tercet domestique

bleu envahi de gris dans le ciel,

et ce fut dans l'antre ménage ;

mieux ne pouvais, refusant l'éveil,

bien morose étais, mais très sage,

engraisse que le désire ou non

- carcasse veut, sotte j'enrage -

crâne vide, triste sans raison,

donc ma foi, aux corvées résignée,

activée me suis, en bien ou non

puis d'oubli tendre me suis baignée

mais quand dans l'après-midi suis sortie, serrant contre moi des épaisseurs de coton bleu ou vert, rêvant bottes gants et thé brulant, m'est venue petite hilarité intérieure en fendant, comme être venue d'autre monde, les groupes de lécheurs de glace aux bras nus.

Villanelle pour changer un peu

Dans le matin frissonnais

sous bleu clair, fins nuages

pensais qu'automne venait

pourtant lumière régnait

l'air vibrait en vent sage

dans le matin frissonnais

dans les rues m'en suis allée

manches longues et sages

pensais qu'automne venait

sire lion là se tenait

mais bien mol et sans rage

dans le matin frissonnais

dans le soleil se baignait

un souris au passage

pensais qu'automne venait

douceur gaité renaissaient

d'été en son plein âge

et plus je ne frissonnais

pourtant automne venait

autre faux rondel

en dur amour, m'a été dit

que futile suis, piteuse,

que par faux me fait heureuse

que virtuels me sont les amis

que sur rien est faite ma vie

que suis bossue quémandeuse

que futile suis, piteuse

en dur amour m'a été dit

ma foi, le savais bien, pardi

mais par choix suis oublieuse

ne veux savoir, bien vous dis

ce qui par amour me fut dit

vivre dois, même piteuse

pardon demandé

sans gravité, opération nettoyage de ce qui engorgeait... parce que lucidité n'est pas remède, mais poison parfois... à expulser

redresse durement mon dos pour effacer bosse, sans grand espoir
mais bien je sais que suis privilégiée. et responsable..

et les images n'ont d'autre vertu que d'avoir été fragments de beauté à mes yeux un instant

faux rondel pour un jour passé

matin projets me sont venus

en ma cour où buvais le soleil

carcasse point n'a voulu

ai senti monter dur sommeil

pourtant désir m'était venu

de ville autre à mon réveil

matin projets m'étaient venus

en ma cour où buvais le soleil

dormir pour effacer douleur

vrillante un peu, léger malheur

ma carcasse ainsi l'a voulu

pourtant projets m'étaient venus

mais le ciel, le ciel au dessus de moi, quand suis sortie en quête de sachets de thé, était si mouvant et si beau