commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
Affichage des articles dont le libellé est festival 2019. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est festival 2019. Afficher tous les articles

lundi, juillet 29, 2019

un salut aux restes

matinée lentement active, ménage, cheveux, un tiers du repassage
et après une sieste, aller à la gare pour le voyage éclair Paris/Meudon du 1er août (vais m'économiser sérieusement d'ici là)

alors, paresseusement (la fatigue accumulée pointe son nez), quelques images des derniers sursauts du festival off sur mon chemin, avant de finir, mettre en ligne, ma tardive contribution au 3 de l'atelier d'été de François Bon http://www.tierslivre.net/ateliers/et puis d'écouter une émission enregistrée par France Culture à Calvet pour le plaisir de retrouver Thomas Bernhard et ses prix littéraires https://www.franceculture.fr/emissions/avignon-fictions/mes-prix-litteraires-de-thomas-bernhard

dimanche, juillet 28, 2019

Avignon – jour 23 – contes berbères et rien de plus

tonnerre, humidité suspendue dans l'air plutôt que pluie (les plus vieux comme moi promenant des parapluies fermés), fraîcheur et théâtres survivants jusqu'à dimanche soir, m'en suis allée rue Amphoux, 
face au Théâtre Transversal dans un « nouveau théâtre » (qui a une adresse parisienne dont j'ignorais l'existence) minuscule et qui donne une image quasi parfaite de la précarité pour voir un spectacle sympathique (les quelques spectateurs faisant bloc par nécessité ont réagi chaleureusement par séduction) 
pour assister à Lalla Aicha le chant berbère de l'eau (photographie provenant du site du théâtre, comme le résumé https://www.avignonleoff.com/programme/2019/lalla-aicha-le-chant-berbere-de-l-eau-s25233/ ) second des deux spectacles de Khadja El Mahdi http://khadijaelmahdi.e-monsite.com/pages/parcours-professionnel.html (accompagnée ici par Michel Thouseau musicien, das une mise en scène de Haim Isaacs) jeune comédienne et ethnologue qui après Mama Khan, le chant de la terre Lakota, résultant d'un voyage au Dakota du Sud s'est inspiré cette fois de la vie (semble-t-il) de sa grand-mère maternelle (avec le poids de la belle-mère, l'équilibre entre les rôles des hommes et des femmes même si les règles sont moins radicales que dans les traditions arabes etc... une femme qui dit non) etc...

retour, guère plus d'activité que la veille et puis, pendant que regardais tomber une petite averse vers dix sept heures, ai sorti mon billet pour Beaucoup de bruit pour rien, regardé sur internet, trouvé cette critique mi-figue mi-raisin https://lebruitduoff.com/2019/07/27/beaucoup-de-bruit-pour-rien-comedie-shakespearienne-legere-et-divertissante/ et lâchement y ai trouvé une raison pour mon renoncement (qui en fait s'opposerait je crois au meilleur des spectacles) et, toute honte bue, ai sorti, pour la re-regarder ce soir la cassette du film de Kenneth Branagh pour savourer, notamment le couple qu'il forme avec Emma Thompson... Je crois que j'ai atteint provisoirement mon degré de saturation en ce qui concerne le festival

samedi, juillet 27, 2019

Avignon – jour 22 - Brigetoun est moins courageuse que Louise

Un peu au hasard, parce que le théâtre était à la bonne distance, parce que l'heure était convenable, parce que le titre m'a attirée (n'avais pas entendu parler de ce spectacle qui semble-t-il a un succès très certain depuis plusieurs années) 
m'en suis allée matin vers le Vieux balancier (juste un peu plus grand que la chapelle des Halles ou le théâtre de l'Ille, et n'en suis même pas certaine) et Louise Michel la louve d'Alain Duprat, mis en scène par Emmanuel Desgrées du Loû, interprété par Clémentine Stépanoff http://www.levieuxbalancier.com/spectacles/louise-michel-la-louve/
Pure, sauvage, indomptable, Louise Michel réveille notre soif de justice et de liberté.
18 janvier 1886, Louise Michel sort de prison et organise aussitôt un meeting pour continuer la lutte.
Plongez avec Louise l’insoumise au cœur des combats d’un siècle qui n’est pas si loin du nôtre, partagez ses passions et ses convictions dans une épopée qui vous entraînera de la Commune à la Nouvelle-Calédonie.
Un voyage à la découverte de la sainte laïque, comme l’appelait Vallès, militante idéaliste et poète, femme de courage, d’amour et de révoltes.
la bande annonce sur le site de http://www/theatre-contemporain.net


ce que j'ai trouvé en me rafraîchissant la mémoire à partir d'une émission de France Culture (outre ce qu'on connaît tous, et le fait qu'elle était, ou du moins la salle à elle dédiée, ma voisine pendant une grande partie de mes années parisiennes)
Louise, institutrice et auteur, persuadée de la nécessité de l'instruction pour tous, son rôle peut-être plus marginal que ne le veut la légende dans la Commune (bon c'est ce qui se dit mais il y a eu tout de même la prison et la Calédonie) et ses contes que l’on trouve sur Gallica si avez curiosité https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k82320j/f10.image
et pour moi dans le spectacle un léger déséquilibre né d'un texte soucieux d'en dire le plus possible sur sa vie et ses amis ou compagnons ou rencontres, quitte à être légèrement invraisemblable pour un discours, et le jeu enthousiaste de la comédienne (qui semble y mettre encore après bon nombre de représentations son désir de persuasion, son corps, sa belle voix)
Retour, sieste, mon désir de ressortir sombrant en fin d'après-midi, repoussé – mais n'avait guère besoin de ça, il ne faudrait pas que j'en fasse un alibi, disons que simplement ça m'a évité d'hésiter encore un peu – par l'annonce de la mort de l'avant-dernier (il nous reste sa femme) membre de la génération précédente, le premier jeune homme sur lequel j'ai tenté de m'exercer pré-ado, devenu de plus en plus un de ces êtres silencieux dont la présence s'impose, et à la gentillesse discrète...
et donc j'ai vaqué un peu, rêvé beaucoup, trouvé dans le vide les mots que je n'avais pas eu au téléphone pour les cousins et cousines chers malgré la distance que la vie a créée artificiellement, remis le reste à demain.

vendredi, juillet 26, 2019

Avignon – jour 21 – Jon Fosse, bracelet perdu, Tchekhov

M'en suis allée matin, d'humeur sereine, pas très solide sur mes jambes, arborant le trop cher et, même si c'était celui conçu pour le bras de femme le plus mince, trop grand bracelet mauritanien en bois et argent pour lequel j'avais craqué la veille dans le jardin de Claire,
jusqu'au théâtre Transversal, attendant avec un couple sympathique, achetant, juste en face, la rue est étroite, au théâtre la Croisée des chemins, un billet pour écouter, le 27, Khadija El Mandi dans un conte berbère, saluée par mon vendeur d'hier qui allait établir son étal à l'angle de la rue Amphoux et de la rue de la Bonneterie (donc j'avais encore mon bracelet que nous avons fait admirer à la femme avec laquelle je discutais)
et accédant enfin à la petite salle pour assister à Noir et humide un texte de Jon Fosse, (photo du catalogue)  monté par l'Autre Compagnie, interprété par Camille Carraz, le récit (avec les courtes expressions reprises, construisant peu à peu le texte comme toujours chez Fosse) à la troisième personne, de l'expérience, l'audace de Lene petite fille qui profite de l’absence de sa mère pour réaliser ce qu’elle projette de faire depuis longtemps et qui lui est formellement interdit : descendre à la cave, là où il fait noir et humide et où il y a des choses noires et humides qu’elle ne connaît pas. Elle devra surmonter sa peur, braver les interdits, dérober la lampe torche de son frère Asle et descendre à la cave...
Sorte de conte initiatique contemporain et obsessionnel, cette histoire nous rappelle la puissance des sentiments de l’enfance et de la lutte farouche du désir contre la peur et l’interdit.

Pour avoir une idée de ce que j'ai aimé, un teaser (les dessins qui émergent du noir un peu comme des Seurat sont projetés en fonction du texte sur l'écran du fond, les objets blancs sont en fait très petits, en papier, éclairés parfois lorsque le récit les évoque, mais sans autre importance que de soutenir l'attention portée au principal, à la voix
chemin des écoliers en sortant parce que j'avais velléité de passer à Présence Pasteur pour prendre un billet pour un des derniers jours... avec abandon, retour sur mes pas parce que vraiment l'épuisement sans être total frôle l'inquiétant et en passant devant l'étal de mon vendeur ce constat, le bracelet trop lourd, trop large est tombé de mon bras... refait trajet, bien entendu pas retrouvé, me suis dit que c'était bien fait pour moi... bon ce soir me vient enfin l'idée que c'est peut-être au théâtre, pas pu les joindre, on verra le 27 et dans le cas contraire j'espère qu'il ira et plaira à celle qui l'aura trouvé...
Sur le chemin du retour me suis arrêtée au Petit Louvre (Templiers) pour prendre un billet pour le soir... et puis ai récupéré, tentant d'émerger de zombie à être sensé
Attente dans l'entrée du restaurant, traverser jardin le long des tables, premier rang dans la belle chapelle - et satisfaite en gros de l'expérience, pas seulement d'avoir vaincu la tendance de mes yeux à se clore sans que l'esprit y prenne part (enfin pas uniquement) mais trop paresseuse, trop à dire, trop peu capable ? En reste à : feuilleton de Tchekhov dont Lisa Wurmser, metteur en scène, a demandé une adaptation à Grumberg
présentation sur le catalogue du off : Tchekhov situe l’action sur un bord de mer du Caucase. C'est à la fois un lieu d’exil qui exacerbe les passions et une terre sur laquelle se projettent des utopies contradictoires.
Cette histoire d'amour construite comme un roman policier met en scène deux héros que tout oppose : un scientifique darwiniste, raide de certitudes et un jeune homme indolent qui se laisse vivre et se complaît dans le mensonge. Un vrai duel va avoir lieu mais quel est le véritable motif de l’affrontement ? Un idéal spirituel ou leur désir partagé pour une femme, belle et tourmentée…
et puis dans le, comme toujours, trop intelligent (pour moi) article de Yannick Butel trouvé cet après midi dans l'Insensé http://www.insense-scenes.net/?p=3284 (auquel j'emprunte cette photo signée Lot) ces mots que je retiens : Eux règlent leur petit problème d’égo, de solitudes, de vie commune, de vie amoureuse… et les différents tableaux qui se succèdent font la part belle à ces psychologies atteintes du mal vivre, du vivre ensemble, du vivre heureux, du vivre sa vie. Petit monde en crise, sans plus de larmes, où même la crise est devenue un mode de vie, ils apparaissent et disparaissent au fur et à mesure que la cabane tourne, imprimant à la scène (aux scènettes) un mouvement circulaire où vivre reviendrait à tourner en rond. C’est-à-dire à vivre un temps qui ne passe pas et revient en boucle, sensiblement le même et légèrement différent.
Vous laisse le choix de découvrir le jugement final sur le spectacle, que dans ma lassitude et avec ma trop fréquente lâcheté frivole je trouvais un peu sévère (pas totalement parce que le plaisir de l'image comptait pour moi)

seulement, en sortant, sans penser que j'ai raison (saturation peut-être) le plaisir de la carte postale évoqué par le titre de Yannick Butel n'avait pas été totalement suffisant... une mise en scène ingénieuse, mais un jeu qui se tient juste à la limite du grotesque pour certains des acteurs, au moins au début, qui rend difficile l'intérêt que nous devrions porter à des personnages en partie haïssables, pour le reste pétris comme il se doit chez des humains et donc des personnages de Tchékhov de petits défauts, manques (une prédilection tout de même, rôle et jeu, pour le docteur et, à un degré moindre le zoologiste)

jeudi, juillet 25, 2019

Avignon – jour 20 – le off et encore le théâtre des Halles

Parce que suis perdue et lasse devant la masse du off (et les fermetures échelonnées des théâtres, par les conseils de gens sympathiques dont les goûts et attentes ne reflètent pas forcément les miens, par facilité, les deux premiers spectacles que me suis autorisée pour l'après-in étaient au Théâtre des Halles
avec d'abord, puisque revenant dans la petite musique dite bouche à oreille ils n'avaient pas prévu qu'on allait gagner https://www.theatredeshalles.com/pieces/ils-navaient-pas-prevu-quon-allait-gagner/
« J’irai à la mer, y aura des vagues de toutes les couleurs et je serai riche. »
Résonnent ici des voix que l’on entend bien peu. Qui sont ces jeunes qui, en toute verve et crudité, nous font part de leurs vies bouleversées ? On comprend, loin des caricatures et sans angélisme aucun, qu’il s’agit de mineurs en foyer d’accueil d’urgence. Brûlante chorale, coups de gueule, confidences… Chacun cherche à s’en sortir du mieux qu’il peut. Ces jeunes peuvent-ils « gagner » ?
(photo du site du théâtre)
le texte de Christine Citti qu'elle a voulu aussi près que possible du réel qu'elle avait rencontré, le jeu des acteurs qui semblent ne pas en être (au moins pour qui a côtoyé ces jeunes uniquement dans les rues, le métro etc..., le travail de Jean-Louis Martinelli faisant ressortir ce mélange de il faut le faire et de désespoir, ou découragement https://sceneweb.fr/jean-louis-martinelli-met-en-scene-ils-navaient-pas-prevu-quon-allait-gagner-de-christine-citti/ (pour la création à Bobigny) – une réserve qui est en fait une façon d'affirmer que c'est théâtre, je ne pense pas que dans la réalité un éducateur étalerait son désarroi devant les jeunes assemblés)
retour en passant pour prendre un billet pour la fin de la semaine par le théâtre du Roi René parce qu'à côté et parce qu'un spectacle conseillé par voisins sympathiques, déjeuner, sieston, médicaments,
et repartir pour le théâtre des Halles (bon là c'est la clôture en ce qui me concerne), le jardin debout contre mur le nez dans les Diversions de Laurent Margantin chez Oeuvress Ouvertes ou sur la petite voute aux moments méditatifs
et Bérénice paysages (d'après la pièce de Racine) dans la petite chapelle, un adaptation de Frédéric Fisbach (qui met en scène) et Mathieu Montanier (crédit photo Matthieu Edet)
Un acteur dans sa loge après une représentation, il est seul, se démaquille, se change, il attend… Il est dans ce temps bien particulier de l’entre deux, pas encore complètement sorti de la fiction mais déjà une autre réalité pointe le bout de son nez. Il se redit des bribes de texte, le sien ? Celui de ses partenaires ? Tout en se préparant à rentrer dans l’autre vie, celle qui commence dès la sortie du théâtre. Il attend un message... Il reçoit le message attendu qui annule le rendez-vous et cela suffit pour le faire basculer dans la pièce. Son esprit s’emballe, son corps le suit. Il oscille entre masculin et féminin, il est Titus, il est Bérénice, il est Antiochus, il en est en tout cas une version, un possible. Il est rattrapé par la pièce, avalé par elle.
Un corps mince, une voix qui murmure parfois dans l'intimité où nous sommes avec lui, et la poésie de Jean Racine pour bercer sans diminuer la tristesse. Le démaquillage, le rasage des jambes, et le texte dit comme une ritournelle pour se remémorer, une ou deux fois comiquement et puis de plus en plus pris en charge avec, sans que le timbre change, une façon subtile de faire vivre les dialogues, et comme vécu de l'intérieur.

Retour en passant par le théâtre Transversal pour avoir un billet pour demain matin