernhard la vulgarité et la sottise de la bourgeoisie même jeune... et attendre que cela se passe/

Les images de la fête superbement décadente qui est la première partie théâtre ou la seconde partie après ce préambule, sont effectivement belles et fortes mais la technique qui consiste à filmer et projeter en ddirect sur un grand écran le jeu des acteurs trouve un peu ses limites dans le fait que la plupart du temps on ne les voit que sur l'écran, les scènes se déroulant quelque part derrière la petite façade écrasée par les grandes images. Et qu'en fait j'ai été surprise une seconde parce que je m'étais arrêtée au nom de Bernhard, de retrouver un phrasé qui lui correspondait peu et des personnages qu'à l'exception de Mademoiselle Else (je ne suis pas très habituée à Schnitzler) que ne connaissais pas et qui ne lui appartenaient pas mais le climat presque caricatural de cette Vienne qu'il détestait, plus décadente là que provinciale comme il le dit, était bien là et au cours du dîner il y a un joli échange sur les musiciens de l'époque.


La seconde partie, après un nouvel entracte dans le jardin est sans doute ce que je préférais, malheureusement malgré mes efforts pour l'amadouer, carcasse s'est réveillée



et j'ai dû partir une petite heure avant la fin, furieuse contre moi, de n'avoir pu profiter pleinement de ce qui était un beau spectacle.




6 commentaires:

  1. « ranger la grand-mère »
    "L'humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit." disait Chaplin

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  2. ma phrase e rituelle qui fait sourire et qui est efficace : on me remplace illico

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  3. Quel trio que celui-là… Merci pour ces nouvelles du festival malgré la fatigue, Brigitte !

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  4. j'admire votre ouverture d'esprit :)

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  5. grand grand merci pour votre passage

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