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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
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samedi, mars 30, 2013

Mornes rues pluvieuses.. et découverte d'un poète


Humeur aussi grise que ces jours de pluie, écoute de France Culture, des journalistes politiques, de leurs simulacres de prises de conscience...  carcasse en mode gonflée... (et tant et tant à dire sur le monde tel qu'on le défait ou mé-fait, que ne le dirai pas).
coup d'oeil dans la cour, ai cru voir un soupçon de lumière, ai décidé optimisme, abandonné parka et canadienne, pris un veston de faux tweed, et m'en suis allée avec mon sac de linge dans les rues de la ville, entre maussaderie et désir d'ouverture, de respiration..

et suis entrée dans un monde d'humidité, de gouttes rares et paresseuses, de maussaderie – en ai ramené quelques images agacées, qui vont ponctuer des bribes de poèmes découverts (comme leur auteur, grande est mon ignorance) sur oeuvres ouvertes ce vendredi en fin de matinée – Miguel Espejo http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1935 voyage au bout du néant dit le billet, dans son titre, j'ai pensé ferme tristesse humaine et l'ai très fort goûté (allez y voir)

Personne n’échappe à l’abîme de la connaissance,

pas même ceux qui ont embrassé la folie
pour énumérer la réalité du monde
(les laveurs de vitre s'interrogeaient sur leur utilité – bon, en fait, je ne crois pas)

il faut nourrir une grave, une terrible tristesse

pour supporter tant de vide

une illusion immergée dans le tourbillon du néant

une sensation d’angoisse et de pénurie
(la place de l'horloge se faisait désert de pierre navrée)

Moi qui n’ai jamais pu sortir de moi

et qui n’ai jamais été en moi

j’ai cherché un refuge dans la mémoire tergiversée.
(et les parasols se faisaient parapluie)

Finies les questions qui m’ont toujours accompagné,

que j’ai répétées avec fatigue sur la surface lumineuse

de ce lac si beau comme seul peut l’être

ce qui existe vraiment pour réjouir la terre

J’ai également su

tandis que j’attendais de pouvoir monter dans un long train bourré de lieux communs,

en présence d’un accouchement insolite dans une gare vide,

que les poèmes sont tout le temps à notre portée

L’homme ne peut presque jamais dire vraiment ce qu’il pense

parce qu’il ne le sait pas lui-même.

Comment pourrait-il parler de ce qu’il ne comprend pas
d’une ombre envoûtante à l’aube
ou de l’étrangeté de son corps ?

j’aurais voulu tant de choses pour ma vie

tant de sentiments pour mon cœur

tant de ferveurs pour mon âme
mais, dans l'après-midi, le bleu est venu trouer la couverture morne, et la lumière est venue, repartie, revenue dans la cour, plus franche, plus réelle, que celle que j'avais cru deviner, par moments, au dessus de mes pas, en ce matin spongieux, cette lueur qui teintait de bleu le gris devenu translucide.