vendredi, avril 12, 2024

Marche matinale, poème, non-bibliothèques



Sous brise fraiche

dans lumière gourmande

ma courte errance.

Sourire à cette gloire

malgré laideur de l’âge.






Pour le poème du jour choisir Ponge en version moyennement concentrée


L’oeillet


Papillote chiffon frisé

Torchon de luxe satin froid

Chiffon de luxe à belles dents

Torchon frisé de satin froid

Mouchoir de luxe à belles dents

Fripes de luxe en satin froid

De luxe


pour lutter contre la longueur de ma contribution au #1 (sur le thème du classement de nos bibliothèques) de l’atelier en cours du tiers livre, puisque suis parvenue, vaille que vaille, à écrire un texte pour la #3


mes non-bibliothèques

« Et j’ai semé je ne sais combien de bibliothèques au cours de ma vie » disant cela en passant le long des piles de livres encadrant les petits casiers de provenances diverses entassés et pleins de livres me suis dit que c’était idiot puisque livres j’ai et j’ai eu oui mais de bibliothèque point. De l’enfance, de l’adolescence ne sais plus rien si ce n’est les livres omniprésents pourtant aimés pour l’isolement les rêves qu’ils m’apportaient livres qui me semblent flotter de passage qui pourtant au moins pour certains ont dû être pensionnaires proches un temps dans mon coin qui pour certains les mêmes ou autres sont restés en moi les meilleurs ou non de ces livres offerts et partagés mes trésors ces livres accompagnant la découverte de l’écriture qui souvent se limitaient aux classiques Garnier et aux livres partagés avec ou sans autorisation avec ma mère oui ne sais plus sauf pour ces derniers visualiser leurs emplacements. Me souviens davantage de ceux de Paris… de ceux que j’achetais lorsque pour la classe de philo suis sortie des mains des religieuses et de la fratrie et que j’ai eu quelques sous à moi ne sais ce que j’en faisais où les gardais n’ai souvenir que des rayons tapissant deux murs avec des romans ou livres d’histoire et puis des deux rayons du bas avec les cahiers des mémoires de mon grand père dans le bureau sien où j’avais mon lit d’hébergée ainsi que de la petite bibliothèque basse sous les fusils à pierre et les sagaies avec les numéros de la Revue des deux mondes et les livres de Sade que j’empruntais et qui m’ennuyaient. Me souviens des livres de poche que me permettaient mon argent du même nom trouvés au rayon librairie des grands magasins parce que les libraires m’intimidaient et que leurs possibles conseils m’étaient recul comme tout ce qui était plus ou prou prescription sans pour autant savoir ce qu’en faisais. Rue de Sévigné dans mon premier antre personnel l’invasion des livres et revues s’entassaient au sol et pour ceux que voulais garder m’accompagnaient vers Cholet ma petite chambre sous le toit familial et les deux rayonnages que j’ai toujours fabriqués en belles planches épaisses par mon père qui renouait avec ses ancêtres grand-maternels menuisiers et calfats rayonnages qui m’ont suivi vers l’antre/pagaille de la rue de la Roquette et mes achats compulsifs dans les solderies, les bouquinistes quelques incursions dans des librairies ou plutôt leurs tables extérieures timide j’étais toujours et plus intéressée par les livres de poche pour leur moindre encombrement et mon dédain de l’actualité du livre qu’il Faut avoir lu… le surplus qui ne trouvait place ni sous la planche table basse sous la fenêtre de ma chambre ni dans les rayonnages paternels ni dans les deux achetées en kit et mal montées descendant dans des petits sacs plastiques pour s’entasser dans la cave où ils ont pourri tranquillement. De mon antre me souviens qu’après le moment de plaisir quand retrouvant un peu de force et de tonus au bout de quelques jours découvrant les piles telles que ma soeur venue m’aider les avait disposées en vidant les cartons passé le moment d’effarement ai entrepris puis abandonné de les trier par ordre alphabétique renonçant assez rapidement les alignant sur les rayonnages qui avaient trouvé leur place d’emblée en saluant quelques uns comme des amis oubliés m’agaçant de ne pas en retrouver d’autres qui n’ont pas tous refait surface commandant une haute colonne et au fil des mois suivants quelques casiers au gré de rencontres dans des catalogues sans tenir compte de la teinte des bois guidée uniquement par les dimensions des impulsions plus ou moins explicables l’inutilité de toute intervention mienne pour les monter… et au fil des années qui ont suivi dirai que suis dépassée par la marée décidée à ne plus y faire entrer quelque livre que ce soit…  que les deux ou trois tentatives de classement ont tout de suite été perturbées et détruites par les arrivés prenant place où elles pouvaient ou ne pouvaient pas… que ceux qui sont rangés c’est à dire posés dans un cadre de bois officiel ou même dans un des nombreux casiers d’osier de carton gainé de tissu ou de bois qui sont venus les rejoindre parce que pouvais les porter y sont tant serrés qu’il est pratiquement presque impossible de les en sortir… que lorsque désirant relire enfin je découvre derrière le premier rang ou perdus dans une pile des livres ceux que je ne me souviens plus d’avoir lus ni possédés… qu’il y a tous ceux dont je ne suis pas certaine qu’ils soient arrivés dans l’antre et placés quelque part ou que je crois avoir mais qui trainent dans un coin de mon cerveau semblables et différents de ce que je redécouvre en les relisant quand tombe sur eux. Finalement les livres avec lesquels je cohabite se doublent d’une bibliothèque aussi riche et belle qu’imaginaire recrée de mauvaise et bonne mémoire ou se limitant à des titres et des échos.

8 commentaires:

  1. Francis Ponge est un as de la concision… :-)

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  2. Merci Dominique pouur votre passage (as de la consision Ponge mais ce poème et deux aitres encore plus brefs sont dans le chapitre "oeillet" de "la rage de l'exporession" perdus entre nombreuses variations beaucoup plus longues)

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  3. Ponge est un bonheur.
    Et votre texte j'aurais aimé l'écrire
    alors, merci.
    et beau jour

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  4. Anonyme10:49 AM

    Grrr mon post à 7h s'est envolé Je trouvais que l'oeillet fripé était joli...et ton essai réussi car chacun s'y retrouve avec tant de livres aimés ou non rangés ou perdus Merci de forcer notre mémoire

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  5. merci Maria
    et bonne journée

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  6. désolée Arlette il s'est vraiment perdu, ne le triuve pas en sous-face ni en spam... les mystères d'internet

    et grand merci pour ton approbation (et ta persévérance pour me l'adresser)

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  7. Anonyme1:56 PM

    Oui Merci Brigitte..je pense que mon smartphone est fatigué et dois le changer flemme d'ouvrir l'ordinateur qui rame 🤣 tout à refaire AA

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  8. oh ! pauvre de toi ! tous mes voeux

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