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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
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mercredi, décembre 23, 2009

Matinée - ressuscitée, Brigetoun a fait une petite incursion vers les Halles, dans une petite ébauche d'excitation de Noël, encore modérée, pour renouer avec ses commerçants, plaisanter, et ramener platement un saucisson de sanglier et un peu de bruccio parce que le bon fromager était inaccessible, des chayottes et des poires si mures qu'elles « s'abandonnaient » presque, pour une compote, un peu de pâte de coing mais pas de mendiants, lesquels avaient conquis grande place sur les étals, des bintjes et de petites noirmoutiers mais pas de panais trop fibreux, des maquereaux, du lieu pour mes pâtes et un beau rouget, du vinaigre de figue, du miel des Cévennes, cinq litres d'huile et une ample provision de morue (joues, pavé et filet de belle taille) et a tout ramené jusqu'à son antre.


Mais, paresseuse, dans l'après midi j'ai dormi, et pendant que la pluie s'acharnait sur la cour, passé un coup de faubert et un coup de chiffon, regardé le repassage, et puis j'ai cherché un 22 décembre pour ce billet, et j'ai trouvé

« Tendance. Caroline et Lucie se rendent au marché de Noël du quartier. La prolifération de ces rassemblements va bientôt atteindre celle des vide-greniers. Elle est là la France coupée en deux : six mois de marché de Noël, six mois de vide-grenier. (n° 90, 22 décembre 2002) »

chez Philippe Didion, (« notules dominicales de culture domestique » sur Publie.net) - j'ai bien aimé, mais me suis dit que lui et moi, là, nous étions, un peu trop classiquement, à côté, bougons, si classiquement que nous nous retrouvions en nombreuse compagnie.

Alors entre les 22 décembre du « carnet de notes » 1991-2000 de Pierre Bergounioux : « Levé à cinq heures. L'hiver. A compter d'aujourd'hui, les jours vont croître mais il n'y paraitra guère avant un mois. J'étale sur le parquet du salon, entre le canapé et la porte-fenêtre, les quinze feuillets de la quatrième conférence, pour prendre une vue synoptique de l'affaire. Et je vais d'une difficulté à l'autre, avec de courtes poses pour rassembler mes forces et mon courage, reprendre souffle, repartir. » Admiration devant les premiers mots (je me dédouane en pensant que ce fut très longtemps mon cas, même si le temps ainsi gagné, pour moi, sur la journée de travail salarié, n'était pas occupé à créer, mais à rêver ou à lire et à m'habituer au jour, effacer ce qu'il me réservait et qui avait occupé mon sommeil), constat que bien entendu il est quasiment impossible de ne pas le trouver en plein labeur d'écriture, mais que pour une fois cela ne semble pas trop difficultueux – non en fait ce qui m'a retenu c'est « les jours vont croître » et ça m'a consolée pendant que je refusais de fermer les volets sur la nuit tombée à 5 heures et demie (autres, celles du soir).


Quant à moi, j'ai retrouvé mon truc qui semblait paumé dans le convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/2009/12/40-lundi-21-decembre-2009.html, mené, ouvert par Anthony Poiraudeau qui a décidé d'y publier, régulièrement, des textes ne comprenant qu'un seul et unique paragraphe, et propose à qui le veut d'en faire autant, soit en respectant une fréquence régulière (auteur contraint), soit en passant (auteur affranchi), les textes n'étant pas signés. Je vous conseille, pour l'autre bien entendu, la lecture des deux publiés le 21, vous laissant le soin, sans doute pas insurmontable, de déterminer quel est le mien.


dimanche, septembre 28, 2008

une matinée de 27 septembre presqu'active au royaume de la banalité, et revenant à la surface après la longue parenthèse de l'après midi, je suis partie en quête d'autres 27 septembre dans des vies plus riches, ou peut-être, chez Virginia Woolf, Bergounioux, Philippe De Jonckheere, Philippe Didion, Thierry Beinstingel (les trois derniers via ce qu'en donne publie-net http://www.publie.net/tnc/spip.php?article2 )
salut encore à la femme omniprésente sur les toiles de Juliette Lemontey

ignoré avec détermination les déballages braderies, d'autant plus facilement qu'à l'exception du "comptoir des cotonniers" les boutiques que j'aime n'y participaient pas
savouré la lumière et la façon tendre qu'elle a de caresser Saint Didier
eu une poussée de pitié pour la longue et inexorable mort de l'hôtel de Fortia
attendu devant des étals et fixé des choses interdites, à mon grand regret pour les belles récoltes de champignons, à mon total soulagement pour les cocos, dont j'aime la vue, les couleurs, la légère marbrure et l'idée qu'ils sont indispensables à la cuisine provençale ou toulonnaise, et que je n'ai jamais pu manger sans que l'ennui m'envahisse (il en était de même pour les pâtes à vrai dire)
et patienté chez l'ami fromager avant l'achat de petites choses
contrôlé la lente décoloration des feuilles et l'annonce du rose ou du jaune, puis du roux ou du brun, qui va les envahir
rangé mes achats, fait un peu de cuisine, piqué du nez
et frissonnant un peu, avant que l'idée d'un chandail s'installe, vu sur http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article473 qu'une nouvelle librairie était née dans ce que je ne considère toujours pas comme mon ancien quartier - me suis demandée si je l'aurais découverte, mes yeux m'y guidant en sautant par dessus le terrain de jeu des rollers, sur l'autre rive de la place de la Bastille - quant à la lecture performance qui y avait lieu vendredi, dans la chaleur amicale qui transparaît sur les photos, je pense que je n'en aurais vraisemblablement rien su et que je serais restée (puisque l'époque où un vendredi à 19 heures il est plutôt vraisemblable que je m’apprèterai à quitter le bureau, devant la bibliothèque nationale, l'ancienne, après avoir vérifié qu’il serait possible d’en récupérer la clé le samedi, ne serait plus même si je n'avais pas un peu anticipé sur les 65 ans originellement prévus) que je serais donc restée tout en haut de la rue de la Roquette, si je n‘étais pas au théâtre.
Et dans ma recherche des 27 septembre, après en avoir trouvé chez Bergounioux, j'ai abandonné le journal de Virginia Woolf parce que j'étais allée, pae habitude, aux pages sur l'approche de la guerre, que ça ne collait pas comme date, et me retenait trop. Quant aux textes sur publie-net, j'ai commencé par Philippe Didion, qui ne donne rien pour le 27 septembre 2005, mais comme je suis bien dans les notules j'ai continué, avec entre autres les pages sur Jules Laforgue
"bénéficiant toujours d'un réseau d'amis puis d'admirateurs fidèles. La preuve : dès que j'ai mentionné, dans une des dernières livraisons des notules, le nom de Laforgue, j'ai reçu, et c'est la première fois que cela se produit, plusieurs messages de notuliens sur le mode "Ah, Laforgue..."
et m'y suis un peu retrouvée, même si je ne suis pas vraiment fidèle n'ayanr plus rien de lui (et à vrai dire je n'avais que le petit livre de "poètes d'aujourd'hui") mais je retrouve le souvenir de son parfum dès que je rencontre son nom, ou mieux, ses vers. Et en même temps une ou des après-midi de jeudi ou dimanche, seule, dans le salon de maman, assise à coté de la petite table dont j'ai hérité et que je me suis fait voler, et des roses trop épanouies qui s'effeuillaient et dont je suçais les pétales.
Associé pour moi à deux plus flamboyants, ou un peu plus, en leurs domaines, Vuillard et Satie. Et suis partie à sa recherche sur le web. pour trouver
http://www.laforgue.org/
"Les jardins de rosiers mouillés de clair de lune

Font des rumeurs de soie, aux langueurs des jets d'eau
Ruisselant frais sur les rondeurs vertes des dos
Contournés de tritons aspergeant un Neptune.....
..."Vois-tu, que seul m'est doux le spleen des nuits d'été,
Des nuits longues où tout est frais, comme un grand rêve..."
Il y a aussi, un peu avant, dans les notules, le récit d'un déplacement pour assister à une performance par François Bon, avec l'intention de se présenter, et de son incapacité rageuse à le faire, freiné par de plus ou moins bonnes raisons qui pourraient s'appeler timidité. Ma fraternité outrecuidante

vendredi, mai 30, 2008

« Chaque fois que je suis à Paris, je scrute attentivement tous les gens que je vois dans l’espoir de reconnaître une célébrité. Bonne récolte aujourd’hui : je tombe sur ma sœur et son mari. »
Brigetoun un peu vampire a du goût pour les journaux, les notes - pas uniquement vampire tout de même puisque la distance est immense entre les auteurs de ces textes, entre eux, et avec elle, lectrice généralement admirative - le lien tenant, avec des formes et puissances diverses, en l’humanité qui s’y exprime, presque directement, avec le filtre du choix du scripteur et d’un souci affirmé ou inconscient de la forme.

Je continue à avancer par petits bouts dans le carnet de notes de Bergounioux, en ponctuation obstinée d’autres lectures, puisque avec ma légèreté je papillonne suivant les heures, l’état du ciel, de mon crâne et de l’air qui passe, et, outre la lecture du bloc-note du désordre http://www.desordre.net/blog; j’ai en réserve le choix que Philippe de Jonckheere en a fait pour Publie-net
Mais depuis mercredi, lentement parce que je suis en même temps la discussion sur le projet de constitution (en bonne française cela me passionne en partie parce que mon ignorance me rend nécessaire un essai de décryptage pour entrevoir l’effet de telle ou telle mesure), j’ai mis le nez dans la sélection qu’a fait Philippe Didion de ses « notules dominicales de culture domestique », toujours pour Publie-net
http://www.publie.net/ et, j’espère ne pas être offensante, mais je m’y coule plus facilement, sans effort, moins en posture d’admiration.
Sans l’omniprésence admirable du travail d’écrivain que l’on trouve chez Bergounioux avec, par rapport au cahier de notes et au « désordre », moins de passages rendant magnifiquement présents les paysages et l’effet sur eux des saisons, ou leur répercussion sur le je qui s’exprime, moins d’introspection, peut être plus secret malgré les détails et la petite ironie du regard qu’il porte sur lui-même, et c’est-ce regard qui me le rend fraternel - et drôle. (mais je n’ai fait qu’en lire une quarantaine de pages pour le moment, parce que je lis aussi les compte rendus des débats)
« Un repas commun est prévu dans une ferme auberge du coin mais personne n’a songé à m’y convier. Ça ne me rend pas amer. J’ai tellement bien travaillé mon insignifiance que j’en suis arrivé à devenir transparent."
Les photos rythment mon trajet d’aller et retour, entre deux averses, vers les halles, avec cette fontaine plus sobre, pas moins à mon goût que celle des Corps Saints pour ses belles proportions, cette façade dont la relative laideur m’a frappé à un moment où je me reposais (deux paniers, un sac et des vêtements), et enfin ce pauvre Corneille bougonnant contre la pluie qui avait imbibée sa pierre jusqu’à la tacher durablement.
Une autre bride :« confirmation du fait que je préférerai toujours l’idée de vacances aux vacances elles-mêmes…. »
Et : « Mon incapacité à prendre part à une discussion me pèse aussi. Je suis entouré des gens qui me sont les plus chers, mes amis les plus proches, mais ne parviens pas à leur dire ce que je veux leur dire qu’à l’occasion de brefs tête à tête ».
Une recension des mini événements de la vie, de tous ordres, et un regard souvent acerbe - critique souvent teintée de tendresse - sur les personnages rencontrés.

Et parfois une jolie férocité
«C’est le problème dans ce cénacle dont les membres peuvent être classés en trois catégories : le étudiants qui viennent là glaner des choses utiles à leurs travaux, quelque curieux, dont je suis, qui ne sont là que pour le plaisir, et les chercheurs professionnels qui s‘épient, s’observent, se jalousent et se tirent souvent dans les pattes pour la plus grande joie des deux premières catégories… Chacun a peur que l‘autre vienne empiéter sur son territoire, lui piquer le thème ou le bout de texte de Perec qu’il décortique en vue d’une publication. La première fois où je suis venu, on m’a regardé d ‘un drôle d’air puis, un jour, Roland Braseur m’a demandé si je m’apprêtais à publier quelque chose. Tout le monde a semblé soulagé de ma réponse négative et c’est à ce moment là, quand on a su que j’étais totalement inoffensif, que j’ai été pleinement accepté. »
Mais un beau portrait d’un bavard rencontré dans un train, et, au lieu de s’agacer du long monologue que ce vieil homme adresse à une jeune femme, il s’y intéresse assez pour nous restituer le récit avec une évidente sympathie.
Quand finira la pluie ?