lundi, avril 15, 2024

Impairs pour ce jour, remparts et Lorca

 


Jour ensoleillé

Jour où me tenais

à côté de moi.

Jour où bataillais

avec le réel.





Jour où les objets

pour tâches ménagères

et même mes yeux,

mon esprit et mon clavier

me faisaient guerre.





J’ai pris mon néant,

ai voulu le secouer,

l’ai paré d’un sourire,

l’ai vêtu d’hiver.

 Je l’ai emmené

voir les remparts les bras nus

les jupes fleuries.




Je ne voyais pas

ce que je photographiais,

la lumière dans les yeux

merveilleuse et sans pitié.

C’était bien


Assise sur les carreaux de terre cuite devant un, puis un autre, puis un autre casier, ai fini par tirer à moi pour le poème du jour -, « la désillusion du monde » de Garcia Lorca et retenu pour le poème du jour sans que la citation soit trop longue, la fin du « Romance Somnambulo » celui qui débute par Verde que te quiero verde. Verde viento. Verdes ramas. dans la traduction d’Yves Véquaud Vert comme je t’aime vert. / Vert le vent. Vertes les branches.


Au rostre du réservoir

se balançait la gitane.

Verte la chair, chevelure verte, 

avec des yeux d’argent froid.

Un glaçon de lune

la soutient sur l’eau.

La nuit se fit intime

comme une petite place.

Ivres des gardes civils

cognaient à la porte.

Vert comme je t’aime vert.

Vert le vent.  Vertes les branches.

Le bateau sur la mer.

Et le cheval dans la montagne.

10 commentaires:

  1. Le vert est même dans le fruit… :-)

    RépondreSupprimer
  2. mais il a perdu son t - bonjour Dominique

    RépondreSupprimer
  3. Elise7:25 AM

    Bouleversante et magnifique première photo, bouleversant et magnifique texte dans lequel se tresse et résonne celui de Lorca « « « Un glaçon de lune
    la soutient sur l’eau.
    La nuit se fit intime
    comme une petite place »

    RépondreSupprimer
  4. Le vert dans le fruit, un peu de jeunesse qui subsiste.

    RépondreSupprimer
  5. Pierre on est à la saison de jeunesse (seuls certains et certaines de nous dont moi sont vieux

    RépondreSupprimer
  6. Une bell page toute en poésie
    et qui me touche tout particulièrement
    un Lorca magnifique, tout en tragédie
    car le vert est ici la couleur de la mort

    RépondreSupprimer
  7. Secouer son néant...méditation en vers, point vers encore moins vert
    Aïe un peu lourd

    RépondreSupprimer
  8. merci Maria (oui verde es muerte)

    RépondreSupprimer
  9. merci Arlette (pas lourd du tour, et joueur)

    RépondreSupprimer