commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 27, 2008

Martin boudait. aurait dit Papa
Il regardait ses pieds, la terre, les petites herbes et il ne boudait pas, mais il ne comprenait pas, et il en reniflait un peu de rage, un peu de - il ne savait pas quoi, peut-être ce qu'oncle Jean appelait désarroi.
Il était furieux contre les adultes, et surtout contre le père Jacques, le jardinier, qui l'avait regardé hilare (encore un mot qu'il aimait bien, mais pas à ce moment), se redressant, s'appuyant sur le manche de sa pelle et hoquetant entre deux éclats de rire : "t'es pas un peu grand pour ça ?" -
et repartant de plus belle quand Martin lui avait répondu, s'appliquant à ne pas montrer sa colère, parce qu'il voulait vraiment comprendre, :"oui, mais même quand j'étais petit, comment est ce que j'ai fait pour tenir ?"
Mais le père Jacques lui avait dit de poser la question à "ton père".
Seulement Papa, il avait encore plus peur de son rire... et puis tout de même c'était son métier au père Jacques de faire pousser les choux et il devait bien savoir, lui, comment les garçons en sortaient, comment ils retrouvaient leurs parents, pourquoi ils avaient ceux-là...
Martin s'est arrêté, cela devenait trop compliqué, et puis il n'était pas sûr d'avoir envie de savoir. D'ailleurs il avait oublié depuis longtemps cette phrase de Mamie, il y a longtemps, quand il était petit : "les garçons naissent dans les choux", il avait décidé que c'était idiot, qu'il verrait plus tard, qu'il s'en moquait.
Seulement hier, pendant qu'il admirait sa petite cousine, avec application, parce que c'était tout de même un petit tas rose et braillant - mais elle prenait sur elle toute l'attention des grands, et puis les petits pieds roses qui s'agittaient sous son nez étaient si jolis qu'il avait pu, un peu pour faire plaisir et pouvoir s'en aller courir, un peu parce que vraiment c'était tentant, les embrasser. Et cela avait eu beaucoup de succès. Alors pour faire le malin il avait demandé si elle était née dans un chou elle aussi et Mamie avait rigolé : "mais non, bétat, les filles c'est dans les roses".
Et le père Jacques, avant de se moquer et de refuser de lui expliquer comment il était né, en vrai, lui avait dit que les gens trouvaient que les roses étaient plus belles que les choux, que c'était pour ça qu'il les plantait autour du gazon, devant les marches, alors que les choux, eux, ils étaient sur le côté, derrière les troènes et les buissons de laurier.
Alors Martin reniflait parce que les adultes lui racontaient des sottises, et ne voulaient pas l'avouer, et puis parce que la vie était injuste, encore une fois, pour les choux et les garçons.

des bouts d'images trouvées dans ma réserve, dimanche soir, après avoir joué, peut-être sans trop de soin, en cédant à toutes les facilités qui passaient à ma portée, avec le thème 62 d'écriture ludique - expressions " (isa-zabilou) http://www.ecritureludique.net/article-23783404.html
extrait du sujet :"Imaginez maintenant que ce soit un ou plusieurs enfants qui comprenent à leur façon une ou plusieurs expressions, et tous les ingrédients sont réunis pour que vous écriviez une nouvelle, un dialogue ou une scène de théatre... "
et je reprends ce que je voulais mettre en ligne avant d'aller vaguement continuer l'ébauche de bonne femme, et de vaquer aux tâches ménagères, avec des photos qui n'ont aucune raison d'être là; et au risque que l'ensemble soit bien estoufadou et fasse fuir.

le matin, pendant que mon café passait, ou que je le croyais, une façon de retarder l'entrée réelle, après trois tentatives, dans la journée, entrepris la lecture des 61 pages de la "révolution dans la poche" de Véronique Pittolo http://www.publie.net/tnc/spip.php?article144 (le nouveau panier de publie-net a un petit air "malle en osier" qui pousse à la boulimie) - 61 pages très aérées,
de

J'espère que ça va marcher
(je pense que ça va marcher)
Tu vas vendre
(je vais vendre)
Aujourd'hui, dès qu'il y a mort, dépression, retournements,
ça marche.
Ton sujet marche, c'est un sujet porteur."
filant à travers la façon de raconter, écrire, représenter, filmer la révolution, et la penser, un peu, sans lourdeur, dans notre vie, sans trop m'étonner, sauf à la limite d'un bout de conscience, de la durée de la montée du café à travers le filtre, jusqu'à, vers le mileu :
" En 1789 il n'y a pas d'électricité.
Des bougies s'allument sur chaque visage,les dicours tremblent.
Par les homélies, les cheveux relevés en ailes, la blancheur des bas,
tout exprime la mélancolie du politique du XVIIIème siècle.
L'histoire des Révolutions est l'histoire d'un homme capté
qui a vécu dans un monde encore vieux, un homme triste,
en avance sur le progrès.
Deux siècles plus tard, dans le viseur d'une caméra,
le Jacobin deviendra militant ou consommateur..."
arrivée là, goûtant l'impression d'être intelligente sans me donner trop de mal, et en même temps de savourer les poncifs de notre représentation de Danton, Robespierre, et du sentimental et terrible Saint-Just (souvenir d'avoir lu un recueil de ses lettres, étonnantes, que j'ai perdu) , de gouter aussi le démontage desdites images, et nos petites révoltes, et nos éventuels rêves de révolution, dans le métro ou devant la machine à café, ou dans une manifestation et l'écoute de slogans, je suis tout de même allée constater que je n'avais pas allumé sous la cafetière, l'ai fait, et suis retournée avec Lénine, la télévision, la contestation organisée, ou vécue de loin par des récits, et la fuite à Varesnes qui pourrait donner lieu à de charmantes représentations de bourgeoisie aux champs, avec relens de cuisine et inconfort de la voiture, jusqu'à la fin
"L'entrepreneur installe un dispositif électronique pour le décompte des heures supplémentaires, ainsi le salarié est contrôlé mais il gagne plus.
Il fréquente peu les musées, ne lit pas beaucoup de livres,
mais il gagne plus.
Où est le problème ?"
le café avait commencé à bouillir, et je me suis douchée et j'ai lavé mes cheveux un peu avant onze heures, shame of me.
Et comme la présentation sur publie-net renvoie à des textes de Véronique Pittolo ou sur ses livres, suis partie à leur découverte pendant que mes cheveux commençaient à sécher - furieuse envie de lire "héros"

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, où est donc le problème, dans les choux ou dans les roses? Pour mettre chacun d'accord, n'oublie pas les cigognes alsaciennes. Mais elles aussi désertent notre imaginaire. Que reste-t-il? L'éprouvette.

Anonyme a dit…

Estoufadou ? j'imagine un peu et tu vois je n'ai pas fui !

tanette a dit…

Il faut que j'aille voir de plus près les choux et les roses dans mon jardin...! Bonne soirée.

Anonyme a dit…

Ah la révolution !! Tout juste envie de la faire dans ces périodes difficiles... Ca me démange...
Biz Brigetoun et porte toi bien et surtout que la révolution nous inspire....

Cacoune a dit…

Je goutte vos paroles avec une réelle délectation. Magnifique de sensations et d'émotions.

Anonyme a dit…

C'est fini les choux et les roses, maintenant les enfants demandent comment les papas déposent les graines ??? Quoiqu'il en soit, on reste toujours dans le jardinage !!!